Le recensement de 1911

Pour faciliter la navigation et la lecture, le dénombrement de population de 1911 est séparé par les divisions de la commune d’Arnay-le-Duc (rues, places, hameaux et lieux-dits). Cliquez sur une division ci-dessous pour accéder à son recensement.

Pour consulter le document original sur le site des Archives départementales de la Côte-d’Or, cliquez ici.

Les recensements permettent de présenter un portrait fixe, à un moment donné, des communes et de leurs habitants. Le recensement d’Arnay-le-Duc de 1911, le dernier avant la Première Guerre mondiale, est réalisé vers mars ou avril 1911. Classée dans la sous-série 6 M des Archives départementales de la Côte-d’Or, il est intégralement disponible en ligne. Les recensements, ou dénombrements de la population, sont des documents d’une grande richesse historique puisqu’ils donnent une liste individuelle et nominative de l’ensemble des personnes qui sont domiciliées ou résident dans une commune. Le recensement « moderne » naît en 1836 et est ensuite effectué tous les cinq ans jusqu’en 1954, à l’exception des années de guerre 1871, 1916 et 1941. Il se présente sous la forme d’un tableau où chaque ligne représente un individu, à hauteur de 30 lignes par page, et les colonnes permettent la division des informations données sur les personnes. Les recommandations données aux recenseurs de 1911 sont claires : « il y a lieu d’y inscrire tous les individus […] qui ont dans la commune un établissement permanent, une habitation personnelle ou de famille », qu’ils soient de nationalité française ou non. Seuls les hôtes de passage ne sont pas indiqués, mais il peut y avoir des erreurs de la part des recenseurs, et certaines catégories de population ne sont pas indiquées nominativement mais seulement numériquement. C’est le cas des militaires en garnison, des détenus et des internes qui sont comptés à part. A Arnay-le-Duc en 1911, il s’agit de deux personnes recueillies à l’hospice, d’un interne au collège et de « saltimbanques et voyageurs » dont le nombre est illisible. Mais les militaires qui vivent chez l’habitant plutôt qu’en caserne, les gendarmes et les membres de congrégations religieuses dont le domicile est attaché à leur établissement sont quant à eux bien recensés nominativement.

La liste nominative des habitants est organisée selon les quartiers, villages, hameaux, places et rues. Leur nom doit être donné et une séparation claire doit être marquée à chaque changement de rue. Les recenseurs sont encouragés à partir du centre de la commune, ou du moins de sa partie centrale, puis de se diriger vers les rues et faubourgs adjacents selon leur ordre alphabétique avant de terminer par les hameaux, métairies et autres écarts qui dépendent de la commune. Les recenseurs s’aventurent maison par maison, terme qui doit être pris dans un sens large puisqu’il peut s’agir d’un immeuble, à laquelle un numéro est attribué, puis se rendent vers tous les ménages qui sont eux aussi numérotés. Le terme de ménage est préféré à celui de famille, car il est question de l’ensemble d’une maisonnée qui réside sous l’autorité d’un chef de ménage. Les domestiques à gages et ouvriers qui résident chez leur patron comptent ainsi dans le ménage. Les recensements souffrent parfois d’imprécisions. Cela résulte des erreurs des recenseurs comme des approximations données par les habitants, tout particulièrement sur leur année de naissance. Edouard Narcy, un des soldats morts pendant la guerre, est indiqué comme né à Arnay-le-Duc alors qu’il est né à Liffol-le-Grand dans les Vosges comme ses frères aussi présents dans la commune. Henri Michot, un autre soldat, est né en 1887 et non en 1897 comme il est indiqué sur le recensement. Il s’agit certainement d’une erreur d’attention du recenseur qui n’a pas vu cette personne lorsqu’il est passé à son domicile. Les confusions sur l’orthographe des patronymes sont courantes notamment car les intéressés sont parfois en peine de pouvoir écrire leur nom. Le patronyme Maufroy est erronément écrit Mauffroid pour Claude père résidant faubourg de Dijon, mais proprement orthographié pour Claude fils habitant la rue du Château.

Si les recensements constituent une source dont l’exactitude des informations données est sujette à caution et doit être systématiquement vérifiée, ils forment ainsi une source élémentaire pour connaître la répartition familiale de la population au sein d’une commune et la composition des ménages. Ils permettent de voir les liens de parenté ou hiérarchiques au sein du ménage. Nous avons effectué une transcription minutieuse du recensement de 1911 dans un tableur, outil le mieux à même de reproduire les différentes colonnes et cases de ces documents. Les orthographes, erreurs et les nombreux signes de répétition et abréviations utilisés par les recenseurs sont strictement reproduits dans l’optique de créer une version facilement lisible et interrogeable. Seules des couleurs sont ajoutées. Le bleu clair signifie que l’homme surligné appartient à une classe mobilisée pendant la guerre, le bleu foncé signifie que l’homme est tué pendant ou par fait de guerre. Enfin, la couleur orange représente les foyers endeuillés.

Cet outil est utile pour trouver relativement facilement les fratries qui servent dans la guerre, qu’elles habitent ou non ensemble. Dans l’exemple ci-dessus, nous voyons clairement que trois frères Camusat, Jean Baptiste, Emile Fleury et Louis Marcel sont en âge d’être mobilisés entre 1914 et 1918. C’est également une source pratique pour analyser les origines des habitants de la commune. En dépit de ses limites, le recensement de 1911 est donc une excellente trame pour peindre un tableau d’ensemble de la population arnétoise à l’aube de la guerre.