Recto d'une lettre de l'abbé Vatan. Correspondance des armées.

La guerre aura-t-elle lieu ?

Voici un extrait de la troisième partie de mon livre, Et sonna le tocsin, relatant le début de la guerre vécu à Arnay-le-Duc et par les Arnétois.

Je ne prévois pas d’événements particulièrement graves – telle une guerre – pour l’année 1914[1].
Mme Lorenza, cartomancienne. Janvier 1914.


[1] Citée par Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).
Lire la suite : La guerre aura-t-elle lieu ?

Les étincelles de l’Est

Fin juillet 1914. Le temps est maussade et frais. Partout en France les paysans sont occupés aux moissons, les ouvriers poursuivent leur travail habituel tout comme les artisans et les fonctionnaires. La France est passionnée par l’affaire Caillaux. Les journaux et les lecteurs suivent avec grand intérêt le procès d’Henriette Caillaux, épouse du ministre des Finances Joseph Caillaux qui a abattu le directeur du Figaro Gaston Calmette le 16 mars. Les uns pensent qu’il s’agit d’une tragique histoire de cœur, les autres n’oublient pas que Calmette a effectué contre le ministre Caillaux une des plus grandes campagnes de dénigrement et diffamation de l’histoire de la presse française. Bien sûr, personne n’oublie les tensions européennes qui s’accentuent depuis l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand et de son épouse, Sophie Chotek, d’autant plus qu’Henri Poincaré et René Viviani sont en Russie du 20 au 23 juillet, étape d’un voyage prévu de longue date. Les regards sont surtout rivés sur trois pays, l’Autriche-Hongrie, la Serbie et la Russie. Le 23 juillet, l’Autriche-Hongrie lance son ultimatum à la Serbie que le petit royaume ne peut accepter. La guerre semble loin mais les tensions se font ressentir, surtout chez les militaires et les conscrits. Il est difficile de savoir ce que pensent les Arnétois mais une lettre écrite par un camarade d’Henri Laroche, engagé volontaire de la classe 1911, est révélatrice du ressenti de nombreux militaires dans les jours qui précèdent la guerre. Henri Plumard est un jeune soldat de la Sarthe qui est à Oran avec le 2e régiment de zouaves, comme Laroche qu’il connaît peut-être. Il écrit à sa famille le 26 juillet :

Et le procès Caillaux que va-t-il devenir ? Sera-t-elle acquittée ou condamnée ? Maintenant vous ne pouvez pas vous figurer tous les bruits qui courent. Les uns disent nous allons partir pour le Maroc les autres que nous allons partir pour la guerre avec l’Allemagne qui doit ce déclarer ces jours ci au sujet du conflit Austro-Serbe. Malgré tous ces bruits je crois bien que rien n’arrivera car beaucoup sont des rapports de cantine.

Le 1er août, Plumard déclare être depuis une semaine « dans l’indécision. Est-ce le Maroc ou l’Allemagne[1] » ?

Depuis plusieurs jours, les ministères européens s’affairent à parer à toute éventualité. La suite des événements doit dépendre de la réponse de la Serbie à l’ultimatum autrichien et de la réaction de la Russie. Si guerre il doit y avoir, elle peut encore rester une affaire austro-serbe même s’il ne fait guère de doutes que la Russie s’apprête à intervenir, mettant ainsi en marche l’engrenage des alliances. L’indécision règne à Saint-Pétersbourg. Les militaristes au gouvernement veulent agir au plus vite en déclarant au moins une mobilisation partielle des armées. Ils savent qu’avec la fébrilité des infrastructures ferroviaires et la taille de l’empire russe, chaque heure perdue peut amener une éventuelle défaite. Nicolas II ne souhaite pas vraiment une guerre mais le tsar est un homme peu résolu et aisément convaincu par des tiers. En revanche, il croit en la mission histoire de la Russie : protéger et unifier les Slaves. Il ne peut par ailleurs ignorer la pression publique. Dans les centres urbains, des manifestations en soutien aux Serbes éclatent dès le 25 juillet. Même les Russes pacifistes ou profondément anti-tsaristes s’offusquent de l’ultimatum adressé à la Serbie. Le 28 juillet, la presse française évoque, avec un optimisme toutefois réservé, une renonciation russe à intervenir grâce à la diplomatie anglaise et française[2]. Le conflit pourrait donc rester une affaire régionale. Mais le même jour, le 28 juillet, Vienne déclare la guerre à la Serbie.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Sazonov, qui tempère jusqu’alors la fatalité d’une guerre européenne, se rend compte qu’elle est sur le point d’éclater[3]. Le lendemain, le tsar ordonne la mobilisation générale de son armée. Elle doit débuter le jour suivant. Mais, en quelques heures, il change d’avis et n’ordonne qu’une mobilisation partielle. En s’entretenant avec son cousin le kaiser d’Allemagne, Nicolas II croit sincèrement qu’il est encore possible de régler diplomatiquement le conflit. Il évoque le tribunal international de La Haye pour trouver un compromis qui empêcherait la mobilisation de la Russie, et donc de l’Allemagne et de la France, et ainsi de suite. L’état-major ne l’entend pas de cette manière et les officiers harcèlent le tsar pour qu’il rétablisse l’ordre de la mobilisation générale. Le 30 juillet, c’est Sazonov lui-même qui convainc Nicolas II de déclarer la mobilisation alors que quelques heures auparavant ce ministre espérait maintenir la paix européenne. Pour une fois, le tsar ne semble pas vouvoir céder à son entourage mais il finit par être persuadé que le salut de la Russie ne peut que se faire dans la guerre. Sazonov ne manipule pas réellement le tsar. Après des jours et des nuits éreintants, comme pour l’ensemble des gouvernements européens, il ne voit aucune autre solution. Le 31 juillet, alors que la mobilisation russe est en marche, le ministre déclare à l’ambassadeur du Royaume-Uni que « l’excitation dans le pays atteint un tel degré qu’elle ne peut être retenue si l’Autriche refuse de faire des concessions […] il y aurait une révolution dans le pays[4] ». Un siècle plus tard, il peut sembler cruellement ironique que le gouvernement russe estime l’entrée en guerre comme un rempart à une révolution. Mais l’hésitation et la décision finale russe est symptomatique de cette atmosphère anxiogène qui règne un peu partout. Chacun est persuadé d’être agressé, d’être la victime des dessins hostiles de son voisin. Le 28 juillet, le Journal de Beaune résume bien ce contexte alarmant : « Il règne sur toute l’Europe une fièvre d’angoisse, qui a gagné les populations des campagnes, au fond des provinces. Est-ce la guerre[5] ? » L’enchaînement des événements donne raison à ce journaliste. Ce qu’il se passe dans les ministères russes, et de tous les autres pays concernés, montrent que la guerre découle à la fois des décisions de quelques personnalités politiques mais aussi d’un certain contexte fataliste qui conduit inexorablement les nations à prendre les armes. De la Sibérie aux littoraux nippons, des rives de la Tamise aux deltas de Tanzanie, d’Arnay-le-Duc à Calcutta, les populations se mobilisent pour un conflit dont elles n’envisagent pas encore la nature ou les conséquences.


[1] « Correspondance de 1914 d’Henri Constant Plumard » in Le Chtimiste [En ligne] (consulté le 2 septembre 2023).

[2] (28 juillet 1914), « Dernière heure » in Journal de Beaune, p. 3.

[3] Becker, Jean-Jacques (2013), L’année 14, Paris, Armand Colin, pp. 80-90.

[4] Ibid.

[5] (28 juillet 1914), « Est-ce la guerre ? » in Journal de Beaune, p. 1.


L’heure de la mobilisation française

Depuis la rupture des relations entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie le 25 juillet, l’armée française anticipe l’escalade des tensions européennes en prenant plusieurs mesures, même s’il y a des dissensions au gouvernement sur la marche à suivre entre ceux qui ne veulent pas envenimer les relations avec l’Allemagne et certains généraux, comme Joffre, qui souhaitent devancer la mobilisation allemande[1]. Ce jour-là, des bataillons de tirailleurs commencent leur rapatriement en France depuis le Maroc et les permissions ne sont plus accordées. Le lendemain, les manœuvres sont suspendues et les officiers en permissions rappelés. Les compagnies de chemins de fer sont avisées que des dispositions peuvent être rapidement mises en place en cas d’une mobilisation sur laquelle la presse reste muette. Le 28 juillet, les permissionnaires de l’armée et de la gendarmerie sont rappelés, ordre est donné à des unités de se préparer à partir pour les frontières dont la surveillance est renforcée. Le 30, les unités dans le nord-est du pays peuvent louer et acheter animaux et moyens de transport autant que nécessaire. Sept bataillons de zouaves et soldats coloniaux font route vers les ports de Casablanca et Oran[2]. Le vendredi 31 juillet 1914, Jaurès est assassiné, les tensions ne font que s’accumuler. L’ordre de mobilisation n’est pas encore déclaré mais il apparaît de plus en plus clairement que les hostilités sont sur le point d’être déclarées puisque des milliers d’hommes sont sur le pied de guerre.

Émile Godard est un jeune cavalier du 14e régiment de chasseurs à cheval. Il est caserné à Dole dans le Jura, où « en raison de la tension politique, le régiment a reçu l’ordre depuis quelques jours de prendre des mesures préparatoires à la mobilisation[3] ». À 11 heures, les Dolois peuvent observer sur le champ de foire le passage en revue de la garnison par le général Aubier[4]. À ce moment, l’Allemagne déclare l’état de siège et prend des mesures similaires à la France. Parmi les mesures prises ce jour, et fait peu connu de la guerre, se trouve la convocation pour un exercice des services de la garde des voies de communication (G.V.C.). Ce sont les premiers français mobilisés.

Alphonse Leroy, Arnétois alors âgé de 44 ans, est affecté à la section locale des G.V.C. qui est composée d’hommes appartenant à la réserve de l’armée territoriale. Comme tous les autres Français avec des obligations militaires, Alphonse Leroy possède un fascicule de mobilisation qu’il doit toujours conserver avec lui. Ce fascicule indique aux militaires et réservistes leur affectation en cas de mobilisation afin qu’ils puissent prendre la route rapidement. Les sections de la garde des voies de communication, instituées dans les années 1880, forment des unités cruciales pour le bon déroulement de la mobilisation, dans un premier temps, puis de l’approvisionnement continuel des fronts et du reste du pays en matériels et vivres. Les gardes doivent se poster à des points stratégiques préétablis pour des missions de surveillance des gares, voies ferrées et fluviales ainsi que des routes importantes. L’ennemi pourrait essayer de saboter ces voies de communication tant vers les fronts qu’à l’intérieur. En théorie, les gardes sont affectés près de chez eux, à une dizaine ou vingtaine de kilomètres tout au plus. Certains rejoignent un temps un dépôt à proximité de leur domicile pour participer à l’accueil des réservistes et leur fournir équipement, matériel et transport. Bien souvent, le G. V. C. n’a pas d’uniforme à proprement parler au moment de la mobilisation. Il est équipé au fur et à mesure selon les stocks disponibles et il n’est pas rare de voir un garde faire le « planton » habillé à moitié en civil, à moitié en uniforme, chaussé de ses sabots. Alphonse Leroy ne rejoint son affectation que le 3 août mais il n’est pas impossible qu’il participe à l’exercice du 31 juillet, sauf s’il était absent de chez lui lorsque le facteur ou les gendarmes d’Arnay lui apportent urgemment la nouvelle de son appel.


[1] Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).

[2] (27 août 2014), « Les gardes des voies de communication (GVC) : les premiers mobilisés ? » in GVC 14-18 [En ligne].

[3] S. H. D., Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 14e régiment de chasseurs à cheval, 31 juillet 1914 – 28 février 1915 (26 N 891/1), vue 4/27.

[4] Le général de division Louis Achille Aubier.


L’annonce

1er août 1914. La guerre est désormais inévitable. La mobilisation générale est décrétée par le président Poincaré. Le lendemain, l’ordre de mobilisation est placardé publiquement dans toutes les communes de France. Il y a déjà des morts. À Joncherey, dans le territoire de Belfort, le caporal Jules Peugeot de la 6e compagnie du 44e R.I. aperçoit des cavaliers allemands qui sont entrés en France en reconnaissance. Le lieutenant allemand Albert Mayer tire quelques coups en direction des Français et blesse le caporal Peugeot qui a lui-même retourné le feu, touchant mortellement Mayer. Peugeot s’écroule à son tour quelques minutes plus tard. Ils sont les premiers soldats allemand et français tués[1]. La guerre n’est pas encore déclarée par l’Allemagne, il faut attendre quelques heures.

Nous n’avons pas trouvé de récit détaillé de l’annonce de la mobilisation vécue à Arnay-le-Duc mais la scène, certainement similaire à celle d’autres communes, peut être imaginée. Il est 16 heures passées. Les préfets transmettent aux sous-préfectures et mairies l’ordre de mobilisation. Le maire d’Arnay, Nicolas Hutin, ou un membre du conseil municipal s’il est indisposé, alerte immédiatement la gendarmerie et fait afficher le décret de mobilisation. Des gendarmes restent sur la place de l’hôtel de ville pour maintenir l’ordre. D’autres sont dépêchés au hameau de Chassenay et aux écarts, puis aux communes rurales qui ne sont pas équipées du télégraphe, pour annoncer la nouvelle. L’abbé Didier ou un de ses assistants fait sonner les cloches avant de se rendre vers la mairie où un tambour ou une trompette retentit pour appeler la population. Les Maufroy sont réputés bons musiciens, peut-être que Claude fils bat tambour. La limerie s’est vidée de ses ouvriers et les magasins ferment momentanément. Certains habitants de Chassenay prévenus se dirigent vers le bourg pour venir aux nouvelles et discuter.

Certes, dans le brouhaha des discussions il y a des heureux d’apparence qui par passion patriotique disent sus aux boches mais la réaction première est la consternation. La résignation arrive mais après l’anxiété première. Le tonnelier du Minervois Barthas écrit dans son journal qu’il faut montrer en public « un vrai ou faux courage[2] ». Dans ses carnets de guerre, Marc Bloch fait part de la « tristesse qui était au fond de tous les cœurs. […] Les hommes pour la plupart n’étaient pas gais ; ils étaient résolus, ce qui vaut mieux[3] ». À Nevers et à Tulle, des officiers se suicident, peut-être par peur d’aller au front, peut-être par peur de décevoir. Il y a une grande effervescence mais, paradoxalement, tout semble se figer dans le temps pendant quelques instants. Il ne s’agit pas seulement de préparer mentalement et matériellement son départ ou celui d’un proche mais de réorganiser sa façon de vivre et celle de sa communauté. Les banques sont prises d’assaut dès le matin du samedi 1er août, avant l’annonce officielle. À Beaune, elles ne peuvent plus qu’échanger de petites coupures et des limites hebdomadaires de retrait sont instaurées[4]. Le banquier d’Arnay Claude Charlot-Michéa doit lui aussi voir venir à son établissement nombre de ses concitoyens[5]. Des éléments de la vie quotidienne sont bouleversés dès la mobilisation. La mairie de Dijon demande que les ordures ménagères soient brûlées faute d’hommes et de chevaux pour les ramasser. Les boulangers sont encouragés à être solidaires avec les familles nécessiteuses qui perdent leur gagne-pain avec la mobilisation. Les assises sont renvoyées fautes de jury[6]. On se presse de conclure les affaires urgentes avant de se coucher. Les paysans essaient de moissonner autant que possible avant de partir et on met en place des recommandations à qui prend la gestion de l’entreprise. Les fourches des paysans, les outils des ouvriers, les crayons des secrétaires et les ciseaux des coiffeurs sont progressivement posés pour être bientôt troqués contre un Lebel et une Rosalie[7]. À partir du 1er août[8], environ 2 700 000 hommes formant la réserve et l’armée territoriale, ainsi que les actifs libérés en avance du service qui sont retournés chez eux, partent pour les dépôts. Un tel mouvement humain, avec ses conséquences émotionnelles et économiques, n’est jamais survenu auparavant.


[1] Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).

[2] Cité par Cazals, Rémy, Loez, André (2021), 14-18, op. cit., p. 21.

[3] Ibid., p. 20.

[4] (4 août 1914), « Les Heures d’Angoisse » in Journal de Beaune, p. 2.

[5] Claude Martin Charlot, époux de Françoise Michéa. Il semble avoir travaillé pour la banque Bernheim. Rappelons qu’il était courant pour un homme d’accoler le patronyme de son épouse au sien.

[6] (3 août), Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 2.

[7] Le fusil 1886 modèle 93, dit « Lebel », est le fusil standard du fantassin. Rosalie est un surnom pour la baïonnette du Lebel. Le terme semble apparaître vers novembre 1914.

[8] Certains hommes sont mobilisés avant le début officiel de la mobilisation générale, notamment ceux de la garde des voies de communication ou les cadres réservistes.


Le départ

L’ambiance lourde qui règne à Arnay-le-Duc au matin du dimanche 2 août 1914 est extraordinaire. Si des hommes ne doivent partir que le lendemain ou dans les jours qui suivent, la plupart se mettent en route ce jour. Il faut se hâter. On demande aux mobilisés de se raser les cheveux et la moustache, d’emporter quelques vêtements de rechange comme un caleçon et une bonne paire de chaussettes, et de quoi manger pour une journée le temps d’arriver au dépôt. Des centaines de personnes convergent alors vers la gare d’Arnay. Ils partent majoritairement vers les régiments de Dijon, d’Auxonne et de Beaune. D’autres vont à Autun, Besançon, Chalon-sur-Saône et Langres. Il y a certainement un peu de musique, peut-être une fanfare. Les appelés accompagnés de leur famille se disent au revoir. C’est une ultime étreinte pour beaucoup.

Joseph Vatan, récemment ordonné prêtre, a été nommé vicaire à Arnay au milieu du mois de juillet pour remplacer l’abbé Guillemet. Cela fait tout juste deux jours qu’il est officiellement résident d’Arnay. Ce prêtre de la classe 1908 originaire de Sury-en-Vaux dans le Cher s’apprête à rejoindre le dépôt du 27e régiment d’infanterie à Dijon. Il raconte brièvement son départ d’Arnay dans une lettre du 17 août adressée au supérieur du grand séminaire de Dijon[1].

J’avais espéré vous rendre visite avant mon départ, mais il a été si brusque qu’il m’a été impossible d’aller vous trouver le dimanche soir. J’étais arrivé le dimanche [à Dijon, n.d.a.] après avoir dit le matin, pour la première fois la messe à Saint Prix[2].

La mobilisation est en effet brutale. Elle provoque l’angoisse et la séparation. L’abbé Vatan n’a probablement pas encore d’attache à Arnay, alors une fois sa première messe célébrée le matin, il part à Dijon. Il salue peut-être ses parents qui vivent à Talant, mais il ne mentionne que sa vaine tentative de visiter le supérieur Beurtey, une figure sans aucun doute paternelle. À l’instar de l’abbé et du supérieur, beaucoup d’hommes mobilisés n’ont pas le temps de voir une dernière fois leurs êtres chers.

Les hommes quittent leur ville ou village au milieu des larmes. Ces dernières sont d’ordinaire réservées aux femmes et à l’espace privé. Mais la mobilisation d’août 1914 provoque un déversement des larmes dans l’espace public. Les pleurs féminins sont compris et acceptés même si leur manifestation excessive est critiquée. Les hommes doivent quant à eux se montrer impassibles. La réalité est néanmoins bien plus complexe que ce que les vieux carcans sexués laissent imaginer. L’historienne Clémentine Vidal-Naquet, qui a étudié ce moment difficile qu’est la rupture conjugale et familiale entraînée par le départ des combattants, souligne la présence visible d’émotions masculines comme l’effusion de larmes à l’heure du départ[3]. À l’exception de la brutalité de l’événement évoquée par l’abbé Vatan, nous n’avons pas de description de ces scènes de séparation à Arnay. Il faut les imaginer[4].

Alexis Laurent, ouvrier à la limerie, et son épouse Elisa Creusevot viennent de célébrer la naissance de leur enfant le 13 juillet dernier. Le départ d’Alexis pour le 170e régiment d’infanterie à Épinal a le goût amère d’abandonner son nouveau-né et son épouse. Il arrive à Épinal le 3 août. Félix Hauser se présente au 109e R.I. à Chaumont le soir du 2 août. Le jardinier Claude Billet fait ses adieux à Jeanne et à leurs enfants Françoise, âgée de 4 ans, et Julien, 2 ans. Guy Rossignol arrive au 13e R.I., caserné à Nevers et Decize dans la Nièvre, le 3 août. Claude Maufroy, 45 ans, est avec le 57e régiment d’infanterie territoriale dès le 2 août. Son demi-frère Jean Baptiste, 28 ans, est affecté au 21e R.I. de Dijon où il se présente le 4 août. Il est immédiatement versé dans le 210e R.I., régiment de réserve qui vient d’être constitué. Louis dit Joseph Godard, qui vient de se marier avec Marthe Nectoux le 18 juillet, n’est quant à lui pas rappelé à la mobilisation. Il est affecté spécial comme facteur rural à Arnay-le-Duc. Les facteurs sont essentiels au bon déroulement de la mobilisation. Louis ne part au corps que le 25 août. Beaucoup d’hommes travaillant dans le transport ferroviaire poursuivent aussi leur activité professionnelle civile dans leur lieu de résidence. Jean Baptiste Dussaule reste chauffeur aux tramways départementaux sans affectation de guerre jusqu’au 13 août. Aux côtés de ceux qui disposent d’un sursis avant leur appel comme Dussaule et Godard, se trouvent les exemptés temporaires ou auparavant définitifs de service militaire. Ils doivent passer rapidement devant des conseils de révision. Césaire Rimet, de la classe 1895, avait été réformé en 1896. Il passe néanmoins devant le conseil de révision au début de la guerre qui l’exempte définitivement de service. Le coiffeur Joseph Henri, 37 ans, n’a jamais fait de service militaire, étant exempté pour « arrêt de développement ». Cette décision est confirmée par le conseil de la Côte-d’Or en septembre 1914 et le sera à nouveau en 1917. Le jeune comptable Charles Gruer était ajourné en 1912 pour « faiblesse » puis exempté pour « bronchite spécifique » en 1913. Il est convoqué devant un conseil en octobre 1914 alors que des mesures sont mises en place pour remplacer les pertes des premières semaines de guerre. Est-il soulagé en août 1914 de ne pas partir ? Est-il au contraire déçu ? Peut-être les deux. Gruer part rejoindre ses camarades en octobre. Auguste Schneider, ouvrier à la limerie originaire de Magnien, n’est pas jugé apte au service armée à cause de « varices remontantes ». Après avoir fait son service dans l’artillerie de 1908 à 1910, il est affecté comme réserviste dans le service auxiliaire. Il y est maintenu à la mobilisation mais cela ne lui convient visiblement pas. Il se rend à la mairie d’Auxonne le 17 septembre pour contracter un engagement volontaire dans l’infanterie pour toute la durée de la guerre. Chaque homme et chaque famille vit une expérience unique de la mobilisation durant laquelle se mêlent attente et précipitation, colère et tristesse, engouement et résignation stoïque.


[1] Edmond Beurtey, par ailleurs ancien curé d’Arnay-le-Duc de 1899 à 1906.

[2] Archives du diocèse de Dijon, Correspondance de Joseph Vatan, « Lettre du 17 août 1914 », cote provisoire 4Q 2/4/3. La lettre entière est reproduite en annexe.

[3] Voir notamment Vidal-Naquet, Clémentine, « La séparation : l’amour à l’épreuve du départ au combat en août 1914 » in Vingtième Siècle. Revue d’histoire, n°123 (juillet-septembre 2014), pp. 103-116.

[4] Si le passage qui suit évoque des Arnétois et reconstitue les liens familiaux, nous ne pouvons pas être certain qu’ils se trouvaient bel et bien à Arnay au moment de la mobilisation.


Haine, espions et fausses nouvelles

Aux émotions du départ s’ajoutent une multitude de ressentis face à l’actualité. Tout le monde a les yeux rivés sur les journaux et les oreilles tendues pour écouter les nouvelles apportées par les voyageurs, par le télégraphiste indiscret ou les notables qui ont un bon réseau hors d’Arnay-le-Duc. Des trains de troupes montant vers le front et bondés d’appelés participent au colportage de toutes sortes de nouvelles. Il y a certainement un léger apaisement des esprits le 4 août par les nouvelles venant de Londres. Le Royaume-Uni entre en guerre. Mais il y a surtout de la colère. La presse rend habilement hommage au caporal Peugeot, le premier soldat tué, ce qui attise la haine contre l’Allemagne. Les Français apprennent aussi l’invasion illégale du duché de Luxembourg, pays neutre, et le bombardement de villes algériennes par la flotte allemande[1]. À la haine se mêlent méfiance et suspicion. Le gouvernement décrète que tous les étrangers, quelle que soit leur nationalité, doivent se présenter à la mairie de leur résidence le 3 août avant 18 heures sous peine d’être considérés comme des espions. Ils ne peuvent plus se déplacer sans laissez-passer dès le lendemain[2]. De tous les étrangers, il s’agit surtout de se méfier des austro-boches. Les ressortissants allemands et austro-hongrois sont arrêtés un peu partout en France pour être bientôt conduits dans des camps de prisonniers civils. Ils se voient offrir la possibilité de quitter le pays dans les heures qui suivent la mobilisation générale mais c’est là une tâche bien impossible avec la réquisition des trains pour le transport des soldats. Il n’y a pas d’Allemands à Arnay-le-Duc mais il y a bien des noms qui portent à confusion. Les Jantzen sont-ils dignes de confiance ? Et les Denninger ? Ces derniers sont d’origine alsacienne mais sont-ils vraiment loyaux à la France ? D’ailleurs, leur fils Julien est exempté. À la suspicion d’être à la solde des Allemands se greffent les rumeurs sur les « planqués », les « embusqués » qui cherchent le moyen d’échapper à la mobilisation. Il est facile de voir des ennemis partout dans un tel climat.

La rumeur prétend que des bandes d’espions et saboteurs en automobiles sillonnent les campagnes, y compris en Saône-et-Loire où le préfet déclare recevoir chaque jour des dizaines d’avis d’arrestations de personnes qui sont parfaitement innocentes[3]. Déjà au mois de juin, un Allemand nommé Camille Kieffer s’est fait arrêter à Dijon pour avoir supposément rassemblé des informations sur le centre d’aviation. Au même moment, un Dijonnais, citoyen français, souffrant de troubles mentaux, est lui aussi écroué pour espionnage[4]. On raconte que le dimanche 2 août un espion se serait fait tuer à Dijon après avoir essayé de faire exploser le pont de l’Arquebuse. Une atmosphère folle recouvre rapidement la France. On suspecte très vite son voisin ou un passant, dans les villes comme dans les villages, surtout si des installations militaires ou logistiques, y compris des gares, s’y trouvent.  Le parquet de la Seine annonce l’arrestation de 52 espions le 3 août. Le 6, le maire de Dijon Charles Dumont fait publier dans la presse un « appel au calme, à la sagesse, à la dignité » après des échauffourées et malheureux passages à tabac de personnes innocentes[5].

Tout le monde entend parler des atrocités plus ou moins avérées commises par l’armée allemande. Les nerfs de la population et des soldats sont extrêmement tendus. À Rambouillet, un G. V. C. tire sur une voiture qui roule trop vite, croyant à un espion qui cherche à s’enfuir. La victime est l’historien et diplomate Edmond de Fels. Il survit à l’incident. Aux frontières, les militaires allemands, qui ont aussi l’impression d’être les victimes d’une agression franco-russe, ont peur dès qu’ils avancent trop près de la France. Le souvenir des francs-tireurs de 1870 est bien présent, surtout en Alsace. Les Allemands s’imaginent que chaque civil est un combattant potentiel et que les puits sont probablement empoisonnés. Alors partout où l’armée passe des exactions sont perpétrées contre des civils. La rumeur se mélange à la réalité et les propos des réfugiés qui viennent de Belgique, du nord et de l’est de la France résultent de désinformation, surenchérissement et ouï-dire. Les exactions sont bien réelles et ne se cantonnent pas aux porteurs du casque à pointe. Les Français en commettent aussi. Avec les jours qui passent et la nervosité des soldats qui se massent vers les frontières et découvrent le visage de la guerre, les abus commis par les troupes françaises augmentent. Dans les Ardennes, un ancien gendarme et secrétaire de mairie, Louis Sandt, homme « bourru » mais honnête et patriote, est pris pour un espion par une sentinelle. Il proteste, des témoins le soutiennent, mais qu’importe, un sous-officier l’exécute d’une balle dans la tête et s’acharne ensuite avec une bêche. Lors du procès en 1927, une témoin évoque la « surexcitation » des soldats[6]. Dans le Nord, Jules Strimelle, qui ne parle que le dialecte local, le ch’ti, est vu en possession de pigeons. Il est fusillé sans aucune forme de procès[7]. C’est ce que découvrent les soldats arnétois, et peut-être que certains d’entre eux participent également à ces atrocités et méfaits. Dès la mobilisation, la guerre fait ressortir chez chacun, et chacune, une pléthore d’émotions. Elle transforme très vite les hommes. Ils deviennent soldats dès qu’ils revêtent l’uniforme et le meilleur comme le pire peut surgir. Il ne s’agit pas de juger. Le contexte est brutal et provoque une ébullition parfois confuse d’émotions qu’il est difficile de contrôler selon les individus. Le parcours de certains soldats arnétois montre cette complexité émotionnelle.


[1] Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).

[2] (3 août 1914), Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 2.

[3] Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).

[4] (28 juillet 1914), « Dijon – Affaires d’espionnage » in Journal de Beaune, p. 3.

[5] (6 août 1914), « Appel au calme, à la sagesse, à la dignité », in Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 2.

[6] (21 janvier 1927), « Le soldat Cosmos et Louis Sandt, exécutés sans jugement, étaient innocents » in Les Nouvelles : journal quotidien du soir, p. 1.

[7] Le Naour, Jean-Yves (2016), 1914. Op. cit., (version numérique non paginée).


Vers le front avec le 27e régiment d’infanterie

Le 27e régiment d’infanterie se prépare à partir vers le front du 2 au 4 août. Il est majoritairement composé de Bourguignons et plusieurs Arnétois s’y retrouvent. Charles Moreau et Pierre Martin sont déjà au corps puisqu’ils effectuent leur service. Ils sont en compagnie du jeune Henri Carlier, engagé volontaire en 1913, tout juste âgé de 20 ans, et du caporal Frédéric Suillerot. Le sergent réserviste Claude Guyot les rejoint, tout comme l’abbé Vatan qui est caporal. Dès qu’ils arrivent à leur corps d’affectation, les hommes deviennent pleinement soldats. Ils se voient confier un livret militaire, une plaque d’identification, une arme, des munitions et un uniforme. Le fantassin revêt sa tenue de campagne : un képi en drap doublé d’une basane en peau de chèvre, la capote couleur gris de fer par-dessus une veste ou tunique, le fameux pantalon « garance » de l’infanterie de ligne et des brodequins aux pieds. Cet uniforme emblématique, bien ressemblant à celui de 1870, est une besogne pour les soldats qui doivent s’habiller dans la précipitation et l’anxiété. Le havresac est compliqué à attacher, il faut parfois l’aide d’un autre homme pour le fixer convenablement. Il est d’ailleurs particulièrement pénible pour les hommes de petite taille et a tendance à leur écraser les reins, sans compter qu’il chevauche la cartouchière. Le couvercle des cartouchières ne fait que retomber sur la main de son porteur dès que celui-ci bouge[1]. Quelques réservistes ont un peu de mal à enfiler l’uniforme[2]. Il faut être impeccable le 4 août.

Le colonel Joseph Valentin, commandant le 27e régiment d’infanterie, passe en revue le régiment au complet à la caserne Vaillant. Il adresse quelques mots à ses hommes. Le départ est fixé pour le lendemain[3]. Tout au long du trajet menant des casernes aux gares, à Dijon comme ailleurs, les soldats sont accompagnés par des célébrations patriotiques. Des drapeaux de la France sont partout agités, des « vive l’armée ! Vive la Russie ! Vive la France ! retentissent » écrit un journaliste du Progrès de la Côte-d’Or, « on s’embrasse… On crie. Mais on ne pleure pas[4] ». Certaines familles ont fait le trajet jusqu’à Dijon pour voir leurs proches partir. La population assemblée pour observer le départ des hommes attache bien des fleurs aux fusils mais l’événement n’est pas aussi heureux que cette image d’Épinal nous laisse croire. En réalité, beaucoup de soldats se contiennent et s’auto-persuadent que tout va bien se passer. Les encouragements de la population aident. La guerre doit être rapide, ce ne doit être qu’une longue mais farouche charge française en direction de Berlin. C’est ce que l’on se dit dans les wagons pendant le voyage. Il y a beaucoup de discussions. Les 3 338 hommes du 27e régiment d’infanterie partagent leurs suppositions sur la suite des événements, se rassurent, évoquent les souvenirs de ceux de leur famille qui ont fait la guerre de 1870[5]. Il y a des commentaires sur l’actualité. Comment avons-nous pu en arriver là, disent certains alors que le convoi traverse la Côte-d’Or, la Haute-Saône et poursuit dans la nuit sa route jusqu’aux Vosges.

Les 3 bataillons du 27° R.I. arrivent à Charmes, dans les Vosges, vers 10 heures du matin le 6 août. Certains soldats n’ont jamais été aussi loin de chez eux. Le régiment pénètre ensuite en Meurthe-et-Moselle et occupe le secteur Saint-Germain-Loromontzey-Villacourt. Ils effectuent des exercices militaires et physiques qui sont surtout une remise en forme pour les longues marches à venir qui se font parfois la nuit. On parle d’Allemands qui ne seraient pas très loin, à une vingtaine de kilomètres. Le régiment est à Fraimbois le 13 août. L’atmosphère est propice à l’angoisse et à l’excitation. Les hommes sont très fatigués et la météo est désagréable. Il pleut mais le journal du régiment aussi parle d’une « chaleur torride[6] ». Bien des rumeurs circulent également, rapportées par des locaux comme par des soldats. On dit que 300 uhlans allemands viennent d’être fait prisonniers et que Mulhouse est déjà prise par les Français, ce qui est faux[7]. L’excitation monte d’un cran deux jours plus tard lorsque le 27° R.I. devient le premier régiment de la division à traverser la frontière entre les villages d’Autrepierre et Ibigny. Au soir du 16 août, les bataillons s’installent pleinement en territoire ennemi, à une cinquantaine de kilomètres de Charmes à vol d’oiseau. L’abbé Joseph Vatan est au 1er bataillon, 4e compagnie, et cantonne à Hablutz. Le sergent Claude Guyot, qui est au 2e bataillon, 7e compagnie, est à Ibigny. Le 3e bataillon est cantonné dans une grosse ferme nommée d’Haussonville. Des défenses sont installées durant la nuit. Le lendemain à l’aube le régiment avance en direction du petit village de Saint-Georges. Quelques uhlans s’y trouvant sont « rapidement nettoyés ». Les obus allemands pleuvent ensuite à partir de 7 h. 40 et ce pendant 11 heures. Le régiment tient dans ses positions. Il n’y a pas d’attaque à proprement parler mais un long et douloureux échange d’artillerie. Les hommes viennent de vivre leur baptême du feu. La nuit apporte le calme et le 17 août le 27° R.I. part se reposer une journée en retrait à Foulerey. On déplore la mort de 7 soldats et les blessures d’environ 70 hommes. C’est probablement de Foulerey que l’abbé Vatan écrit au supérieur à Dijon. Il indique dans l’en-tête écrire « de l’au-delà de la frontière le 17 août 1914 ». Il n’entre pas dans les détails mais évoque avec humilité et sobriété sa première expérience du combat en donnant des nouvelles d’un séminariste :

J’ai la peine de vous apprendre que le caporal Mazoyer a été blessé hier au premier engagement que nous ayons eu à faire[8]. La blessure est légère : un doigt écrasé par une balle de schrapnell ou un éclat d’obus, mais elle lui vaut d’être évacué en France sur Charmes, la base de notre concentration, ou même jusque sur Dijon.
Mes autres confrères et moi-même sommes jusqu’ici en bonne santé malgré des marches pénibles et des nuits au dehors sous les pluies de ces jours derniers et malgré aussi la violence du feu d’artillerie que nous avons eu à subir sans que nous puissions tirer un coup de fusil ».

Il n’y a désormais plus de retour en arrière possible. La guerre a bien lieu.


[1] Funcken, Liliane, Funcken, Fred (1970), L’uniforme et les armes des soldats de la guerre 1914-1918, vol. I. : infanterie, blindés, aviation, Paris, Castermann, pp. 10-12.

[2] C’est un problème relevé notamment chez les réservistes plus âgés comme les territoriaux.

[3] (s.d.), Historique du 27e R.I. pendant la guerre 1914-1918, Dijon, R. Thorey, p. 5.

[4] (4 août 1914), « La marche de la mobilisation » in Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 1.

[5] (s.d.), Historique du 27e R.I. op. citi., p. 3.

[6] S. H. D., Mémoire des Hommes, journaux des marches et opérations des corps de troupe, 27e R.I., 5 août 1914 – 20 mai 1915 (26 N 601/1), vue 7/110.

[7] Les uhlans sont de la cavalerie légère.

[8] Il s’agit de Louis François Marie Mazoyer, né à Voudenay, non loin d’Arnay, en 1891. Il survit à cette première blessure mais sera tué en octobre 1918 dans la Marne.

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *