MAUFROY Jean Baptiste

MAUFROY Jean Baptiste

¤ 27 octobre 1885 à Arnay-le-Duc
† 20 juillet 1915 au bois Mullot, Han-sur-Meuse (Meuse)
2e classe – 210e régiment d’infanterie – 29 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France


Acte de naissance

N°115

Acte de Naissance
de
Maufroy
Jean Baptiste
(légitime)

Du 28 octobre 1885

L’An mil-huit-cent-quatre-vingt-deux, le vingt-huit octobre, à trois heures et quart du soir, pardevant nous Antoine François, Vollot, Maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Maufroy, Claude, âgé de quarante ans, ouvrier en limes, domicilié à Arnay-le-Duc, rue Dijon, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né hier à cinq heures du soir, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc, le treize mai mil-huit-cent-quatre-vingt-deux, avec Passerotte, Reine, âgée de trente-trois ans, sans profession domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Jean Baptiste. Les dites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Musset, François Félix, âgé de trente-trois ans, cordonnier & marchand de chaussures et Passerotte Jean Baptiste, âgé de trente ans, ouvrier en limes tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc, et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signature] Maufroy / Musset / Passerotte / A. Vollot

[Lien vers le document original]

Fiche matricule

Décédé

Nom : Maufroy
Prénoms : Jean-Baptiste
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 452
Classe de mobilisation : 1905


État civil :

Né le 27 octobre 1885, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, profession d‘ouvrier en limes, fils de Claude et de Passerotte Reine domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

N°.77 de tiragela liste dans le canton dArnay-le-Duc.


Signalement :

Cheveux et, sourcils noirs,
yeux gris, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 69 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Bon.

Compris dans la 1e partie de la liste du recrutement cantonal (_e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 10e régiment d’infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie 028609 / 018579
Armée territoriale et sa réserve : _.


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Condamné le 8 mars 1906 par le tribunal correctionnel de Beaune à cinquante francs d’amende pour “chasse en temps prohibé”. Incorporé au 10e régiment d’infanterie à compter du 8 octobre 1906. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°7231. Envoyé dans la disponibilité le 25 septembre 1908 (circulaire ministérielle du 28 août 1908). Certificat de bonne conduite “accordé”.


Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au Régiment d’Infanterie stationné à Auxonne – 498
Rappelé à l’activité mobilisation générale du 2 août 1914, arrivé au corps le 4 août 1914.
Tué à l’ennemi au Bois d’Ailly le 20 juillet 1915 (avis du ministère de la guerre du 21-8-15)
Blessé le 4 novembre 1914 : plaie pénétrante du mollet gauche par éclat d’obus (près du camp des Romains (Meuse)).
Campagne contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 20 juillet 1915
.

A accompli une 1re période d’exercice dans le 10e Régiment d’Infanterie du 21 août au 12 septembre 1911.
A accompli une 2e période d’exercices dans l du _au _.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

. A accompli une période d’exercices dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :_
L’armée territoriale :_
La réserve de l’armée territoriale : _
Date de la libération du service militaire :_.

[Lien vers le document original]

Journal des marches et opérations du 210e régiment d’infanterie

Apremont. Bois d’Ailly. Bois Brûlé. Bois Mullot. Bois de la Vaux-Fery. Tranchées des Bavarois et de la Soif. Noms emblématiques des combats qui se déroulent dans le saillant de Saint-Mihiel de l’automne 1914 à septembre 1918, tout particulièrement sur ce petit secteur boisé entre Han-sur-Meuse et Apremont-la-Forêt, colline bordant la Meuse. En septembre 14, les Allemands, se dirigeant à toute allure sur Verdun, sont arrêtés. Mais ils parviennent à s’enfoncer sur une vingtaine de kilomètres et prennent la ville de garnison Saint-Mihiel. De Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel, un saillant se forme dans les positions. Petit-à-petit, avec la stabilisation du front, cette partie de la campagne meusienne se transforme en paysage lunaire abreuvé par le sang de milliers de soldats français et allemands. Les Français s’acharnent à percer ce front, les Allemands s’obstinent à le conserve coûte que coûte. Han-sur-Meuse, devant les bois d’Ailly et de Mullot, est une position stratégique. Bordant la Meuse, il est de fait devenu une presqu’île depuis la création du canal de l’Est (branche du canal de la Meuse) terminée en 1882.

Vue satellite du secteur Han-sur-Meuse/Ailly [Google Earth].
Cliquer pour agrandir.

Carte de la presqu’île d’Han-sur-Meuse extraite du JMO période juin-juillet 1915 [vue 79].
Cliquer pour agrandir.

Jean Baptiste Maufroy est au 210e régiment d’infanterie depuis le début de la guerre, 5e bataillon, 20e compagnie. Ce secteur, le 210e le connaît très bien. Il le découvre dès le 15 septembre 1914 et, à l’exception de quelques jours et quelques relèves vers Apremont, il y reste. C’est là que le soldat Théophile Perrin, camarade de régiment au 6e bataillon, est tué le 1 décembre 1914. Le régiment connaît des pertes presque quotidiennes à cause de l’incessant bombardement des lignes. Le 4 novembre, le soldat Maufroy est blessé par à la jambe par un de ces obus, alors qu’il est au fort du Camp-des-Romains (entre Han-sur-Meuse et Saint-Mihiel). Le 10 juin 1915, après trois mois passés sur la rive droite de la Meuse à Apremont, le régiment revient dans le secteur du canal (côté Han-sur-Meuse).

Carte montrant les opérations du 56e RI, après la traversée de la Meuse; au Sud-Est d’Ailly (bois d’Ailly, de la Vaux-Fery et Mullot)(1)
Cliquer pour agrandir.

Le 18 juillet, Jean Baptiste Maufroy et le reste du 5e bataillon doit relever un bataillon du 27e régiment d’infanterie au bois Mulot, toujours bravant balles et obus.

Entrées du 18 au 20 juillet 1915 :

18 juillet
Le chef du 5e Bataillon et les commandants de compagnies reconnaissent dans la matinée les emplacements que doit occuper le bataillon dans la tranche du Bois-Mulot (sous-secteur Est de la 15e Division). A 21 heures, les différents éléments du 5e Bataillon quittent la tranche Rive Gauche et gagnent la zone qui leur est assignée et où ils relèvent le [suit le tableau des pertes ci-dessous] le 2e bataillon du 27e régiment d’infanterie.
Les 21e et 23e compagnies sont relevées dans la P.J. [abréviation ?] de Bislée par le 134e régiment d’infanterie et gagnent le cantonnement de Grimaucourt par l’itinéraire Koeur-la-Petite, Sampigny, ferme de Sampigny.

19 juillet
Tous ces différents mouvements sont terminés pour 4 heures.
Le chef du 6ème bataillon, les 22e et 24e compagnies et la compagnie mitrailleuses sont relevés dans la nuit du 19 au 20 respectivement par le chef du 2e bataillon du 131e territorial qui prend le commandement de la zone de Bislée et par les 5e et 6e compagnies et la compagnie mitrailleuses du 131e territorial. Après relève, les éléments relevés vont cantonner à Grimaucourt.

20 juillet
Le 6ème bataillon et la compagnie de mitrailleuses reçoivent l’ordre de se porter dans la nuit du 20 au 21 de Grimaucourt à la Croix St-Jean 1 kilomètre 200 Nord de Marbotte, où il arrive à 23 heures 45’, en réserve de sous-secteur.
Le 5ème bataillon occupe la même situation dans la zone I du ‘’Bois Mullot’’.
Pertes : 1 tué, 4 blessés.

Tableau des pertes :

NomsGradesTuésBlessésPrisonniersDisparusChevaux tués ou disparusObservations
Le 20 juillet (Vau Fery)
Robert2e classe 1    
Maufroy2e classe1     
Lartaud2e classe 1    
Ferreau2e classe 1    
Pouleau2e classe 1    

[Lien vers le document original]

Décès

N°16

Transcription de l’acte de décès
de Maufroy, Jean Baptiste

Mort pour la France

L’an mil neuf cent quinze, le vingt neuf juillet, à huit heures étant à Sampigny (Meuse), acte de décès de Jean Baptiste Maufroy, soldat de 2e classe, 210e Régiment d’Infanterie, 20e compagnie, 5e bataillon, matricule 452, trente ans, né le vingt sept octobre mil huit cent quatre vingt cinq à Arnay-le-Duc, domicilié en dernier lieu audit Arnay-le-Duc, décédé dans les bois d’Ailly (Meuse) le vingt juillet mil neuf cent quinze à une heure du matin, ‘’Mort pour la France’’ tué à l’ennemi, fils de Claude et de Passerotte Reine, domiciliés à Arnay-le-Duc, célibataire, constatation du décès non faite. Dressé par nous Louis Eugène Célestin Rochet, Lieutenant de détails au 210e Régiment d’Infanterie, officier de l’Etat Civil sur la déclaration de Carré Marcel, soldat de 2ème classe, trente deux ans et de Marinot Charles, soldat de 2ème classe, quarante ans, tous deux du 210e Régiment d’Infanterie, témoins qui ont signé avec nous après lecture.
Suivent les signatures
Vu par nous Roger Jean Jacques sous-Intendant militaire de la quinzième division d’infanterie pour légalisation. Signé : Roger.
Vu pour légalisation de la signature de M. Roger Jean Jacques.
Paris le 4 avril 1916.
Le ministre de la guerre, par délégation. Le chef du Bureau des Archives administratives.
Signature illisible
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le douze avril mil neuf cent seize à dix heures par nous, Nicolas Justin Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin


[Lien vers le document original]

Données additionnelles

Jean Baptiste Maufroy est issu du second mariage de Claude Maufroy, ouvrier en limes, avec Reine Passerotte. En 1911, Jean Baptiste réside avec ses parents, son frère Henri et sa sœur Joséphine dans la rue du Château. Il est le demi-frère cadet de Claude Maufroy, qui décède en juin 1919, chez lui à Arnay-le-Duc, des suites de maladie non imputable au service militaire.

Arbre généalogique basé sur les actes de mariages, décès et le recensement de 1911.
Cliquer pour agrandir.

Reine Passerotte décède en janvier 1916, peu de temps après l’arrivée de l’avis officiel de décès de Jean Baptiste, laissant le vieux patriarche Claude veuf par deux fois, père d’un fils tué pour la France et d’un autre sur son lit de mort.

En 1906, Jean Baptiste est condamné par le tribunal de Beaune. Un article de la presse relate son petit écart de braconnage en compagnie d’Antoine Guy, certainement un ami puisqu’ils sont presque du même âge.

Tribunal Correctionnel

Ont été condamnés à la dernière audience :
[…]
Jean-Baptiste Maufroy, et Antoine Guy, chacun à 50 Fr. d’amende et confiscation des armes, pour chasse en temps prohibé. Maufroy père et Mme. Veuve Guy sont déclarés responsables. […]

(2)

Il sert dans le même régiment que Jules Martin mort à Rozelieures le 25 août 1914, Théophile Perrin, tué le 1 décembre 1914 au bois Brûlé, François Duvaquier, tué au bois d’Avocourt le 29 mars 1916, Claude Billet, qui est dans la même compagnie, mort de ses blessures à Chalon-sur-Saône le 9 avril 1916 et François Lorot mort en Macédoine à Leskoec le 11 mars 1917.

Photographie de la tombe de Jean Baptiste Maufroy à la Nécropole nationale de Marbotte.
Tombe de Jean Baptiste Maufroy à la Nécropole nationale de Marbotte(3).

Le soldat Maufroy est inhumé à la nécropole nationale de Marbotte. Il repose, aujourd’hui encore, auprès de 2 651 camarades français et 4 soldats russes, tombe 1 396.

Carte

Voir en plein écran

Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRAD021EC 26/035), Maufroy Jean Baptiste, n°115, 1885, vue 11/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1905, bureau d’Auxonne (R 2401), vue 906/1005.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 210e régiment d’infanterie, 10 août 1914 – 16 janvier 1916 (26 N 715/7), vues 86-87/128.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRAD021EC 26/041), Maufroy Jean Baptiste (transcription), n°16, 1919, vues 11-12/329.
  • (1) Bil, José (12 juillet 2016), « Le Bois d’Ailly : Avril-Mai 1915 » in Le 33e RI et la guerre 14-18 [En ligne] (consulté le 2 juillet 2022).
  • (2) (10 mars 1906), « Tribunal correctionnel » in Journal de Beaune, p. 3 [En ligne] Disponible sur Retronews.
  • (3) Nécropole nationale de Marbotte, relevé des sépultures, photographie déposée par l’utilisateur houbrejeanjacques [En ligne] Disponible sur Geneanet.