Le 25 septembre 1920, une habitante de Wisches dans le Bas-Rhin, la veuve A. Frémiot, écrit une lettre assez inhabituelle qu’elle envoie à la mairie d’Arnay-le-Duc en Côte-d’Or. Cette lettre qui a obtenu une réponse est toujours aux archives municipales.
Lire la suite : La lettre de la veuve FrémiotElle demande au maire s’il compte parmi ses administrés une certaine famille Dardier. Elle souhaite obtenir leur adresse postale afin de leur écrire :
Wisches, 25 septembre 1920. Bas-Rhin
[répondu le 27 septembre]
Monsieur le Maire
Ayant pu me procurer différents objets ramassés sur le champ de bataille – Wisches le Donon en 1914, j’aurais le plus grand plaisir à rendre à la famille de ces pauvres héros ces quelques souvenirs.
Veuillez donc, Monsieur le Maire, me dire s’il existe encore dans votre commune des parents à ;
Dardier François Pierre Louis pâtissier – né à Arnay-le-Duc Côte-d’Or – fils de Louis Auguste et de Guillaumot Claudine Louise et m’en donner l’adresse si possible.
En vous remerciant à l’avance veuillez, Monsieur le Maire, recevoir l’assurance de mes sentiments distingués.
Vve A. Frémiot
Avenue de la Gare
Wisches
Bas-Rhin
Quels objets cette dame a pu trouver ? De quoi identifier Dardier, c’est certain, peut-être sa plaque d’identité ou son livret militaire. La mairie d’Arnay-le-Duc lui répond deux jours plus tard, le 27 septembre. Les parents de François Dardier, Louis et Claudine, résident bien à Arnay-le-Duc en 1920. Il est donc fort probable qu’ils aient pu entrer en contact avec la veuve Frémiot.
Qui est-elle ? En consultant différents arbres généalogiques publiés en ligne, il est presque certain que cette dame soit Marie Louise ADAM, veuve d’Alphonse Frémiot décédé en 1905.
François Dardier, soldat 2e classe au 109e régiment d’infanterie, est officiellement disparu à Schirmeck le 19 août 1914. Il a le triste honneur d’être le premier mort parmi les cent Arnétois commémorés sur les monuments de la ville. Le fait que quelques effets aient été retrouvés sur le champ de bataille de Wisches, commune juste au nord de Schirmeck, permet d’être un peu plus précis sur les circonstances de sa mort. Pour en savoir plus sur la vie du soldat Dardier, voir sa page dédiée sur le site en cliquant ici.
Nous pouvons espérer que le geste de Mme Frémiot a pu apporter un peu de réconfort à Louis et Claudine Dardier dans leur deuil. A-t-elle trouvé d’autres effets de soldats et contacté leur famille ?