PERRIN Théophile Jean Baptiste Lazare

PERRIN Théophile Jean Baptiste Lazare

¤ 16 avril 1877 à Beurey-Bauguay (Côte-d’Or)
† 1 décembre 1914 au Bois-Brûlé, Apremont-la-Forêt (Meuse)
2e classe – 210e régiment d’infanterie – 37 ans
Suites de blessures par éclat d’obus
Mort pour la France


Acte de naissance

N°7

Acte de naissance
de
Perrin Théophile-
Jean-Baptiste-Lazare
Du 17 avril 1877

L’an mil-huit-cent soixante-dix-sept, le dix-sept avril, à cinq heures du soir pardevant nous Bizouard François maire et officier de l’Etat-civil de la commune de Beurey-Beauguay canton de Pouilly-en-Auxois, département de la Côte-d’Or, est comparu Perrin Jean âgé de trente-deux ans, soldat en retraite domicilié à Beurey-Beauguay lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né en son domicile, la nuit du seize au dix-sept courant à minuit, du mariage contracté à Beurey-Beauguay le vingt-quatre novembre mil-huit-cent soixante-quinze entre lui déclarant et Roy Jeanne-Sophie âgé de vingt-un ans, couturière son épouse et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Théophile-Jean-Baptiste-Lazare. Lesdites déclaration et présentation faites en présence de Thibaut Antoine âgé de quarante-cinq ans, instituteur et de Boulley Simon âgé de quarante-six ans propriétaire-cultivateur tous les deux domiciliés à Beurey-Beauguay et ont le père et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après qu’il leur en a été donné lecture.
[Signatures] A. Thibaut / Perrin / Boulley / Bizouard
[Mention marginale] Marié à Le Fête, le 28 novembre 1906 avec Bouix Louise. Le greffier [Signature] illisible.

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Fiche matricule

Décédé
Nom : Perrin
Prénoms : Théophile Jean Baptiste Lazare
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 885.
Classe de mobilisation : 1897.


État civil :

Né le 16 avril 1877, à Beurey-Bauguay, canton de Pouilly-en-Auxois, département de la Côte-d’Or, résidant à Beurey-Bauguay, canton de Pouilly-en-Auxois, département de la Côte-d’Or, profession de bourrelier, fils de Jean et de Roy Jeanne-Sophie domiciliés à Beurey-Bauguay, canton de Pouilly, département de la Côte-d’Or.

N°.114 de tirage dans le canton de Pouilly-en-Auxois.


Signalement :

Cheveux et, sourcils châtains,
yeux châtains, front ordinaire,
nez long, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 65 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : _ / militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Bon.

Compris dans la 1e partie de la liste du recrutement cantonal (_e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 134e Régiment d’Infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie Auxonne – 06924
Armée territoriale et sa réserve : 57 Régiment Territorial d’Infanterie.


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Incorporé au 134e Régiment d’Infanterie à compter du 15 novembre 1898. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°10821. Soldat de 1e classe le 23 octobre 1900.
Envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1901 en attendant son passage dans la Réserve de l’armée active. Certificat de bonne conduite “accordé”
.

Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au régiment d’Infanterie stationné à Auxonne – 834.

A accompli une 1re période d’exercice dans le 10e Régiment d’Infanterie du 23 août au 19 septembre 1904.
A accompli une 2e période d’exercices dans le 29e Régiment d’Infanterie du 19 aoûtau 15 septembre 1905.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

57e Régiment Territorial d’Infanterie. Soldat – 537.
Rappelé à l’activité mobilisation générale du 2 août 1914. Arrivé au corps le 3 août 1914. Tué à l’ennemi dans la Forêt d’Apremont le 1e décembre 1914. Avis du ministre de la guerre du 20 mars 1915. Rayé le 3 septembre 1914.
Campagnes contre l’Allemagne : du 3 août 1914 au 1 décembre 1914.

A accompli une période d’exercces dans l57e Régiment territorial d’Infanterie du 2 mai au 10 mai 1913
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

– 27 décembre 1901 / Arnay-le-Duc / Auxonne / R
– 4 septembre 1906 / Le Creusot. Route de Couches 42 / Autun / R
– 6 août 1908 / Arnay-le-Duc / Auxonne / R


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1er novembre 1901
L’armée territoriale :1er novembre 1911 / 1 octobre 1911
La réserve de l’armée territoriale : 1er novembre 1917 / 1 octobre 1917
Date de la libération du service militaire :1er novembre 1923 / 1 octobre 1923.

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Journal des marches et opérations du 210e régiment d’infanterie

Théophile Perrin appartient au 6e bataillon, 23e compagnie, du 210e régiment d’infanterie, selon son acte de décès. Fin novembre 1914, le régiment se dirige vers le « secteur des bois », situé dans la Meuse entre Saint-Mihiel et Apremont-la-Forêt. Le 29 novembre, les soldats défendent une redoute fortifiée dans le Bois-Brûlé.

Entrées du 29 novembre au 2 décembre :

29 novembre
A 14 heures, le 6e bataillon reçoit l’ordre de se mettre à la disposition du Colonel commandant la 32e Brigade d’Infanterie pour relever, à la redoute du Bois Brûlé, le Bataillon du Commandant Lenfant du 13e Régiment d’Infanterie. Le Bataillon a terminé sa relève à 22 heures.
La 21e compagnie occupe, avec trois sections, les tranchées au Sud-Ouest de Bois-Brûlé, face au Bois Jura ; une section occupe la partie Est du Bastion Sud de la redoute.
La 23e compagnie occupe la nouvelle courtine partant du saillant Ouest du Bastion face au Nord.
La 22e compagnie est placée à sa gauche, un peloton dans une tranchée, un peloton dans des abris en arrière.
La 24e compagnie en échelon en avant dans des abris
[Suivent 8 pages d’état des pertes, dont Perrin, vue 49]
et à gauche occupe également deux lignes, un peloton dans les tranchées, un peloton dans les abris ; cette compagnie a, à sa gauche, un bataillon du 85e régiment d’infanterie. Pertes 5 tués, 9 blessés, 1 disparu.
5e bataillon : sans changement.
30 novembre
Mêmes situations. Vers 23 heures, la 23e et 22e compagnie changent entre elles de positions ; pertes : 14 tués, 33 blessés, 3 disparus. Le Sous-Lieutenant Fontaine (24e compagnie) malade est évacué. Arrivée d’un détachement de 46 hommes.
1er décembre
Situation sans changement, le Sous-Lieutenant Defaux, blessé, est évacué ; tués 14, 20 blessés, 1 disparu.
2 décembre
Situation sans changement ; le Lieutenant Munier blessé est évacué. Pertes : 3 tués, 16 blessés.

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Décès

N°37

Transcription de décès
de
Perrin Théophile Jean Baptiste Lazare

Acte de décès

L’an mil neuf-cent-quinze le quatre février à dix heures vingt minutes du matin, étabt à Saint-Julien (Meuse). Acte de décès de Théophile Jean Baptiste Lazare Perrin, soldat de 2e classe, 210e Régiment d’Infanterie, 23e compagnie, 6e Bataillon, numéro matricule 885, 37 ans, né à Beurey-Bauguay (Côte-d’Or) le seize avril mil-huit-cent soixante-dix-sept, domicilié en dernier lieu à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) décédé dans la forêt d’Apremont (Meuse) le premier Décembre mil huit-cent-soixante-quatorze neuf-cent quatorze, à vingt-trois heures par suite de blessures d’éclats d’obus reçues sur le champ de bataille, fils de Jean et de Roy Jeanne-Sophie, domiciliés à Beurey-Bauguay (Côte-d’Or). Conformément à l’article 77 du Code Civil nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès, cette formalité a été remplie. Dressé par nous Louis-Eugène-Célestin Rochet sous-lieutenant de détails au 210e Régiment d’Infanterie, officier de l’Etat-Civil sur la déclaration de Troncy Jean-Baptiste, soldat de 2e classe, 35 ans, du 210e Régiment d’Infanterie et de Noireault Camille-Charles, soldat mitrailleur 29 ans, du 210e Régiment d’Infanterie.
Suivent les signatures
Vu par nous Royer Jean-Jacques sous-intendant militaire de la 15e Division.
Signé : Royer
Vu pour légalisation de la signature de M. Louis-Eugène-Célestin Rochet.
Par le 28 avril 1915.
Le ministre de la Guerre par délégation, le chef de Bureau des archives administratives. Signé : illisible.
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le quatre mai mil-neuf-cent quinze à trois heures du soir par nous Nicolas-Justin- Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin
Quatre mots nuls approuvés.
[Signature] Hutin
[Mention marginale] « Mort pour la France » dans la forêt d’Apremont le 1er décembre 1914. Dont mention. Le maire [Signature] Hutin

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Données additionnelles

Le 28 novembre 1906, Théophile épouse Louise Bouix à Le Fête (à quelques kilomètres d’Arnay-le-Duc). Ils ont une fille, Marguerite, qui naît lorsque le couple réside au Creusot. En 1911, ils vivent rue Saint-Jacques. Jules Perrin, frère de Théophile, réside avec lui ainsi qu’un ouvrier, Pierre Sagrange. Ils sont bourreliers.

Dans le journal des marches et opérations, il est mentionné que le 6e bataillon du 210e régiment d’infanterie relève un bataillon du 13e régiment d’infanterie. Théophile Perrin croise peut-être le soldat Gaulier, d’Arnay, qui est alors à la cinquième compagnie de ce régiment. Théodore Gaulier est tué un mois jour pour jour après Théophile Perrin, au même lieu. L’abbé-sergent Vatan est également tué au Bois Brûlé le 11 décembre 1914. Il sert avec Jules Martin mort à Rozelieures le 25 août 1914, Jean Baptiste Maufroy tué au bois Mulot le 20 juillet 1915, François Duvaquier, tué au bois d’Avocourt le 29 mars 1916, Claude Billet, mort de ses blessures à Chalon-sur-Saône le 9 avril 1916 et François Lorot mort en Macédoine à Leskoec le 11 mars 1917.

Le 30 mai 1915, le conseil municipal d’Arnay-le-Duc se réunit, séance durant laquelle le maire essaie d’entretenir un certain optimisme patriotique et évoque les soldats arnétois tombés :

Conseil municipal. – A l’ouverture de la séance du 30 mai, M. Hutin, maire, s’est exprimé en ces termes :

« Messieurs et Chers Collègues,

« Depuis notre dernière réunion, de grands événements se sont accomplis ; pendant que les admirables soldats des puissances alliées tenaient en respect les barbares qui avaient rêvé l’anéantissement de notre pays, pendant que chaque jour ils les sortent des cavernes où ils se terrent, les idées de droit et de justice on fait du chemin.

« Nous sommes loin du pénible isolement de 1870 ; je ne crois pas être trop optimiste en disant que dès aujourd’hui la France a conservé dignement sa place dans le monde, toutes les nations ont compris que si nous avions succombé, c’en était fait des conquêtes morales que les siècles ont péniblement acquises à l’être humain.

« De toutes parts nous viennent des encouragements et des alliances. Les Etats qui nous étaient notoirement hostiles font maintenant des vœux pour la victoire française ; les républiques sud-américaines, les Etats-Unis eux-mêmes, se demandent si l’heure n’est pas venue d’entrer dans la lutte contre les sinistres Austro-Boches.

« Notre sœur latine, que des craintes chimériques avaient un instant jetée dans l’orbite germanique, s’est ressaisie, la terre des Garibaldi ne pouvait s’associer aux crimes teutons ; elle est venue à nos côtés prendre part au combat suprême d’où sortira l’humanité nouvelle.

« Jetez les yeux sur la carte d’Europe, voyez ce cercle immense de baïonnettes qui s’avance.

« La bête est traquée, mais elle n’est pas morte ; la formidable machine de guerre édifiée par les ennemis du genre humain est encore solide et il faudra de longs jours pour l’abbatre.

« Soyons vaillants, soyons forts et surtout gardons-nous de toutes impatience.

« Acceptons stoïquement les sacrifices nécessaires.

« Vous le savez comme moi, mes chers collègues, les deuils augmentent et ce n’est pas sans une pénible émotion que je dois ajouter aux braves tombés glorieusement au champ d’honneur et dont les noms sont inscrits au plus profond de notre cœur, ceux de :

« 1° Louis-Joseph Vatan, sergent au … régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 11 décembre 1914, au combat de la forêt d’Apremont.
« 2° François Croci, soldat au 227° régiment d’infanterie, décédé à Commercy, le 5 janvier 1915, des suites de maladie.
« 3° Théophile Serrin*, décédé le 1er décembre 1914, des suites de blessures de guerre, dans la forêt d’Apremont.
« 4° Henri-Prosper Carlier, décédé antérieurement au 1er février 1915, des suites de blessures de guerre et inhumé par les soins des autorités allemandes (sépulture inconnue).
« 5° Théodore Gaulier, soldat au … régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 1er janvier 1915, au bois Brûlé devant Apremont.
« 6° Lucien Lacroix, du 10e régiment d’infanterie, décédé le 8 avril 1915, des suites de blessures de guerre, à l’hôpital mixte de Commercy.
« Boirin et Louis, lieutenant au 10e régiment d’infanterie.
« Pour terminer, messieurs, je vous demanderai de bien vouloir vous unir à moi pour adresser l’expression de notre admiration à nos compatriotes qui font leur devoir sur le front, sans oublier nos deux collègues, M. le Dr. Rogier et M. Pierre Roche. » (Marques d’assentiment)

(1)

* Il s’agit de Théophile Perrin, et non Serrin.

Carte

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Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Beurey-Bauguay 1855 – 1881 (FRADO21EC 71/010), Perrin Théophile Jean Baptiste Lazare, n°7, 1877, vue 287/359.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1897, bureau d’Auxonne (R 2344), vue 762/980.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 210e régiment d’infanterie,10 août 1914 – 16 janvier 1916 (26 N 715/7), vues 47-51/128.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1911-1915 (FRADO21EC 26/40), Perrin Théophile Jean Baptiste Lazare (transcription), n°37, 1915, vues 237-38/271.
  • (1) (5 juin 1915), « Arnay-le-Duc – Conseil municipal » in Journal de Beaune, p. 3 [En ligne] disponible sur Retronews