CONTANT Paul

CONTANT Paul

¤ 8 mars 1894 à Arnay-le-Duc
† 8 juin 1918 vers Laversine (Aisne)
Sergent – 403e régiment d’infanterie – 24 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France

“Sous-officier très énergique. Tué le 8 juin 1918, à la tête de ses hommes, qu’il entraînait à la contre-attaque.”

Acte de naissance

N°33

Acte de Naissance
de
Contant, Paul
(légitime)

Du 9 mars 1894

L’an mil huit cent quatre vingt-quatorze, le neuf mars, à l’heure de quatre du soir, heure légale, pardevant nous Vollot, Antoine-François, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Contant, Jean-Baptiste, âgé de vingt-six ans, boucher, domicilié à Arnay-le-Duc, rue du four, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né hier à neuf heures du soir, heure légale, en son domicile, de son mariage contracté à Saint-Martin-de-la-Mer, le vingt-neuf août mil huit cent quatre quatre vingt-douze avec Bertrand, Marie-Anne, âgée de vingt-deux ans, sans profession, domiciliée avec lui et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Paul. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Laroche-Contant, Lazare âgé de trente-un ans, ouvrier en limes, Lambert Claude, âgé de trente-un ans, ouvrier en limes, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc ; et ont le père de l’enfant et les deux témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Contant Laroche / Lambert / A. Vollot

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Fiche matricule

Nom : Contant
Prénoms : Paul
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 987
Classe de mobilisation : 1914


État civil :

Né le 8 mars 1894, à Arnay-le-Duc, canton d‘Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton d‘Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or, profession d ‘Employé au chemin de fer, fils de Jean-Baptiste et de Bertrand Marie domiciliés à Arnay-le-Duc, canton d‘Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux châtains, Yeux bleus,
Front moyen, Nez rectiligne,
Visage ovale, Renseignements physionomiques
complémentaires :
_
Taille : 1 mètre 71 centimètres.
Taille rectifiée :
1 mètre _ centimètres.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : 3


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°41 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc
Classé dans la 1e partie de la liste en 1914.


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 10e régiment d’Infanterie – 5965
– 403e régiment d’infanterie – 6486

Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve : _


Détail des services et mutations diverses

Incorporé à compter du 5 septembre 1914. Arrivé au corps ledit jour. Passé au 403e régiment d’Infanterie, le 16 janvier 1917 (aux armées). Caporal le 6 novembre 1914. Sergent le 18 avril 1915. Tué au combat du 8 juin 1918 à l’Est de Laversine (Aisne). Avis officiel du ministère A.D. 16.982 du 9 aoît 1918. Rayé des contrôles le 9 juin 1918.


Antécédents judiciaires et condamnations

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du 5 septembre 1914 au 8 juin 1918.

Blessures, citations, décorations, etc.

22 août 1917. Blessure légère à la jambe gauche par éclat de grenade (secteur de Hurtebise)*.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :
L’armée territoriale :
La réserve de l’armée territoriale :
Date de la libération du service militaire :

Mis à jour le 2 octobre 1958. Le capitaine Py, chef de la 2° section [Signature] Py

* ferme d’Hurtebise, commune de Bouconville-Vauclair.

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Journal des marches et opérations du 403e régiment d’infanterie

27 mai 1918. Vers 1 heure du matin. Les premiers obus, annoncés il y a quelques heures par les renseignements, commencent à pleuvoir sur le village de Juvigny où se trouve le 403e régiment d’infanterie, situé à 7 kilomètres au Nord de Soissons. Comme un peu partout sur le front de l’Aisne, l’armée allemande commandée par le grand général Ludendorff et par le Kronprinz, s’élance sur les positions britanniques, étatsuniennes et françaises. Malgré quelques contre-attaques, dont une par le 1er bataillon auquel appartient le sergent Contant (3e compagnie), l’assaut allemand est féroce et parvient à faire reculer plusieurs régiments qui épaulent le 403e. Dans la soirée du 28 mai, le 1er bataillon doit se replier, tout en ramenant des prisonniers allemands. Après une journée de combat, le régiment reçoit l’ordre de tenir tête aux allemands toute la nuit. Peu avant le lever du jour, le flanc droit du régiment s’effondre quand le 66e régiment d’infanterie territoriale recule. Le 3e bataillon perd tout son état-major qui est fait prisonnier. Il faut attendre la nuit du 29 au 30 mai pour que le régiment connaisse une accalmie, mais il doit rester en première ligne et contre-attaquer le matin. L’armée allemande qui oppose le 403e régiment, commandée par le vétéran et brillant général Max von Boehn, ne cesse de pousser pour briser les lignes françaises. Au soir du 30 mai, sous une pression allemande ininterrompue, ordre est donné de reculer vers Cuisy-en-Almont. C’est seulement le 31 mai, vers 5 h du matin, que l’ensemble du régiment est replié vers Ambleny, 11 kilomètres au Sud-Ouest de Juvigny et sur l’autre rive de l’Aisne, après presque 101 heures de combat. Face à des pertes sérieuses, le régiment doit être réorganisé. Ce n’est pas pour autant l’heure du repos. Pendant les jours qui suivent, le régiment occupe le secteur de Laversine, souvent sous un bombardement violent, comme le 4 juin.

Entrées du 6 au 9 juin 1918 :

6 juin
Nuit calme, un prisonnier allemand blessé du 235e régiment d’infanterie fait par le 1er bataillon.
Journée calme

7 juin
Dans la nuit du 6 au 7, un nouveau dispositif est pris par le régiment, à droite 1er bataillon, une compagnie en ligne (2ème) une en soutien (3e compagnie) une en réserve de régiment (1ère compagnie) à gauche le 2ème bataillon, 2 compagnies en lignes, 7ème à gauche, 5ème à droite, 6ème en soutien.
Grande activité de notre artillerie, moins grande activité de l’artillerie allemande.
Journée calme.
Dans la nuit du 7 au 8, le 407e régiment d’infanterie à gauche rectifie son front et occupe la ligne Fosse-en-Haut, corne Nord-Ouest de l’ouvrage fermé.

8 juin
Matinée calme. Après midi, bombardement réciproque. Vers 19 heures, violent bombardement de tout calibre du ravin de Cutry par minenwerfer et 210*. L’ennemi attaque à 20 heures. Il réussit à sauter dans notre tranchée de 1ère ligne de l’ouvrage fermé et s’infiltre dans le ravin de Cutry sur une profondeur d’environ 400m. Une vigoureuse contre attaque est faite les par 1ère et 6ème compagnies aidées d’une compagnie du 410e régiment d’infanterie et permet de reconquérir presque tout le terrain perdu. Seul l’élement de tranchée à l’Est de l’Ouvrage fermé reste en possession des allemands. Le restant du [suit une carte du secteur] Bataillon Vignoli (410e régiment d’infanterie) est placé en réserve dans le ravin de Cutry.
Les Lieutenants Chaplain, Delarasse et le sous-lieutenant Daimer disparus. Le Capitaine Adam, le lieutenant Dubois et le sous-lieutenant Rossignol sont blessés.

9 juin
Nuit relativement calme, à part quelques rafales de mitrailleuses. Les éléments du 2ème bataillon sont relevés, le 407e régiment d’infanterie appuyant à sa droite, les compagnies du 410e régiment d’infanterie occupant la partie Est de l’ouvrage fermé, en liaison à gauche avec le 407e régiment d’infanterie, à droite avec la 2e compagnie du 403e régiment d’infanterie. Le Capitaine Piriou commande le groupement formé par les 1ères compagnies, 6ème et 7ème et 2ème compagnie de mitrailleuses qui reste en réserve sur les pentes Nord du ravin de Cutry.
Journée calme.
A 21 heures : Relève du Régiment. Le groupement Piriou va s’installer dans la creute** sur les pentes Est du ravin de Laversine, ainsi que le 1er bataillon qui est relevé par le 410e régiment d’infanterie.

* mortier de tranchée allemand Schwerer Minenwerfer et calibre d’obus de 210 mm.
** une creute est une cavité résultant de l’extraction du calcaire. Les creutes sont utilisées par les combattants pour aménager des abris ou des postes de commandement. Le nom est surtout utilisé dans la région de Soissons.

Vue satellite du ravin de Cutry où est tué le sergent Contant. [Google Earth]
Cliquer pour agrandir.

Enfin, le 9 juin, c’est la relève et le départ pour les lignes de réserve. Depuis le début de l’offensive allemande le 27 mai, le 403e régiment d’infanterie compte 5 officiers tués, 22 blessés, 74 sous-officiers et soldats tués, dont le sergent Paul Contant, 533 blessés. A ces chiffres s’ajoutent 674 hommes disparus, la plupart tués, les autres prisonniers(1).

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Décès

N°101

Expédition d’acte de décès
de Contant Paul
âgé de 24 ans
Mort pour la France

Du 19 novembre 1918

Expédition – 403e Régiment d’Infanterie
Acte de décès

L’an mil neuf cent dix-huit, le vingt du mois de juin à dix heures cinquante minutes étant à Presles (Seine-et-Oise). Acte de décès de Contant Paul sergent au quatre cent troisième Régiment d’Infanterie, troisième compagnie, immatriculé sous le n°6486, né le huit mars mil huit cent quatre vingt quatorze à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à __ tué à l’ennemi près Laversine – Aisne, le huit du mois de juin mil neuf cent dix huit à vingt-deux heures ‘’Mort pour la France’’ fils de Jean Baptiste et de Bertrand Marie domiciliés à __ canton __. Dressé par nous Alexandre Guimas, Lieutenant, chevalier de la Légion d’Honneur, décoré de la Médaille militaire et de la Croix de Guerre, officier de détails du 403e régiment d’infanterie officier de l’Etat civil sur la déclaration de André Vasseur, sergent, âgé de vingt-cinq ans et de Auguste Bérardin, soldat, âgé de vingt-neuf ans, appartenant tous deux audit Régiment, témoins qui ont signé avec nous lecture. Le premier témoin, signé : Vasseur ; le 2e témoin, signé : Bérardin. L’officier de l’Etat civil, signé : Guimas. Pour expédition conforme : l’officier de l’Etat civil, signé : A. Guimas. Vu par nous Chauvin Emile Louis Georges, sous-intendant militaire de la 151e division d’infanterie pour légalisation de la signature de M. Guimas sus-qualifié. Signé : G. Chauvin.
Vu pour légalisation de la signature de M. Chauvin, Emile Louis Georges.
Paris, le 8 octobre 1918
Le ministre de la Guerre
par délégation.
Le Chef du bureau des archives administratives.
Signature : illisible.
L’acte ci-dessus a été transcrit le dix huit novembre mil neuf cent dix huit, quatorze heures, par Nous Claude Bullier adjoint faisant fonctions de maire de la ville d’Arnay-le-Duc.
Signature : C. Bullier

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Données additionnelles

En 1911, Paul Contant est recensé avec ses parents et son frère Louis au faubourg Saint-Jacques.

Le 22 août 1917, lors de la bataille du Chemin des Dames, le sergent Contant est blessé à la jambe gauche par un éclat de grenade durant les combats de la ferme de Hurtebise.

Paul Contant est cité au Journal officiel de la République française le 7 juin 1921 :

CONTANT (Paul), matricule 6486, sergent : sous-officier très énergique. Tué le 8 juin 1918, à la tête de ses hommes, qu’il entraînait à la contre-attaque. A été cité.

(2)

Au moment de la mort de Paul Contant, son frère Louis est sergent au 165e régiment d’infanterie. Déjà blessé à la tête en 1917, il est sérieusement blessé par balle en plein ventre le 20 juillet 1918. Evacué, il retourne au front quelque temps plus tard, et tombe malade lors de l’occupation de la Rhénanie. Sa santé physique et mentale se dégrade dans les années qui suivent la guerre, au point que l’armée le classe comme « non récupérable » en 1939. Il obtient la Médaille militaire en 1961.

Carte

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Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1893 – 1896 (FRAD021EC 26/036), Contant Paul, n°33, 1894, vue 76/272.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1914, bureau d’Auxonne (R 2506), vue 864/1104.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 403e régiment d’infanterie, 1er janvier  – 31 décembre 1918 (26 N 766/8), vues 21-22/58.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRAD021EC 26/041), Contant Paul, n°101, 1918, vue 180/329.
  • (1) (1920), Historique du 403e régiment d’infanterie 1915-1919, Henri Defontaine (éditeur), Rouen, p. 23 [En ligne] Disponible sur Gallica.
  • (2) (7 juin 1921), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 2936 [En ligne]. Disponible sur Gallica.