CROCI François

CROCI François

¤ 17 novembre 1885 à Arnay-le-Duc
† 5 janvier 1915 à Commercy (Meuse)
Sergent – 227e régiment d’infanterie – 29 ans
Maladie contractée en service
Mort pour la France

Signature de François Croci à son mariage en 1913

Acte de naissance

N°125

Acte de naissance
de
Croci, François
(légitime)

du 17 novembre 1885

L’an mil-huit-cent quatre-vingt-cinq, le dix-huit novembre, à dix heures et demie du matin, pardevant nous Antoine François Vollot, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Croci, François, âgé de vingt-neuf ans, ouvrier en limes, domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saint-Jacques, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né le dix-sept de ce mois à onze heures du soir en son domicile de son mariage contracté à Arnay-le-Duc, le sept juillet mil-huit-cent-quatre-vingt-trois avec Renaud Anne, âgée de vingt-cinq ans, sans profession, domiciliée avec lui & auquel enfant il a déclaré donner le prénom de François. Lesdites présentation et déclaration faite en président des sieurs Chavit, Jacques, âgé de cinquante-trois ans, cordonnier, et Chevalier Jean Baptiste, âgé de trente-trois ans, bourrelier, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc, et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Croci / Chevalier / J. Chavit / A. Vollot
[Mention marginale] Marié à Dijon, le 7 juin 1913 avec Marcelle Marguerite Eugénie Billot. Dont mention [Signature] illisible.

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Fiche matricule

Nom : Croci
Prénoms : François
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 460.
Classe de mobilisation : 1904.


État civil :

Né le 17 novembre 1885, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, profession d‘Instituteur, fils de François et de Renaud Anne domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

N°.85 de tiragela liste dans le canton d‘Arnay-le-Duc.


Signalement :

Cheveux et, sourcils châtains,
yeux bleus, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m 72 cent. Taille rectifiée : 1 m _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 4 militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Engagé volontaire.

Compris dans la 3e partie de la liste du recrutement cantonal ( _e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 10e Régiment d’Infanterie
Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 06715 016665 – 016532
Armée territoriale et sa réserve : _.


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Incorporé au 10e Régiment d’Infanterie à compter du 22 septembre 1905 comme engagé volontaire pour trois ans à la mairie d’Auxonne (Côte-d’Or). Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°5715. A demandé à être renvoyé dans ses foyers après un an de service, conformément à l’article 23 de la loi du 15 juillet 1889 (instituteur). Caporal le 18 septembre 1906. Envoyé dans la disponibilité le 18 septembre 1906 (circulaire ministérielle du 6 août 1906). Certificat de bonne conduite “accordé”..


Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au Régiment d’Infanterie stationné à Auxonne. – 164
Nommé sergent le 10 avril 1907.
A accompli une période d’exercices dans le 10e Régiment d’Infanterie du 10 août au 6 septembre 1908. Passé par suite de changement de domicile dans la subdivision de Dijon le 27 mai 1911.
Affecté au Régiment d’Infanterie stationné à Dijon. – 8
Rappelé à l’activité (mobilisation générale du 2 août 1914). Arrivé au corps le 4 août 1914. Décédé des suites de maladie à Commercy le 5 janvier 1915 (avis du
[régiment ?] de Dijon du 13 septembre 1915.
Evacué le 4 janvier 1915
Campagne d’Allemagne
du 4 août 1914 au 5 janvier 1915
.

A accompli une 1re période d’exercice dans l10e Régiment d’Infanterie du 22 août au 13 septembre 1910.
A accompli une 2e période d’exercices dans l_ du _au _.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

. A accompli une période d’exercces dans l_e du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

– 8 novembre 1906 / Auxonne / Auxonne / R
– 12 mars 1908 / Dijon 29 Rue du Petit Potet / Dijon / R
– 27 mai 1911 / Dijon, 29 Rue du Petit Potet / Dijon / D
N°233 de la liste


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :22 septembre 1908
L’armée territoriale :22 septembre 1918 / 1e octobre 1918
La réserve de l’armée territoriale : 22 septembre 1924 / 1 octobre 19241925
Date de la libération du service militaire :22 septembre 19301932.

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Journal des marches et opérations du 227e régiment d’infanterie

Levé à Dijon lors de la mobilisation générale, le 227e régiment d’infanterie arrive dans le secteur d’Apremont en octobre 1914 où il reste jusqu’en juillet 1915. Il prend part à tous les combats de cette région de la Meuse : la Tête à Vache, le Bois-Brûlé, le bois d’Ailly. Pour le régiment, le secteur devient plus calme dans les derniers jours de décembre 1914 même si l’artillerie, les balles perdues et les patrouilles continuent de provoquer des pertes. Le 31 décembre, les hommes du 227e descendent d’Apremont pour cantonner à Vignot, plus au Sud, près de Commercy, afin de se reposer.

Entrées du 1 au 5 janvier 1915 :

1er janvier 1915
Les 5e et  6e bataillons cantonnent à Vignot.
Nettoyage des armes et des effets.

2 janvier
Le lieutenant-colonel Saint-Hillier rejoint le Régiment à Vignot.

3 janvier
Même situation pour les 5e et 6e bataillons.

4 janvier
Idem.
Revue passée par le général commandant le 8e corps d’armée, du Régiment en tenue de départ.

5 janvier
Même situation pour les 5e et 6e bataillon

L’hiver 1914-15 est très froid et pluvieux dans la Meuse(1). Cette météo rend les conditions de vie des soldats dans les tranchées particulièrement difficiles et dangereuses. Nombreux sont ceux qui tombent malade. Il n’est pas possible d’assurer avec précision si c’est ce qu’il arrive au sergent François Croci, de la 24e compagnie, mais il est évacué le 4 janvier 1905 à l’hôpital de Commercy où il décède le lendemain d’une maladie contractée en service.

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Décès

N°41

Transcription de décès
de
Croci François

Du 2 juin 1915

Acte de décès

L’an mil-neuf-cent-quinze le cinq du mois de janvier à une heure du soir, étant à Commercy (Meuse). Acte de décès de François Croci, sergent au 227e Régiment d’Infanterie, 24e Compagnie, immatriculé sous le numéro quatre-cent-soixante, né le dix novembre sept novembre mil-huit quatre-vingt-cinq à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à Arnay-le-Duc, décédé à Commercy (Meuse) le cinq du mois de janvier à une heure du soir, par suite de maladie contractée au service, fils de François et de Renaud Anne, domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, conformément à l’article 77 du Code Civil, nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Dressé Albert Bruey, officier d’administration de 3e classe, gestionnaire de l’ambulance n°6, officier de l’Etat-Civil sur la déclaration de Joltrani Edouard, 34 ans Médecin Aide major de 2e classe de réserve et de Renevey Paul, âgé de 29 ans, Médecin Aide major de 2e classe de réserve, témoins qui ont signé avec nous après lecture.
Suivent les signatures.
Pour expédition conforme, l’officier de l’Etat Civil, signé : Albert Bruey. – Vu par nous Albert Richaut, médecin-chef. Vu pour légalisation de la signature de M. Albert Richaut.
Paris le 23 mai mil-neuf-cent-quinze. Le Ministre de la Guerre par délégation, le chef de Bureau des archives administratives. Signé : illisible.
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le deux juin mil-neuf-cent-quinze, à cinq heures du soir par nous Nicolas Justin Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin
Un mot nul approuvé.
[Signature] Hutin
[Mention marginale] « Mort pour la France » à Commercy le cinq janvier mil-neuf-cent-quinze. Dont mention. Le Maire.
[Signature] Hutin

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Données additionnelles

Le père du sergent Croci, François, ou Francesco, est sujet italien, ouvrier en limes, né à Vill’Albese, Albavilla dans la province de Côme. Il épouse Anne Renaud en 1883 avec qui il a au moins deux enfants, François et Jules. Les Croci sont naturalisés français par décret en 1890(2).

François Croci devient instituteur après avoir été formé à l’Institut universitaire de formation des maîtres (I.U.F.M.) de Dijon. Son nom est inscrit sur la stèle commémorative de cet institut, en compagnie de celui de l’aspirant Brenot.

Il épouse Marcelle Marguerite Eugénie Billot à Dijon le 7 juin 1913(3). Son frère, Jules, employé des chemins de fer à Epinac, est présent au mariage.

Il est nommé instituteur à Pouilly-sur-Vingeanne (Côte-d’Or), poste qu’il occupe toujours lorsque la guerre éclat, ainsi qu’un article du Journal de Beaune mentionne :

Livre d’Or
de l’enseignement dans la Côte-d’Or
666
3e Liste
1° Tués ou morts des suites de leurs blessures
M. Ernest Brameret, instituteur adjoint à Dijon (Tivoli), lieutenant au 27e régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 14 mars 1915.
M. François Croci, instituteur à Pouilly-sur-Vingeanne, décédé à l’hôpital de Commercy, le 5 janvier 1915.
[…]

(4)

Son nom est également inscrit sur le monument aux morts de Pouilly-sur-Vingeanne.

Le 30 mai 1915, le conseil municipal d’Arnay-le-Duc se réunit, séance durant laquelle le maire essaie d’entretenir un certain optimisme patriotique et évoque les soldats arnétois tombés :

Conseil municipal. – A l’ouverture de la séance du 30 mai, M. Hutin, maire, s’est exprimé en ces termes :

« Messieurs et Chers Collègues,

« Depuis notre dernière réunion, de grands événements se sont accomplis ; pendant que les admirables soldats des puissances alliées tenaient en respect les barbares qui avaient rêvé l’anéantissement de notre pays, pendant que chaque jour ils les sortent des cavernes où ils se terrent, les idées de droit et de justice on fait du chemin.

« Nous sommes loin du pénible isolement de 1870 ; je ne crois pas être trop optimiste en disant que dès aujourd’hui la France a conservé dignement sa place dans le monde, toutes les nations ont compris que si nous avions succombé, c’en était fait des conquêtes morales que les siècles ont péniblement acquises à l’être humain.

« De toutes parts nous viennent des encouragements et des alliances. Les Etats qui nous étaient notoirement hostiles font maintenant des vœux pour la victoire française ; les républiques sud-américaines, les Etats-Unis eux-mêmes, se demandent si l’heure n’est pas venue d’entrer dans la lutte contre les sinistres Austro-Boches.

« Notre sœur latine, que des craintes chimériques avaient un instant jetée dans l’orbite germanique, s’est ressaisie, la terre des Garibaldi ne pouvait s’associer aux crimes teutons ; elle est venue à nos côtés prendre part au combat suprême d’où sortira l’humanité nouvelle.

« Jetez les yeux sur la carte d’Europe, voyez ce cercle immense de baïonnettes qui s’avance.

« La bête est traquée, mais elle n’est pas morte ; la formidable machine de guerre édifiée par les ennemis du genre humain est encore solide et il faudra de longs jours pour l’abbatre.

« Soyons vaillants, soyons forts et surtout gardons-nous de toutes impatience.

« Acceptons stoïquement les sacrifices nécessaires.

« Vous le savez comme moi, mes chers collègues, les deuils augmentent et ce n’est pas sans une pénible émotion que je dois ajouter aux braves tombés glorieusement au champ d’honneur et dont les noms sont inscrits au plus profond de notre cœur, ceux de :

« 1° Louis-Joseph Vatan, sergent au … régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 11 décembre 1914, au combat de la forêt d’Apremont.
« 2° François Croci, soldat au 227° régiment d’infanterie, décédé à Commercy, le 5 janvier 1915, des suites de maladie.
« 3° Théophile Serrin*, décédé le 1er décembre 1914, des suites de blessures de guerre, dans la forêt d’Apremont.
« 4° Henri-Prosper Carlier, décédé antérieurement au 1er février 1915, des suites de blessures de guerre et inhumé par les soins des autorités allemandes (sépulture inconnue).
« 5° Théodore Gaulier, soldat au … régiment d’infanterie, tué à l’ennemi le 1er janvier 1915, au bois Brûlé devant Apremont.
« 6° Lucien Lacroix, du 10e régiment d’infanterie, décédé le 8 avril 1915, des suites de blessures de guerre, à l’hôpital mixte de Commercy.
« Boirin et Louis, lieutenant au 10e régiment d’infanterie.
« Pour terminer, messieurs, je vous demanderai de bien vouloir vous unir à moi pour adresser l’expression de notre admiration à nos compatriotes qui font leur devoir sur le front, sans oublier nos deux collègues, M. le Dr. Rogier et M. Pierre Roche. » (Marques d’assentiment)

(5)

* Il s’agit de Théophile Perrin, et non Serrin.

Le frère de François, Jules, est tué à peine deux mois avant lui, le 11 novembre 1914.

Carte

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Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRAD021EC 26/035), Croci François, n°125, 1885, vue 15/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaires (1867-1940), classe 1905, bureau d’Auxonne (R 2401), vues 920-21/1005.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 227e régiment d’infanterie (26 N 721/4), vue 20/161.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1911 – 1915 (FRAD021EC 26/040), Croci François (transcription), n°41, 1915, vues 239-40/271.
  • (1) Savouret E., Amat J.-P., Cantat O., Filippucci P., (2011) « Au temps météorologique de la Grande Guerre – Approche séquentielle des périodes contraignantes dans les tranchées sur le front de la Marne et de la Meuse, 1914-1918 » in Climatologie, n°8, pp. 59-88 [En ligne] (consulté le 29 mars 2022).
  • (2) (1890), Bulletin des lois de la République française, n°2240 [En ligne] Disponible sur Filae (accès payant) (consulté le 29 mars 2022).
  • (3) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Dijon mariages 1913 (FRAD021EC 239/500), Croci François – Billot Marcelle, n°239, 1913, vue 142/378.
  • (4) (22 avril 1915), « Livre d’Or de l’enseignement dans la Côte-d’Or » in Journal de Beaune, p. 1 [En ligne] Disponible sur Retronews.
  • (5 juin 1915), « Arnay-le-Duc – Conseil municipal » in Journal de Beaune, p. 3 [En ligne] disponible sur Retronews.