Si vous ne savez pas quoi cuisiner le weekend prochain, ce menu de 1910 vous donnera peut-être des idées. Composé pour un groupe de 350 à 400 convives par le sieur Lauze, il est dégusté le 29 mai 1910 à l’hôtel Terminus d’Arnay-le-Duc.
Hors d’œuvre variés
Saumon sauce rémoulade
Noix de veau braisée
Haricots flageolets maître d’hôtel
Galantine et jambon d’York
Salade
Fromages
Desserts
Vins de Beaune
Liqueurs
Café
Préparé par Nelson Lauze, ce menu est réalisé pour le « grand banquet » organisé pour célébrer la victoire en mai 1910 du radical-socialiste Pierre Charles, nouveau député de la Côte-d’Or. Parmi les convives se trouve un ancien ministre de la guerre, le général André, célèbre pour son rôle dans l’Affaire Dreyfus puis dans celle des Fiches. Les épouses de ces messieurs sont là, également, ce qui ajoute au repas un certain « caractère de grâce printanière ». Ce sont les termes employés par un journaliste, lui-même invité, René Bertrand du Journal de Beaune.
Comme pour les manifestations d’hier et d’aujourd’hui, les chiffres changent selon les sources. Les soutiens de Pierre Charles, à l’honneur lors de ce repas, parlent de 400 convives. La presse catholique et réactionnaire, menée par l’abbé-journaliste quelque peu hyperactif et polémique Jacques Bélorgey, du Bien du peuple de Bourgogne, évoque le chiffre de 350 convives. Espérons que les épouses sont au moins comptées dans ces chiffres.
Le gratin radical et radical-socialiste de la 2e circonscription de Beaune est présent. 4 conseillers généraux, des présidents de ceci et cela, des professeurs, des journalistes, etc. Un camp explique que l’honneur et l’avenir de la France est présent, l’autre camp reproche à Lauze d’entretenir et d’engraisser un nid de francs-maçons. Qu’importe, félicitons Nelson Lauze pour ce banquet, même 123 ans plus tard !