MEURIOT Émile
¤ 8 juin 1897 à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or)
† 11 juin 1918 à la ferme Porte, Antheuil-Portes (Oise)
2e classe – 162e régiment d’infanterie – 21 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France
Acte de naissance
N°46
Meuriot
Émile.
Enfant – légitime
8 juin
—
L’an mil huit cent quatre vingt dix sept, le huit juin à deux heures du soir par devant nous Charles Guenard, maire officier de l’État civil de la ville de Semur (Côte-d’Or) a comparu le sieur Louis Jean Marie Meuriot, âgé de trente ans, poseur à la compagnie du Sud de la France, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né en son domicile à Semur, rue Pertuisot, ce jourd’hui à huit heures du matin, du mariage contracté à Soul Saulieu le vingt-sept septembre mil huit cent quatre vingt dix entre lui comparant et Marie Pillin, âgée de vingt neuf ans, sans profession, et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Émile. Lesquelles présentation et déclarations faites en présence M.M. Gustave Corrot, âgé de quarante deux ans maçon et Lazare Ménager, âgé de trente deux ans brigadier poser à la compagnie précitée, tous les deux domiciliés à Semur et ont le père & les témoins signé avec nous le présent acte après lecture. Rature d’un mot nul approuvée.
[Signatures] Meuriot / Corrot / Ménager / G. Guenard
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Fiche matricule
Nom : Meuriot
Prénoms : Emile
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1327.
Classe de mobilisation : _.
État civil :
Né le 8 juin 1897, à Semur, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, profession de clerc de notaire, fils de Louis Jean Marie et de Pillin Marie domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.
Marié à _.
Signalement :
Cheveux châtains, Yeux gris bleu,
Front moyen, Nez rectiligne,
Visage ovale, Renseignements physionomiques
complémentaires : _
Taille : 1 mètre 67 centimètres.
Taille rectifiée : 1 mètre 68 centimètres.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : _
Décision du conseil de révision et motifs :
Inscrit sous le n°55 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc
Classé dans la 5e partie de la liste en 1915. Ajourné d’un an pour faiblesse.
Classé dans la 1e partie de la liste en 1916.
Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire
Dans l’armée active : 79e Régiment d’Infanterie – 17783
– 27e régiment d’infanterie – 14060
– 10e régiment d’infanterie – 18591
– 162e régiment d’infanterie – 20425
Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve : _
Détail des services et mutations diverses.
Incorporé à compter du 11 août 1916 au 79e régiment d’Infanterie. Arrivé au corps le dit jour. Réformé temporairement (1ère catégorie) par la Commission spéciale de réforme de Cosne du 22 août 1916, pour : “insuffisance de développement et sommet droit très suspect”. Classé service armé, par la commission spéciale de réforme d’Autun, du 11 décembre 1916. Affecté au 27e régiment d’Infanterie, à compter du 4 janvier 1917. Arrivé au corps le 5 janvier 1917. Passé au 9e bataillon du 10e régiment d’Infanterie, le 22 septembre 1917. Passé au 9e bataillon du 162e régiment d’Infanterie*, le 22 février 1918.
Tué à l’ennemi le 11 juin 1918 à Antheuil (Oise) MG24481 du 8 juillet 1918. Rayé des contrôles le 11 juin 1918. Rayé le 14 septembre 1918.
Antécédents judiciaires et condamnations
_.
Campagnes
Contre l’Allemagne du 11 août 1916 au 11 juin 1918.
Blessures, citations, décorations, etc.
_.
Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence
Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence
_.
Périodes d’exercices
Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.
Époque à laquelle l’homme doit passer dans :
La réserve de l’armée active :_
L’armée territoriale :_
La réserve de l’armée territoriale : _
Date de la libération du service militaire :_
* Le rédacteur de la fiche matricule fait une erreur en indiquant qu’Émile Meuriot passe au 9e bataillon du 162e régiment d’infanterie. Les 3 bataillons du régiment sont numérotés de 1 à 3. L’acte de décès du soldat Meuriot indique qu’il est à la 7e compagnie, donc au 2e bataillon.
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Journal des marches et opérations du 162e régiment d’infanterie
Printemps 1918, le 21 mars. Le haut-commandement allemand lance une gigantesque offensive sur le Nord du front Ouest, de la Manche à la Somme. L’objectif est assez simple : percer le front en détruisant les positions de l’Empire britannique pour forcer les Français à abandonner. C’est le Kaiserschlacht, l’Offensive du Printemps. L’Allemagne veut mettre à profit son retrait des troupes de l’Est après la signature de la paix avec la Russie. Les premières opérations sont meurtrières mais elles ne parviennent pas à provoquer l’effondrement des forces de l’Entente. S’engage alors une bataille qui doit durer jusqu’en juillet, provoquant la mise hors de combat de 1 500 000 hommes. L’Offensive du Printemps englobe d’autres offensives qui doivent permettre de briser les Alliés. En avril, les Allemands attaquent dans le Nord, vers Calais, c’est la bataille de la Lys. Quelques jours plus tard, ils partent à l’assaut d’Amiens, puis des Flandres. Fin mai, ils débutent une offensive dans l’Aisne sur le chemin des Dames. Le 1er juin, à Belleau entre Château-Thierry et Villers-Cotterêts, les soldats américains, les doughboys fraichement arrivés, connaissent leur baptême du feu. Seul le secteur d’environ 30 kilomètres entre Montdidier (Somme) et Noyon (Oise) est encore calme, mais pour peu longtemps. Le général allemand Oskar von Hutier amasse ses divisions mais il n’a pas l’effet de surprise puisque les renseignements français le surveillent notamment grâce à l’observation aérienne. Le 9 juin, alors que le soldat Meuriot vient de fêter ses 21 ans la veille, tous les régiments français du secteur sont mis en état d’alerte. Hutier lance son offensive : l’opération Gneisenau, ou la bataille du Matz.
À minuit, l’armée allemande débute un bombardement infernal d’obus explosifs et toxiques. À 4 heures, l’infanterie s’élance dans le but d’enlever Compiègne. Une heure auparavant, à Clermont (Oise), Émile Meuriot et le 162e régiment d’infanterie, qui sont en repos, sont alertés en embarquent par trains et automobiles. Les 2415 hommes du régiment, état-major compris, se ruent vers Monchy-Humières pour participer à la défense du front. Le commandement français donne l’ordre suivant au régiment et à toute la division : « La mission de la division d’infanterie est tenir à tout prix le nouveau front qui lui est confié, au besoin jusqu’au dernier homme » (vue 66 du JMO). C’est d’ailleurs ce que fait le 9e régiment de cuirassiers, à quelques kilomètres à Plessis-de-Roye, qui tient face aux Allemands pendant des heures dans une résistance qui dépasse l’entendement, en subissant des pertes pharamineuses. L’offensive ne se passe pas comme prévue du côté allemand. Vague après vague, des milliers de soldats allemands chargent les lignes françaises mais se heurtent à une solide résistance. Des deux côtés, les corps s’empilent. Les historiques de tous les régiments impliqués évoquent ces vagues successives.
À l’échelle du front, il s’agit d’un petit secteur de quelques dizaines de kilomètres de long. Mais toutes les armées engagées paient un prix très lourd. C’est également le cas d’Arnay-le-Duc. Le 8 juin à Laversine dans l’Aisne, le sergent Contant est fauché. Le lendemain, à 12 kilomètres au Nord de la nouvelle position d’Émile Meuriot, le soldat Joseph Moreau est tué, en même temps que son oncle Félix Moreau, à 6 kilomètres à l’Ouest.
Arrivé dans la nuit du 9 à Monchy-Humières, le 162e régiment d’infanterie doit difficilement monter vers Marquéglise. Un puissant bombardement altère les ordres. Le soldat Meuriot appartient au 2e bataillon, dit bataillon Gard, et s’établit en réserve au Sud-Est de la ferme Porte, bientôt rejoint par l’état-major (voir la vue satellite ci-dessous).
Vue du secteur. La ferme Porte et Antheuil se situent au Nord-Ouest, Compiègne au Sud-Est [Google Earth].
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Dans la nuit du 9 au 10 juin, à 4 heures, une première vague allemande est repoussée. S’en suit un bombardement d’une grande violence qui dure environ 45 minutes. Enfin, l’assaut allemand à proprement parler débute, vague par vague sur les 1er et 3e bataillon alors que le 2e bataillon est bombardé. Jusqu’à 10 h. 15, « le combat se maintient acharné sur tout le front. L’ennemi maintenu par les mitrailleuses n’arrive pas à déboucher du Bois Petitmont, mais nos effectifs disparaissent peu à peu, les munitions commencent à manquer » (vue 68 du JMO). Le soldat Meuriot et son bataillon se mettent alors en première ligne pour aider leurs camarades à bout de souffle. Les chiffres du 1er bataillon sont terribles, sur un peu moins de 1 000 hommes, il n’en reste qu’une centaine en état de combattre. Les combats continuent ainsi toute la journée.
Ferme Porte (près d’Antheuil). Ensemble des ruines [Légende d’origine] [Section photographique de l’armée](1)
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Le 162e régiment, dont les pertes sont critiques, se voit adjoindre le 29e bataillon de tirailleurs sénégalais et la défense s’organise entre les fermes Porte et des Loges. Des contre-attaques françaises à la baïonnette essaient de repousser les Allemands. Elles ont au moins le mérite de les épuiser encore plus. Après une petite accalmie en fin de journée, les Allemands attaquent à nouveau à la nuit tombée. La lutte se fait pour les deux fermes ainsi que pour celle des Bouleaux [qui n’existe plus ?]. Sans interruption, le combat continue le 11 :
Entrée du 11 juin :
11 juin 1918
Le 11 à 1 heure il est impossible de démêler exactement la situation, on se bat de tous côtés, dans tous les sens, on entend des cris en allemand dans le jardin de la ferme des Bouleaux. Il est rendu compte au Colonel commandant l’infanterie divisionnaire 69 à la ferme de Monchy que la situation est grave, mais qu’on tiendra coûte que coûte et que l’on prend des dispositions pour.
Le Colonel à la tête de sa liaison, des sapeurs et une partie des pionniers, établit immédiatement au Sud de la Ferme un barrage partant du Bois du Chêne se dirigeant vers l’Est dans la direction de la cote 98, couvrant à 400 m. au Nord la ferme du Bois de Monchy. Cette ligne, d’abord très clairsemée, est bientôt densifiée par tous les isolés* qui sont remis en position face à l’ennemi. Une reconnaissance envoyée à la ferme du Bois de Monchy fait savoir que le poste de commandement de l’infanterie divisionnaire 69 est abandonné, mais les communications téléphoniques sont immédiatement rétablies, on a la communication avec une équipe de réparation qui fait savoir que l’infanterie divisionnaire 69 devait être à Beaumanoir.
Dès la pointe du jour, les jardins de la Ferme des Bouleaux sont nettoyés, notre ligne partant du Bois du Chêne vers la cote 107 est intacte, les mitrailleuses légères du peloton de pionniers tiennent à distance l’ennemi qui ne manifeste son activité que par des tirs de mitrailleuses. Les éclaireurs montés à cheval couvrent les flancs du dispositif ; des éléments du Bataillon Sénégalais sont rapidement reconstitués en avant de la Ferme des Bouleaux, de la cote 107 à la cote 108.
Le commandant du 2e Bataillon a rallié son Bataillon à l’abri des couverts et reconstitués ses compagnies, le Colonel à cheval en dirige le déploiement à l’Est de la Ferme des Bouleaux et rétablit en personne la liaison avec le 129e régiment d’infanterie à la tête du ravin du Bois de Monchy, vers la cote 103.
Le 1er Bataillon est placé entre le Bataillon Sénégalais et le 3e bataillon pour assurer la liaison, son effectif est environ de 40 hommes, on est sans nouvelles de la compagnie de mitrailleuses 1 qui, comme on le verra plus tard, s’est accrochée au 129e régiment d’infanterie et a continuellement flanqué notre droite.
Le Lieutenant Rocher, commandant la compagnie de mitrailleuses 1 envoie bientôt un agent de liaison au Colonel pour indiquer sa situation. Cette unité rejoindra vers 12 heures.
Le Colonel installe son P.C. à la Ferme du Bois de Monchy où tous les éléments de la compagnie hors-rang sont reportés et organise un réduit de résistance en profondeur.
Vers 4 heures, le contact est repris avec l’infanterie divisionnaire 69. Le Capitaine Touny avec quelques éléments de l’infanterie divisionnaire vient aux nouvelles à la Ferme de Monchy.
La ligne ainsi rétablie, l’ennemi est à distance par nos mitrailleuses qui lui infligent dans la plaine de grosses pertes pendant que l’infanterie organise la position. Le Colonel assure en personne et à cheval la liaison avec le Bataillon Vigne du 151e régiment d’infanterie qui est mis momentanément à sa disposition. Ce Bataillon est établi à l’Est du Bois du Chêne, la droite appuyée au ravin, la gauche dans la direction de la cote 87.
Le passage de l’Aronde** est interdit à l’ennemi.
Au cours de ce combat acharné nos pertes ont été sévères.
Au premier appel, l’effectif des combattants est le suivant.
162e régiment d’infanterie
- État-major et compagnie hors-rang :
- 8 officiers
- 100 hommes
- 3 mitrailleuses légères
- 1er Bataillon :
- 4 officiers
- 90 hommes
- 3 mitrailleuses
- 2e Bataillon
- 10 officiers
- 300 hommes
- 11 mitrailleuses
- 3e Bataillon
- 8 officiers
- 260 hommes
- 7 mitrailleuses
29e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais :
- 7 officiers
- 212 hommes
- 7 mitrailleuses
Compte non tenu de la 4e compagnie (La Tour d’Auvergne) maintenue à l’arrière du 151e régiment d’infanterie.
La matinée du 11 est employée à l’organisation de la position. Dans chaque Bataillon une réserve, proportionnelle à l’effectif disponible est reconstituée.
Un ordre du Colonel commandant l’infanterie divisionnaire, daté du 11, 8h50, est ainsi conçu :
‘’Une opération puissante est préparée par les Français dans notre voisinage. Prévenez-en vos cadres, c’est pour aujourd’hui. Devant notre front nous ferons beaucoup de bruit surtout avec notre artillerie.’’
Ordre a été donné en conséquence à toutes les unités de balayer le glacis de la position par des tirs intermittents de mitrailleuses et de fusils, afin de faucher dans les hautes cultures toutes infiltrations de l’ennemi qui, par moments, tente de progresser par petits groupes d’hommes dont les casques sont camouflés avec des épis. Un ravitaillement en munition est assuré.
Un ordre daté de 10h15, de l’infanterie divisionnaire 69 est ainsi conçu : ‘’Le Général commandant la division d’infanterie prescrit qu’au moment de la contre-attaque on devra être très alerte, pousser des reconnaissances et profiter de toutes occasions pour reprendre du terrain.’’
En conséquence, les ordres sont donnés au 2e Bataillon, au Bataillon Sénégalais, au 3e Bataillon, de pousser des reconnaissances offensives dès que les éléments avec lesquels ils sont en liaison à droite et à gauche se porteront en avant.
Les objectifs donnés sont :
2e Bataillon : Chemin de la Ferme des Loges à la Ferme Porte (200m) à l’Ouest de la cote 108.
29e bataillon de tirailleurs sénégalais : La Ferme Porte
3e Bataillon : Est uniquement chargé d’assurer la liaison entre le Bataillon Sénégalais et le 151e régiment d’infantere.
Vers 14 heures, le 129e régiment d’infanterie esquisse un mouvement de progression le long de la route de Compiègne à Abbeville, le Bataillon Gard, le Bataillon Sénégalais et le 3e Bataillon prolongent son mouvement.
Le Bataillon Gard a poussé jusqu’au chemin Ferme des Loges – Ferme Porte, mais a vu son épaule droite en l’air du fait de la limite de l’avance du 129e régiment d’infanterie. Il replie son aile droite pour se relier à lui.
Les noirs du Bataillon Sénégalais au lieu de progresser lentement à l’abri des couverts, se précipitent dans un assaut furieux jusqu’à la Ferme Porte, mais les ailes du dispositif d’ensemble ne progressant pas suffisamment, il ne peut se maintenir sous le feu d’écharpe des mitrailleuses ennemies, et revient à peu près sur sa base de départ, ramenant douze prisonniers et deux mitrailleuses.
Les 2e et 3e Bataillons conforment respectivement leur mouvement à celui du 129e et du 151e régiment d’infanterie.
La situation paraît assise à partir de ce moment.
La ligne tient bon malgré un violent bombardement intermittent. L’ennemi est constamment tenu à distance par notre feu ; des patrouilles fréquentes se portent en avant, trouvent de nombreux cadavres ennemis et rapportent du matériel.
À 19 heures, la 4e Compagnie (Lieutenant de La Tour d’Auvergne) du 29e bataillon de tirailleurs sénégalais arrive en renfort, elle est placée à cheval sur la droite du bataillon de tirailleurs sénégalais et la gauche du 2e Bataillon, elle constitue une solide réserve.
* Ici, les « isolés » sont les hommes qui se sont éloignés de leur escouade ou dont leur unité a été annihilée.
** L’Aronde est une rivière.
Le soldat Émile Meuriot est mort le 11 juin vers 14 heures, peut-être lors du bombardement intermittent mentionnés. Le régiment perd près de 1 000 hommes en à peine trois jours de combats.
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Décès
N°114
Transcription d’acte
de décès de
Meuriot Émile
Mort pour la France
—
Du 30 décembre 1918
—
Expédition
162e Régiment d’Infanterie
—
Acte de décès
L’an mil neuf cent dix huit le trente du mois de juin à quinze heures quarante cinq minutes du soir étant à Baugy (Oise). Acte de décès de Meuriot Émile soldat de 2ème classe, 162e Régiment d’Infanterie, 7ème compagnie, immatriculé sous le numéro treize cent vingt sept au recrutement d’Auxonne né le huit juin mil huit cent quatre vingt dix-sept à Semur département de la Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) ‘’Mort pour la France’’ à Porte Ferme, commune d’Antheuil (Oise) le onze du mois de juin mil neuf cent dix huit à quatorze heures quinze minutes du soir par suite de blessures de guerre, fils de Louis Jean Marie et de Pillin Marie à … canton de … département …. Dressé par nous Blond Édouard Roch Henri, sous-lieutenant chargé des détails au 162e Régiment d’Infanterie officier de l’État Civil, sur la déclaration de Muet Jean Marie soldat de 2ème classe, âgé de 20 ans, domicilié à Grury (Saône-et-Loire) et de Allard François, sergent-fourrier 162e Régiment d’Infanterie, âgé de 31 ans, domicilié à Roubaix, rue Michel-Ange, 7ème compagnie, témoins qui ont signé avec nous après lecture. Le 1er témoin signé : Muet, le 2e témoin signé : Allard. L’officier de l’État Civil signé : E. Blond. Pour expédition conforme. L’officier de l’État Civil, signé : E. Blond. Vu par nous Spinart André George Gustave Édouard sous-intendant militaire pour légalisation de la signature de M. E. Blond susqualifié. Signé : A. Spinart.
Vu pour légalisation de la signature de M. Spinart André Georges Gustave Édouard.
Paris le 18 octobre 1918.
Le ministre de la Guerre
par délégation.
Le chef du bureau des archives administratives.
Signature illisible.
L’acte ci-dessus a été transcrit le trente décembre mil neuf cent dix huit, neuf heures par nous Claude Bullier adjoint, officier de l’État civil faisant fonctions de maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] C. Bullier
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Données additionnelles
Émile Meuriot est le fils de Louis Meuriot et Marie Pillien. Ses parents, mariés à Saulieu (Côte-d’Or) en 1890, se sont certainement rencontrés à Paris quelques années auparavant puisqu’ils y résident tous les deux au moment de leur mariage. Louis Meuriot travaille alors pour un marchand de vins, et Marie Pilien, qui est originaire de Château-Chinon dans la Nièvre, est cuisinière(2). En 1897, à la naissance d’Émile, la famille réside à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) où il travaille pour la Compagnie des Chemins de Fer du Sud de la France. Une ligne permet de joindre Semur à Saulieu, Arnay-le-Duc puis Beaune. Nous n’avons pas trouvé d’autres enfants.
Émile Meuriot habite à un moment donné à Arnay-le-Duc entre 1911 et 1918.
Les évènements qui conduisent Émile Meuriot à la mort au début du mois de juin 1918 amènent le 162e régiment d’infanterie à être cité à l’ordre de la 3e armée par le général commandant Georges Humbert :
Le 162e régiment d’infanterie : « Régiment connu pour son ardeur au combat; au cours des journées des 10 et 11 juin 1918, animé par l’exemple du colonel Bertrand, a tenu devant un adversaire très supérieur en nombre, avec une indomptable énergie. Malgré des pertes et presque submergé, n’a jamais désespéré ; a lutté jusqu’au bout et a assuré l’arrêt de l’ennemi qui a subi devant lui des pertes considérables. »
(3)
Émile Meuriot est aussi commémoré sur le monument aux morts de Saulieu.
Carte
Sources
- A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Semur-en-Auxois 1893 – 1898 (FRAD021EC 603/045), Meuriot Émile, n°46, 1897, vue 356/489.
- A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1917, bureau d’Auxonne (R 2531), vue 516/687.
- S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 162e régiment d’infanterie, 1er janvier 1917 – 15 novembre 1918 (26 N 702/8), vues 70-72/105.
- A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRAD021EC 26/041), Meuriot Émile (transcription), n°114, 1918, vues 185-84/329.
- (1) Section photographie de l’armée (16 août 1918), « Ferme Porte (près d’Antheuil). Ensemble des ruines » (VAL 267/023), in Bibliothèque numérique de La Contemporaine [En ligne] (consulté le 30 juin 2022).
- (2) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Saulieu 1886 – 1892 (FRAD021EC 584/029), Meuriot Louis Jean Marie – Pillin Marie, n°148, 1890, vues 395-96/608.
- (3) (s.d) Historique du 162e régiment d’infanterie, Nancy, imprimerie Berger-Levrault, p. 13 [En ligne] Disponible sur Bibliothèque numérique de la Contemporaine (consulté le 30 juin 2022).