MARTIN Jules

MARTIN Jules

¤ 14 juillet 1884 à Arnay-le-Duc
† 25 août 1914 à Rozelieures (Meurthe-et-Moselle)
Soldat – 210e régiment d’infanterie – 30 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France
Croix de guerre avec étoile d’argent

Signature de Jules Martin en 1911 sur son acte de mariage
“Soldat brave et dévoué”

Acte de naissance

N°97

Acte de Naissance
de
Martin, Jules
(légitime)

du 15 juillet 1884

L’an mil-huit-cent-quatre-vingt-quatre le quinze juillet à neuf heures du matin. Pardevant nous Vollot, Antoine François, maire officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Martin, Félix, âgé de trente cinq ans, journalier domicilié à Arnay-le-Duc lieu-dit la Guigueterie lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le quatorze de ce mois à onze heures du matin, en son domicile de son mariage contracté à Jouey, canton d’Arnay-le-Duc, le huit octobre mil-huit-cent-quatre-vingt trois avec Pacaud, Claudine Simone, âgée de vingt-huit ans, journalière, domiciliée avec lui et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Jules. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Fontaine, Jean-Claude, âgé de cinquante-cinq ans, aubergiste et Quincey, Léonard, âgé de soixante-cinq and, tisserand, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et ont, le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Martin / Quincey / Fontaine / A. Vollot
[Mention marginale] Marié à Paris (8e), le 3 juin 1911, avec Eugénie Marie Joseph Georges. Dont mention. [Signature] illisible.

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Fiche matricule

Nom : Martin
Prénoms : Jules
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1301
Classe de mobilisation : 1904


État civil :

Né le 14 juillet 1884, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Bourg-la-Reine, canton du dit, département de la Seine, profession de jardinier, fils de Félix et de Pacaud Claudine Simonne domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

N°.29 de tirage dans le canton d‘Arnay-le-Duc.


Signalement :

Cheveux et, sourcils châtains,
yeux bleus, front ordinaire,
nez fort, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 72 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 / militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Bon.

Compris dans la 1e partie de la liste du recrutement cantonal (_e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 69e régiment d’infanterie
Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 017465
Dans l’armée territoriale et dans sa réserve : _.


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Incorporé au 69e régiment d’infanterie à compter du 9 octobre 1905. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°9672. Envoyé dans la disponibilité le 28 septembre 1907. Circulaire ministérielle du 9 septembre 1907. Certificat de bonne conduite “accordé”.


Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au Régiment d’Infanterie stationné à Auxonne.
Rappelé à l’activité “Mobilisation générale du 2 août 1914”.
Arrivé au Corps le 5 août 1914. Disparu le 25 août 1914 à Rozelieures. (Meurthe-et-Moselle)
.

A accompli une 1re période d’exercice dans le 10e Régiment d’Infanterie du 22 août au 13 septembre 1910.
A accompli une 2e période d’exercices dans le 10e régiment d’Infanterie du 13au 29 avril 1912.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

. A accompli une période d’exercces dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

19 janvier 1908 / Bourg-la-Reine 1 avenue Galois / Seine / R.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1 octobre 1908
L’armée territoriale :1 octobre 1918
La réserve de l’armée territoriale : 1 octobre 19241925
Date de la libération du service militaire :1 octobre 19301932.

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Journal des marches et opérations du 210e régiment d’infanterie

Le 210e régiment d’infanterie arrive en Meurthe-et-Moselle le 10 août. Formé de deux bataillons, les 5e et 6e, respectivement commandés par les chefs Brusset et Harmand, le régiment se dirige vers la frontière avec l’Allemagne. Dans le cadre de la doctrine de « l’offensive à outrance » voulue par le haut commandement français, le soldat Martin et ses camarades avancent sur Gondrexange, puis Hertzing, où ils font face aux tirs allemands pour la première fois, le 20 août. Le 210e régiment est en soutien des autres unités d’attaque de la 15e division d’infanterie. Le lendemain, le 6e bataillon se porte sur Hertzing qu’il doit occuper mais est forcé de reculer lorsqu’il se retrouve nez-à-nez avec l’armée allemande. Les pertes sont déjà élevées. 7 officiers, 31 sous-officiers et 137 soldats sont tués et blessés, 153 portés disparus. Dans la cohue de ces premières journées de guerre, il est difficile de savoir ce qu’il advient des hommes. « Le nombre est certainement beaucoup plus élevé, beaucoup, parmi les disparus, doivent être comptés parmi les tués et les blessés », écrit le rédacteur du journal des marches. La bataille des Frontières est terminée et les forces françaises doivent reculer. C’est une marche de presque 50 kilomètres qui attend le 210e et les autres unités, qui se replient vers Saint-Boingt, à l’Est de Nancy et Lunéville. Le 24 août commence la bataille dite « de la trouée de Charmes ».

Entrées du 24 au 26 août 1914 :

24 août
Repos à Moriville.
A 16H prise d’armes. Le 210e se dirigé sur Essey-la-Côte. L’offensive va être reprise. Duel d’artillerie de 16H à 20H. Cantonnement d’alerte à Dames-aux-Bois.

25
Réveil à 3H. Marche sur Saint-Boingt. Le 210e appuie une attaque du 134e régiment d’infanterie sur Rozelieures et le bois de Réthimont. Au moment où le bataillon Brusset pénétrait dans Rozelieures, le 134e recule en désordre sans une formation vers neuf heures, entraînant le 210: les capitaines Capitain est blessé, de Marmier est tué ainsi que deux officiers de réserve Valette et Escoffier. Une centaine d’hommes sont tués ou blessés. Le 210e est rallié à Saint-Rémy pour en tenir les croupes. Le bataillon Harmand tient toute la journée dans le bois de Lalau et arrête avec l’appui d’un bataillon de chasseurs l’offensive ennemie. Le soir, bivouac, en avant de Saint-Rémy dans les tranchées.
Le lieutenant-colonel Tisserand est nommé au commandement du 27e régiment d’infanterie. Le chef de bataillon Brusset est nommé au commandement du 210e d’infanterie.

26 août
Continuation de l’offensive de Rozelieures et du bois de Rethimont. Le 210e est dirigé sur Essay-la-Côte. Vers 11H , le bataillon Harmand reçoit l’ordre d’occuper les tranchées au Nord du village : violent bombardement par les obusiers allemands. Le commandant Harmand est tué vers 16 h., une vingtaine d’hommes sont tués ou blessés. Au 5e bataillon vers 1è heures, un obus nous tue 9 hommes et en blesse 11. Le régiment se replie à 500 mètres en arrière puis, à la nuit, vient cantonner à Essey-la-Côte.

[Suit la liste nominative des pertes parmi lesquelles le soldat Jules Martin.]

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Décès

N°55

Martin
Jules
Jugement

Extrait des minutes du Greffe du tribunal civil de première instance du Département de la Seine, séant au Palais de Justice à Paris, d’un jugement rendu le vingt-et-un mai mil neuf cent vingt par la chambre du Conseil du tribunal civil de première instance du département de la Seine, dont la teneur suit : Le Tribunal dit et déclare que le vingt-cinq août mil neuf cent quatorze est mort pour la France à Rozelieures (Meurthe-et-Moselle) Martin Jules, soldat au deux cent dixième Régiment d’Infanterie né à la Guiguetterie commune d’Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) le quatorze juillet mil huit cent quatre vingt quatre, fils légitime de Félix Martin et de Claudine Simonne Pacaud époux de Eugénie Marie Joseph Georges, domicilié en dernier à Bourg-la-Reine (Seine) avenue Galois, 8. Dit que le présent jugement tiendra lieu de l’acte de décès du militaire susnommé et qu’il sera opposable aux tiers dans les termes de l’article quatre vingt douze du Code Civil. Dit que conformément à l’article huit cent cinquante huit du Code de procédure civil, le dispositif du présent jugement sera transcrit sur les registres courants des décès de la Mairie de Bourg-la-Reine (Seine) et qu’une mention sommaire figurera à la suite de la table annuelle des registres de l’année du décès. Signé Gatine et Pascal. Transcrit le dix neuf juin, mil neuf cent vingt, dix heures du matin par nous, Charles Alfred Nomblot, Maire de Bourg-la-Reine, officier de la Légion d’Honneur, décoré de la Croix de guerre.
[Signature] Nomblot

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Données additionnelles

Au début de l’année 1908, Jules Martin quitte Arnay-le-Duc pour s’installer à Bourg-la-Reine, dans les Hauts-de-Seine. Il est jardinier, comme ses parents qui, dans le recensement de 1911, habitent seuls rue de Barive à Arnay. Cette même année, le 3 juin, Jules est à Paris, dans le 8e arrondissement, pour contracter mariage avec Eugénie Marie Joseph Georges, une bretonne originaire de Guer dans le Morbihan, qui est alors cuisinière dans la capitale(1). Ils ont au moins une fille, Simone, née en 1912 à Bourg-la-Reine.

Comme pour bien des soldats tués au début de la guerre, il faut attendre de nombreuses années pour que l’avis de décès soit officiellement établi, en 1920. En 1923, la notice suivante est publiée dans le journal officiel :

MARTIN (Jules), matricule 017465, soldat : soldat brave et dévoué. Glorieusement tombé pour la France, le 25 août 1914, à Rozelieures, en se portant vaillamment à l’attaque des positions ennemies. Croix de guerre avec étoile d’argent.

(2)

L’étoile d’argent suppose que Jules Martin est cité à l’ordre de la 15e division d’infanterie.

Il sert dans le même régiment que Théophile Perrin, tué le 1 décembre 1914 au bois Brûlé, Jean Baptiste Maufroy tué au bois Mulot le 20 juillet 1915, François Duvaquier, tué au bois d’Avocourt le 29 mars 1916, Claude Billet, mort de ses blessures à Chalon-sur-Saône le 9 avril 1916 et François Lorot mort en Macédoine à Leskoec le 11 mars 1917.

Quelques mois après la mort de Jules, en décembre 1914, Félix et Claudine Martin doivent souffrir la perte de leur fils aîné Louis Julien, mort des suites de blessures reçues au combat.

Carte

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Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1877 – 1885 (FRAD021EC 26/034), Martin Jules, n°97, 1884, vue 532/601.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaires (1867-1940), classe 1904, bureau d’Auxonne (R 2399), vue 569/814.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 210e régiment d’infanterie, 10 août 1914 – 16 janvier 1916 (26 N 715/7), vues 16-17/128.
  • A.D. des Hauts-de-Seine, état civil numérisé, BourglaReine 1920 (1E_NUM_BRG_D1920), Martin Jules (jugement), n°55, 1920, vue 17/40.
  • (1) Archives de Paris, état civil 8e Arrondissement 1911 (8M 209), Martin Jules – Georges Eugénie, n°539, 1911, lien vers le registre.
  • (2) (4 janvier 1923), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 257 [En ligne] Disponible sur Gallica.