MARTIN Louis Julien

MARTIN Louis Julien

¤ 10 octobre 1879 à Jouey (Côte-d’Or)
† 10 décembre 1914 à Givenchy-lès-la-Bassée (Pas-de-Calais)
Sergent – 285e régiment d’infanterie – 35 ans
Tué à l’ennemi ou suites de blessures de guerre
Mort pour la France
Médaille militaire

Signature de Louis Martin en 1906.
“Sous-officier brave et énergique qui s’est fait remarquer par sa courageuse attitude au feu”.

Acte de naissance

N°29

Naissance de
Pacaud Martin
Louis-Julien
10 octobre 1879

Naturel

L’an mil huit cent soixante dix-neuf, le dix octobre, à six heures et demie du soir, pardevant nous Leboeuf-Lafonge, maire et officier de l’état civil de la commune de Jouey, canton d’Arnay-le-Duc, arrondissement de Beaune, Côte-d’Or, est comparu Pacaud Pierre, âgé de vingt-un ans, cultivateur, domicilié à la Raquette, section de Jouey ; lequel nous a déclaré, qu’aujourd’hui à six heures du soir, est né au domicilie de Claudine-Simonne Pacaut, sa mère, sans profession, où il est lui-même domicilié, un enfant du sexe masculin qu’il nous présente et auquel il a déclaré donner les prénoms de Louis-Julien. Lequel enfant est né de Claudine-Simonne Pacaud, âgée de vingt-trois ans, sans profession, domiciliée chez sa mère sus-nommée. Les dites déclaration et présentation ont été faites en présence de Mouin Théodore, âgé de trente-sept ans(#), et de Siredey Nicolas, âgé de trente-deux ans, instituteur, tous deux domiciliés à Jouey ; le déclarant et les témoins ont signé avec le présent acte après lecture.
[Signatures] Pacaud Pierre / Mouin / Siredey / Leboeuf
(#) cultivateur, renvoi approuvé.
[Signatures] Pacaud Pierre / Mouin / Siredey / Leboeuf
[Mention marginale] Par acte de mariage célébré à la mairie de Jouey le 8 octobre mil huit cent quatre vingt-trois, les époux Martin Félix et Claudine Simonne Pacaud ont reconnu et légitimé l’enfant dont la naissance est constatée dans l’acte ci-contre. Dont mention. Le Greffier. [Signature] Illisible.
[Mention marginale] Marié à Brochon le 6 août 1906 avec Bergeret Eugénie Marie Joséphine. Le Greffier. [Signature] Illisible.

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Fiche matricule

Décédé

Nom : Martin
Prénoms : Louis-Julien
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 580
Classe de mobilisation : 1899


État civil :

Né le 10 octobre 1879, à Jouey, canton d‘Arnay-le-Duc, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, profession de domestique, fils de Félix et de Pacaud Claudine domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or.

N°.6 de tirage dans le canton d‘Arnay-le-Duc.


Signalement :

Cheveux et, sourcils blonds,
yeux châtains, front ordinaire,
nez long, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 79 cent. Taille rectifiée : m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 / militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Bon.

Compris dans la 1e partie de la liste du recrutement cantonal (__e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 26e Régiment d’Infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 09080
Armée territoriale et sa réserve : 58e régiment territorial Infanterie
– 85e régiment d’Infanterie – 4642
.


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Incorporé au 26e Régiment d’Infanterie à compter du 25 novembre 1900. Arrivé au corps et soldat de 2e classe ledit jour. Immatriculé sous le n°3640. Caporal le 1er octobre 1901. Sergent le 24 septembre 1902. Envoyé dans la disponibilité le 19 septembre 1903 (circulaire ministérielle du 20 juillet 1903). Certificat de bonne conduite “accordé”.


Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au régiment d’infanterie stationné à Auxonne. Classé non affecté des posstes comme facteur à Seurre du 13 juillet 1906 au 12 octobre 1914. Exécution circulaire ministérielle du 20 septembre 1914.

A accompli une 1re période d’exercice dans lDispensé article 174 chapitre XIII refondu du instruction ministérielle au 28 décembre 1895.
A accompli une 2e période d’exercices dans l_ du _au _.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

Affecté au 58e Régiment territorial d’Infanterie. Sergent – 14
Rappelé à l’activité (Mobilisation générale du 2 août 1914).
Arrivé au corps le 2 août 1914. Passé au 85e régiment d’Infanterie le 3 Novembre 1914. Sergent – 1bis.
Tué à l’ennemi le 10 décembre 1914 à Givenchy (Pas de Calais). Campagnes contre l’Allemagne du : 2 août 1914 au 11 décembre 1914
. A accompli une période d’exercices dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1er novembre 1903
L’armée territoriale :1er novembre 1913 / 1 octobre 1913
La réserve de l’armée territoriale : 1er novembre 1919 / 1 octobre 1920
Date de la libération du service militaire :1er novembre 1925 / 1 octobre 1927.

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Journal des marches et opérations du 285e régiment d’infanterie

Le sergent Louis Julien Martin débute sa guerre au 85e régiment d’infanterie. Il n’est pas improbable qu’il reste au dépôt quelques temps avant de rejoindre le front. C’est en effet le 3 novembre 1914 qu’il rejoint le 285e régiment d’infanterie, régiment de réserve du 85e, constitué à Cosne-Cours-sur-Loire, dans la Nièvre, le jour de la mobilisation. Le 3 novembre, un renfort de 470 hommes provenant des dépôts rejoint le régiment dans le nord de la France. Le 285e est, depuis le 15 octobre, dans le département du Pas-de-Calais, dans le petit secteur de Cambrin et La Bassée, près de Béthune. Le régiment est accompagné de territoriaux du 144e R.I.T. et de régiments de l’armée britannique, comprenant notamment des soldats sud-africains puis hindous. C’est un secteur calme dans les faits, mais meurtrier. Le J.M.O. du 285e régiment d’infanterie laisse apparaître ce calme mais n’est guère loquace sur les pertes subies. Le sergent Martin appartient au 5e bataillon, 20e compagnie, qui se trouve certainement près de Givenchy-lès-la-Bassée.

Entrées du 22 novembre au 11 décembre :

22 novembre au 10 décembre
Période de stationnement, la guerre qui se livre étant une guerre de piège, les troupes ne progressent que très lentement. Un bataillon, le 5e est relevé par l’armée anglaise et va cantonner à Verquin.
11 décembre
Journée calme à 16h relève du 6e Bataillon et de l’Etat major par les anglais, vont cantonner à Vaudricourt.

L’Historique du régiment offre davantage d’explications sur le déroulement de la guerre dans ce secteur. Le calme, bien entendu, est relatif, il y a des obus tirés régulièrement et quelques tentatives de percées, mais les assauts importants sont absents jusqu’à la date de la mort de Louis Martin. L’Historique précise que les soldats sont assez sujets à de nombreux incidents mortels, causés en partie par l’imprudence et par les effets de l’alcool abondant dans les secteurs abandonnés par les habitants. Beaucoup de soldats sont tués par des balles reçues dans la tête, résultat de tranchées encore peu profondes et d’une proximité avec l’ennemi à laquelle les soldats ne sont pas habitués(1). Le journal des marches et opérations du service de santé du 285e régiment précise qu’il n’y a « rien de particulier à signaler » le 10 décembre, si ce n’est « au 5e Bataillon : un malade et un blessé évacués(2) ».

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Décès

N°9

Transcription de l’acte de décès de :
Martin Louis-Julien
décédé le 10 décembre 1914

Transcription d’acte de décès :
L’an mil neuf cent quatorze, le seize du mois de décembre, à cinq heures du soir, étant aux Brebis, département du Pas-de-Calais, Acte de décès de :
Martin Louis-Julien, sergent au 285e régiment d’infanterie, 5e bataillon, 20e compagnie, immatriculé sous le numéro 09080, né le dix octobre mil huit cent soixante-dix-neuf, à Jouey, canton d’Arnay-le-Duc, département de la Côte-d’Or, décédé à Givenchy, département du Pas-de-Calais, le dix du mois de décembre, à une heure du soir, sur le champ de bataille(+) ; fils de Félix Martin et de Pacaud Claudine, domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or. Nous n’avons pu nous transporter auprès du décédé, n’ayant pu recueillir les témoignages que cejourd’hui seize décembre. Dressé par nous Marcel Angelle, Lieutenant officier payeur du 285e régiment d’infanterie, officier de l’état civil, sur la déclaration de André Revel, caporal au 285e régiment d’infanterie, âgé de trente ans, domicilié à Paris, 27 avenue de La Bourdonnais (Seine, et de Frédéric Porterat, caporal au 285e d’infanterie, âgé de trente ans, domicilié à Lusigny, département de l’Allier, témoins qui ont signé avec nous après lecture :
Signé : M. Angelle, And. Revel, F. Porterat.
Vu par nous Ch. Plos adjoint de l’Intendance de la 58e Division pour légalisation de la signature de M. Angelle, sus-qualifié.
Signé : Plos.
Vu pour légalisation de la signature de Mr. Marcel Angelle.
Paris, le 7 mai 1915.
Le Ministre de la Guerre,
par délégation : le Chef
du bureau des Archives administratives.
Signé : Illisible.
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le vingt mai mil neuf cent quinze par nous, Léon Clerc, maire de Jouey.
[Signature] Léon Clerc
[Mention marginale] (+) Mort pour la France. Quatre mots ajoutés (Loi du 2 juillet 1915). Approuvé. Le Maire. [Signature] Léon Clerc

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Données additionnelles

Louis Julien Martin est le fils naturel de Félix, et de Claudine Simonne Pacaud. Il y a bien, dans son acte de naissance, mention des Pacaud et Pacaut, qui sont distinctes. Claudine Simonne Pacaud est la fille de Claudine Simonne Pacaut. Claudine et Félix se marient en 1883 et légitimisent Louis. Jules Martin, soldat au 210e régiment d’infanterie tué le 25 août 1914, est le frère cadet de Louis. En 1906, Louis Martin contracte mariage à Brochon, en Côte-d’Or, avec Eugénie Marie Joséphine Bergeret, fille des vignerons Eugène et Marie Claudine, née Bornot(3). Louis est alors facteur des postes domicilié à Brochon. Peu de temps après son mariage, le 13 juillet 1906, il est muté à Seurre, également en Côte-d’Or, où il réside au moins jusqu’en octobre 1914, date à laquelle il est déjà mobilisé puisqu’il rejoint son affectation dès le 2 août. De nombreux facteurs sont mobilisés quelques semaines après la majorité des Français, comme c’est le cas pour Louis Godard, car le métier de facteur est jugé à juste titre comme essentiel au bon déroulement de la mobilisation.

En 1919, le Journal officiel fait état de la nomination posthume de Louis Martin à l’octroi de la Médaille militaire :

MARTIN (Louis-Julien), matricule 09080, sergent à la 20e compagnie du 285e régiment d’infanterie : au front au début de la campagne, sous-officier brave et énergique qui s’est fait remarquer par sa courageuse attitude au feu, dès les premiers combats. Mort pour la France, le 10 décembre 1914. A été cité.

(4)

Nous n’avons pas à ce jour trouvé la citation mentionnée ci-dessus.

Carte

Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Jouey 1879 – 1888 (FRAD021EC 333/008), Martin Louis Julien, n°29, 1879, vue 21/279.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1899, bureau d’Auxonne (R 2353), vue 160/968.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 285e régiment d’infanterie, 13 août 1914 – 24 décembre 1915 (26 N 739/1), vue 27/38.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Jouey 1905 – 1921 (FRAD021EC 333/011), Martin Louis Julien, n°9, 1915, vue 196/310.
  • (1) (s.d.), Campagne contre l’Allemagne (1914-1918). Historique du 285e Régiment d’Infanterie (2 août 1914 – 24 décembre 1915), Cosne, impr. Bourra [En ligne] (consulté le 23 septembre 2022). Transcription par Siksou, Maryse, 2015.
  • (2) S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 285e régiment d’infanterie – service de santé, 14 août 1914 – 24 décembre 1915 (26 N 739/2), vue 24/49.
  • (3) A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Brochon 1898 – 1907 (FRAD021EC 113/009), Martin Louis Julien – Bergeret Eugénie Marie Joséphine, n°12, 1906, vues 123-24/149.
  • (2 septembre 1919), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 9432 [En ligne] Disponible sur Gallica.