ARNOUX Claude
¤ 2 avril 1884 à Saint-Martin-en-Bresse (Saône-et-Loire)
† 14 mai 1915 à la cote 284, bois d’Ailly (Meuse)
2e classe – 56e régiment d’infanterie – 31 ans
Tué à l’ennemi par balle
Mort pour la France
Croix de guerre avec argent
Médaille militaire
Acte de naissance
N°27
Claude Arnoux
—
2 avril 1884
(décédé le 2 avril 1884*)
—
L’an mil huit cent quatre vingt quatre, le deux avril, à cinq heures du soir.
Pardevant Nous, Jean-Baptiste Moreau, Maire et Officier de l’État Civil de la commune de Saint-Martin-en-Bresse, chef-lieu de canton arrondissement de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) a comparu Antoine Arnoux, cultivateur, âgé de trente-deux ans, demeurant à Perrigny, commune de Saint-Martin-en-Bresse, lequel nous a déclaré que aujourd’hui deux avril courant, à deux heures du soir, en son domicile, il lui est né de Jeanne Collinet, son épouse, cultivatrice, âgée de vingt-et-un ans demeurant avec lui, un enfant du sexe masculin qu’il nous a présenté et auquel enfant il a déclaré vouloir donner le prénom de Claude. Desquelles déclaration et présentation faites en présence de Philibert Roux, instituteur, âgé de trente-nef ans, et de Claude Guignon, menuisier, âgé de trente-six ans, demeurant tous deux à Saint-Martin-en-Bresse, nous avons dressé le présent acte que nous avons signé avec les deux témoins et non le comparant qui a déclaré ne savoir le faire, de ce requis, après lecture faite.
[Signatures] Roux / Guignon / Le Maire Moreau
* Il est écrit en mention marginale « né le 2 avril » à la place de « né le 2 avril ».
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Fiche matricule
Attention, deux Claude Arnoux de Saint-Martin-en-Bresse nés en 1884, l’autre étant né le 5 juin 1884, décédé le 24 août 1914, affecté au 256e R.I.
Nom : Arnoux
Prénoms : Claude
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 702
Classe de mobilisation : 1904
État civil :
Né le 2 avril 1884, à Saint-Martin-en-Bresse, canton du dit, département de Saône-et-Loire, résidant à Bourgneuf-Val-d’Or, canton de Givry, département de Saône-et-Loire, profession de vigneron, fils de Pierre et de Collinet Jeanne domiciliés à Bourgneuf-Val-d’Or, canton de Givry, département de Saône-et-Loire.
N°.81 de tirage dans le canton dGivry.
Signalement :
Cheveux et, sourcils châtains,
yeux bleus, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 55 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 / militaire : _.
Décision du conseil de révision et motifs :
Bon
Dispensé art. 21, fils aîné de dix enfants.
Compris dans la 2e partie de la liste du recrutement cantonal (__e portion).
Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire
Dans l’armée active : 56e Régiment d’Infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : régiment d’infanterie Chalon-sur-Saône – 17035
Armée territoriale et sa réserve : décédé.
Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)
Incorporé au 56e Régiment d’Infanterie à compter du 8 octobre 1905; Arrivé au corps et soldat de 2me le dit jour, Immatriculé sous le n°5644.
Envoyé dans la disponibilité le 16 septembre 1906.
Certificat de bonne conduite “accordé”.
Passé dans la réserve de l’armée active le 1er octobre 1908.
Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.
Rappelé l’activité par ordre de mobilisation générale. Arrivé au corps le 4-8-14. – 407
Mort pour la France le 14 mai 1915 au Bois d’Ailly (Meuse). Avis du ministre de la guerre.
Blessures : blessé le 29 août 1914 à Saint Léonard. Plaie par balle à l’épaule droite.
Campagne : Contre l’Allemagne du 4 août 1914 au 14 mai 1915..
A accompli une 1re période d’exercice dans le 56e Régiment d’Infanterie du 26 août au 22 septembre 1908.
A accompli une 2e période d’exercices dans le 56e Régiment d’Infanterie du 13au 29 avril 1912.
Passé dans l’armée territoriale le _.
Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.
Médaille Militaire à titre posthume par décret du 22 avril 1920. Journal officiel du 23.9.20.
Campagne contre l’Allemagne aux armées (campagne double) du 5-8-1914 au 29-8-1914. A l’intérieur Campagne Double du 30-8-1914 au 14-10-1914. A l’intérieur (Dépôt) du 15-10-1914 au 22-21915. Aux armées Campagne Double du 23-2-1915 au 14-5-1915.
A accompli une période d’exercices dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _
Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence
Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence
7 janvier 1908 / Paris 24 place du Marché Saint-Honoré / R
– 30 octobre 1910 / Bourgneuf-Val-d’Or / Chalon-sur-Saône / R
– 7 novembre 1913 / Aluze / Auxonne / R
Époque à laquelle l’homme doit passer dans :
La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1er Octobre 1908
L’armée territoriale :1er Octobre 1918
La réserve de l’armée territoriale : 1er 1924
Date de la libération du service militaire :1er 1930.
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Journal des marches et opérations du 56e régiment d’infanterie
Apremont. Bois d’Ailly. Bois Brûlé. Bois Mullot. Bois de la Vaux-Fery. Tranchées des Bavarois et de la Soif. Noms emblématiques des combats qui se déroulent dans le saillant de Saint-Mihiel de l’automne 1914 à septembre 1918, tout particulièrement sur ce petit secteur boisé entre Han-sur-Meuse et Apremont-la-Forêt, sur les bords de la Meuse. L’Historique du 10e régiment d’infanterie dessine les traits de ce secteur il y a peu si verdoyant :
« Une rivière qui serpente au milieu d’une vallée bordée des deux côtés de collines boisées. […] Un promontoire aux flancs abrupts domine et commande une grande longueur de la vallée ; il est couronné par le fort du Camp des Romains aux mains des Allemands. Ils ont là un magnifique observatoire, grâce auquel ils paralysent de jour une grande partie de nos mouvements. Les vallons secondes, qui confluent dans la Meuse, marquent les points de passage des routes ; ils sont généralement très encaissés au milieu des bois. On a donné le nom de Hauts-de-Meuse à ce plateau tourmenté et boisé, limité à l’ouest par la vallée de la Meuse et tombant brusquement à l’est, comme une sorte de falaise, sur plaine marécageuse de Woëvre ».
(1)
En septembre 1914, les Allemands se dirigent à toute allure sur Verdun, avant d’être arrêtés. Mais ils parviennent à s’enfoncer sur une vingtaine de kilomètres et prennent la ville de garnison Saint-Mihiel. De Pont-à-Mousson à Saint-Mihiel, un saillant se forme dans les positions. Le 56e régiment d’infanterie, auquel appartient Claude Arnoux, connaît bien ce secteur où il est engagé depuis septembre 1914. Les combats, et le premier hiver de guerre passé dans les tranchées, sont rudes. Le régiment possède son propre cimetière à Mécrin, au sud du secteur, sur les bords de la Meuse. Au printemps 1915, le 56e a déjà une solide réputation de bravoure, acquise dans des conditions difficiles des combats féroces que vivent toutes les unités du 8e corps d’armée. En octobre 1914, le régiment subit de lourdes pertes qui lui apporte l’appréciation des généraux. Le général Bajolle de la 15e division d’infanterie se dit « profondément peiné » des « pertes douloureuses ». Le général de Mondésir quant à lui « salue tous les braves, morts pour la patrie » du régiment et déclare qu’il n’y « a pas d’exemple que l’ennemi soit passé là où le 56e se trouvait(2) ». L’héroïsme présenté par les généraux ne saurait cependant faire oublier que cette réputation survient dans des conditions de vie épouvantables pour les soldats. En avril 1915, les combats presque quotidiens coûtent 500 hommes au régiment. Le 1 jour de ce mois, le 56e régiment participe à un assaut qui est contre-attaqué douze fois par les soldats allemands. Le bombardement nivelle le paysage. Le 5 mai 1915, les Allemands débutent une offensive importante sur l’ensemble du secteur, particulièrement dans la zone du bois Mulot et de la Croix-Saint-Jean. Les 13 et 14 mai, les troupes allemandes parviennent à s’avancer dans les lignes, notamment celles tenues par le 56e régiment d’infanterie. Le régiment revient d’une période de quelques jours passée dans les lignes arrières et participe à une attaque sur la cote 287. Claude Arnoux appartient au second bataillon, commandé par le capitaine Gaudy, 7e compagnie commandée par le sous-lieutenant Cipra.
Bois d’Ailly. (Forêt d’Apremont. Meuse). Les lignes allemandes (et la cote 284). Prise de la tranchée du Vallon [Images Défense](3).
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Entrée du 14 mai 1915 :
I. Emplacements :
Etat-Major :
- Poste de commandement du Colonel : Bois Mullot.
- Bureau et Compagnie Hors Rang : Point-sur-Meuse.
1er Bataillon
- 1ère compagnie Dans le ravin du Bois Mullot occupant les tranchées reliant le boyau du 56e à la lisière des bois.
- 2e compagnie Renforce la nuit les 3e et 4e compagnie.
- 3e compagnie Sablière et Carrière.
- 4e compagnie Du barrage (boyau du 56e) à la Sablière.
2e Bataillon :
- 5e compagnie Occupe les ouvrages de la deuxième ligne de 25 à 30 inclus.
- 6e et 7e compagnies Sablière et Carrière pendant l’attaque.
- 8e compagnie Occupe les ouvrages de la deuxième ligne de 31 à 34 inclus.
3e Bataillon : En réserve au Bois Mullot.
Compagnie de mitrailleuses :
- 3 sections en première ligne.
- 1 section en réserve au Bois Mullot.
2 Compagnies du 134e à la disposition de la tranchée :
- 9e compagnie Brasseitte.
- 11e compagnie Postes avancés de Brasseitte.
II. Évènements de Guerre :
Compte-rendu des attaques allemandes du 14 mai :
Bombardement très violent des tranchées, notamment de la carrière à partir de 21 heures : 12 à 20 coups de gros calibre par minute.
Première attaque : sur l’antenne de la Maison Blanche à 1 heure : repoussée.
Deuxième attaque : sur la Sablière, la carrière et les tranchées à l’Ouest à 2 heures par le 3e Bataillon du 65e Prussien et une compagnie de pionniers, appuyée au dire des prisonniers par 5 autres compagnies.
Les 3 Sections du 134e régiment d’infanterie tenant les avancées de Brasseitte se retirent ; l’ennemi les suivant attaque la sablière et la carrière de 3 côtés et parvient jusqu’au cimetière du 56e.
Première contre-attaque du 56e : À 3 heures par 2 compagnies et demi, 6 compagnies par le cimetière, avec 1 peloton de la 2e compagnie, 7e compagnie par le nord de la carrière. Vers 3 heures, la 6e compagnie (sous-lieutenant De Lavernette) reçoit l’ordre de se porter dans le boyau du 56e et de se mettre à la disposition du Chef de Bataillon Hayotte, commandant la première ligne.
Vers 3h30, le commandant Hayotte donne l’ordre à la compagnie De Lavernette de se déployer pour se diriger sur le cimetière du 56e et pour de là prendre pied à la carrière occupée par l’ennemi. En arrivant au cimetière, cette compagnie retrouve des éléments de la compagnie Veau (1er bataillon) et progresse lentement sous une fusillade violente. Elle est bientôt rejointe par la 7e compagnie (Capitaine Catinot) qui, partie du ravin vers 3h30, a laissé une section en réserve près du poste de commandement du Commandant de la première ligne, et a reçu l’ordre de se diriger également sur la carrière avec ses 3 autres sections en prenant comme axe de son mouvement le boyau de la Carrière.
À environ 5 heures du matin, le Sous-lieutenant De Lavernette commandant la 6e compagnie est blessé mortellement, le Capitaine commandant le bataillon désigne le Sous-lieutenant Cipra de la 7e compagnie pour prendre le commandement de la 6e compagnie.
Le Sous-lieutenant Cipra est blessé presqu’aussitôt, le Sous-lieutenant Tailmitte de 6e compagnie, prend à son tour le commandement de sa compagnie. Sur ces entrefaites, le Capitaine Catinot, réunissant sous son commandement les éléments du 1er Bataillon et sa propre unité (7e compagnie) réalisant la liaison avec 6e compagnie qui s’est arrêtée devant la carrière sous le feu violent des explosifs de l’ennemi, prononce un vigoureux mouvement en avant qui le rend maître de la carrière.
L’ennemi s’est réfugié dans la tranchée de tir qui prolonge la carrière vers le Nord : vigoureusement attaqués de front par la compagnie Catinot, débordés par les éléments de gauche de la compagnie Tailmitte, les survivants allemands se rendent au nombre d’environ 70 dont 1 officier du 65e Régiment d’Infanterie.
La 8e compagnie (Sous-Lieutenant Thevenet) a subi dans les ouvrages de deuxième ligne un bombardement par obus de gros calibre.
À 3h30, nous enlevons la carrière et la Sablière.
Deuxième contre-attaque du 56e : À 6 heures – À 7h30 nous avons repris toutes les positions du 56e de la veille.
À 9h30, l’ennemi tente à son tour une contre-attaque infructueuse débouchant du Bois d’Ailly.
Pertes de l’ennemi : Paraissant au dire des prisonniers : les 9e et 11e compagnie du 65e régiment son anéanties ou prisonniers. Nous avons fait 72 prisonniers dont un officier.
134e régiment d’infanterie : 2 sections de la 11e compagnie et 1 section de la 9e compagnie appuyées par une 3e section de la 11e ont repris vers 19 heures les tranchées de première ligne enlevées par l’ennemi.
III. Travaux exécutés :
2e Bataillon : Aménagement des tranchées et ouvrages de 25 à 31. Approfondissement des boyaux, construction d’abris.
134e : Pendant la nuit du 14 au 15, réfection et amélioration des tranchées de première ligne.
IV. Tirs de l’artillerie : a) Amie : À 1 heure au moment de l’attaque, notre artillerie exécute sur notre demande un tir de barrage. À 2h30, nouveau tir de barrage très long à obtenir en face la carrière et le cimetière. Une brume épaisse empêche notre artillerie de faire un tir précis. À 6 heures, sur l’ordre du Général de Division, l’artillerie de la Rive Gauche et le Rimailho* tirent sur la Maison Blanche et le terrain Nord-Est de Brasseitte.
À 18h30, préparation de l’attaque du 134e.
b) Ennemie : Violent bombardement avec des obus de 150 mm et des obus fusants. Le 14, de 16h15 à 19h, 400 obus de gros calibre environ de jour (avec continuité la nuit. Le bombardement a repris entre 21 heures et 3 h. du matin au moment où s’est déclanchée l’attaque allemande (12 à 20 coups par minute de minuit 1 heure.
Pendant l’attaque du 134e, tir très violent des 77 et 105 mm sur les sections qui se portent à l’attaque des tranchées de première ligne.
V. Pertes
1er Bataillon du 56e :
I – Officiers :
- Tués : Néant
- Blessés : Sous-lieutenants Comby, Taitot et Bernheim.
- Disparus : Néant.
II – Sous-Officiers :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
III – Caporaux et soldats :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
2e Bataillon du 56e :
I – Officiers :
- Tués : Sous-lieutenant De Lavernette Saint-Maurice
- Blessés : Sous-lieutenants Cipra et Faisy.
- Disparus : Néant.
II – Sous-Officiers :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
III – Caporaux et soldats :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
3e Bataillon du 56e :
I – Officiers :
- Tués : Néant.
- Blessés : Néant.
- Disparus : Néant.
II – Sous-Officiers :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
III – Caporaux et soldats :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
Compagnie de Mitrailleuses :
I – Officiers :
- Tués : Néant.
- Blessés : Néant.
- Disparus : Néant.
II – Sous-Officiers :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
III – Caporaux et soldats :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
Pertes totales éprouvées par le Régiment dans la journée du 14 :
I – Officiers :
- Tués : 1.
- Blessés :
65. - Disparus : Néant.
II – Sous-Officiers :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
III – Caporaux et soldats :
- Tués :
- Blessés :
- Disparus :
VI. Relève : En raison de l’attaque allemande, les compagnies de Mécrin quittent leur cantonnement à 4 heures, celles de Pont-sur-Meuse à 4h15, pour se rassembler au Bois Mullot à 5h45. Une compagnie du 56e a relevé de 20h à 3h du matin, la 11e compagnie du 134e régiment d’infanterie dans les ouvrages de deuxième ligne, à 3h elle a été relevée par une compagnie du 163e régiment d’infanterie.
VII. État sanitaire et moral : Très bon.
VIII. Divers : Les Allemands ont terminé la nuit dernière la grande ininterrompue jusqu’alors qui commence à 1 km. au sud d’Ailly et qui va vers le point 2.
La nuit du 14 au 15 a été calme, rien à signaler.
Suivent dans le journal le schéma suivant des emplacements des pelotons de la 2e compagnie ainsi que, pour la période du 1 avril au 15 mai 1915, des listes nominatives des soldats décorés, des promotions, des mutations, et des soldats morts des suites de leurs blessures ou dans les hôpitaux. Claude Arnoux n’est pas listé dans cette liste, ni dans celle de la période suivante. Une liste des soldats disparus et tués à l’ennemi existe peut-être en annexe ou papillon mais n’est pas présente dans le journal.
Schéma présent dans le J.M.O [vue 62].
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* Le Rimailho, ou obusier de 155 mm court à tir rapide modèle 1904, est une pièce d’artillerie française utilisée dans de nombreux régiments d’artillerie lourde. L’obusier tir des obus de 41 kilos.
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Décès
N°19 Décès
De Claude, Arnoux,
14 mai 1915
(transcription)
—
Le vingt deux août mil huit cent quinze, Jean Louis Doiret Lieutenant au 56e Régiment d’Infanterie officier de l’État civil à Mécrin (Meuse) nous a requis de transcrire l’acte de décès suivant :
L’an mil neuf cent quinze le quinze mil neuf cent quinze juin à huit heures _ du matin étant à Mécrin (Meuse) acte de décès de Claude Arnoux soldat au 56e Régiment d’Infanterie, 7e compagnie matricule 017035, né le deux avril mil huit cent quatre vingt quatre à St. Martin-en-Bresse, domicilié en dernier lieu à Aluze (Saône-et-Loire) décédé au Bois d’Ailly (Meuse) le quatorze mai mil neuf cent quinze à heure inconnue tué au combat par une balle (inhumé au Ravin du Bois Mulot) fils de Pierre et de Collinet est décédé Jeanne, domiciliés à Bourgneuf-Val-d’Or, canton de Givry (Saône-et-Loire) impossibilité de vérifier le décès.
Dressé le par nous Jean Louis Doiret mil neuf cent quinze Lieutenant heures du au 56e sur la déclaration de Régiment d’Infanterie officier de l’État-Civil sur ans la déclaration de domicilié Marcel Thevenin, 25 ans adjudant au 56e Régiment d’Infanterie et de Victor Perraud 21 ans et de sergent au 56e Régiment d’Infanterie témoins qui ont signé avec nous ans après lecture : signé : domicilié Thevenin, Perraud et Doiret. Vu par nous Roger, Jean Jacques, Sous-Intendant Militaire qui, lecture faite, ont signé avec Nous signé : Roger. Vu pour légalisation de la signature Mr. Jean Louis Doiret, Paris le quinze août 1915, le ministre de la Guerre par délégation le Chef du Bureau des Archives Administratives : signature : illisible#.
Transcrit le vingt trois avril susdit, huit heures du matin par Nous Jules Louis Beury, Maire de Bourgneuf-Val-d’Or.
[Mention] ‘’Mort pour la France’’. Le Ministre de la Guerre, par délégation ; Le Chef du Bureau des Archives administratives : signé : illisible.
Renvoi approuvé.
[Signature] Beury
# Rature de trente mots nuls approuvée.
[Signature] Beury
[L’acte nous a été envoyé par la mairie de Mercurey, que nous remercions].
Données additionnelles
C’est par son mariage avec Henriette Jeanne Bernard en 1913 qu’un lien entre Claude Arnoux et Arnay-le-Duc se créé. Le mariage est célébré le 22 février 1913 par M. Hutin, à Arnay(4). Henriette Bernard est alors une ouvrière de 19 ans, fille des ouvriers en limes Jean Bernard et Héloïse Fournier. Claude Arnoux est vigneron, domicilié à Bourgneuf-Val-d’Or en Saône-et-Loire, commune aujourd’hui fusionnée avec Mercurey. Jean et Antoine Arnoux, ses frères, sont présents. Le couple s’installe ensuite à Aluze, également en Saône-et-Loire. Claude et Henriette ont deux enfants, Andrée et Claude Gaston. Selon la belle-fille de Claude Arnoux, Odette Gallot, aujourd’hui décédée, il est tué à la veille d’une permission durant laquelle il souhaitait faire la connaissance de son enfant(5).
La Médaille militaire est conférée à Claude Arnoux à titre posthume en 1920, par décret publié dans le Journal officiel :
ARNOUX (Claude), matricule 017035, soldat : excellent soldat, dévoué et consciencieux. Mort pour la France, le 14 mai 1915, devant Mécrin. Une blessure antérieure. Croix de guerre avec étoile d’argent.
(6)
Le sous-lieutenant Henri Lhomme, dont le nom est également inscrit sur le monument aux morts d’Arnay-le-Duc, est aussi tué le 14 mai 1915 au bois d’Ailly. Il appartient au 10e régiment d’infanterie, qui est alors engagé avec le 56e R.I au sein de la 15e division. Le 5 avril, Charles Moreau est porté disparu. Le secteur autour du bois d’Ailly continue d’enfouir des soldats arnétois. Le 20juillet 1915, le soldat Jean Baptiste Maufroy, du 210e régiment d’infanterie, est tué au bois Mulot, à quelques centaines de mètres. Le 18 août, c’est Jean Baptiste Renaud qui meurt par l’éclatement d’une bombe.
Claude Arnoux est aussi commémoré sur le monument aux morts de la commune de Mercurey. Il est d’abord inhumé au « cimetière du 56e » à Mécrin. Il ne semble pas reposer dans une nécropole nationale aujourd’hui, son corps ayant peut-être été rapatrié à Mercurey. Les pages de couverture des J.M.O. du 56e régiment d’infanterie sont illustrées de photographies diverses (officiers, tranchées, paysages, etc.). Celle de du journal du 14 mai 1915 est enrichie d’une photographie du cimetière de Mécrin.
Le cimetière du 56e régiment d’infanterie. Page de couverture du J.M.O.
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Carte
Sources
- A. D. de la Saône-et-Loire, état civil numérisé, Saint-Martin-en-Bresse 1884 (5 E 456/19), Arnoux Claude, n°27, 1884, vue 6/12.
- A.D. de la Saône-et-Loire, recrutement militaire (1867-1940), classe 1904, bureau de Chalon-sur-Saône (1 R RM Chalon 1904/2), fiche nominative.
- S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 56e régiment d’infanterie, 2 avril – 14 mai 1915 (26 N 645/4), vues 60-62/67.
- (1) (s.d.), Campagne 1914-1918. Historique du 10ème régiment d’infanterie, Paris, librairie Chapelot, p. 13 [En ligne], transcription par Antoine, Xavier (consulté le 3 août 2022).
- (2) (s.d.), Historique résumé du 56e régiment d’infanterie pendant la campagne 1914-1918, (s.l.), p. 5 [En ligne], transcription de 2006 par Laethier, Serge (consulté le 3 août 2022).
- (3) Machard, Ernest Pierre Henri Miguel (1915), « Bois d’Ailly. (Forêt d’Apremont. Meuse). Les lignes allemandes (et la cote 284). Prise de la tranchée du Vallon [Légende d’origine] » in Images Défense (SPA 8 C 1132) [En ligne] (consulté le 3 août 2022).
- (4) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1911-1915 (FRAD021EC 26/40), Arnoux Claude – Bernard Henriette Jeanne, n°18, 1913, vue 134/271.
- (5) Information transmise par Odette Gallot à Didier Godard.
- (6) (23 septembre 1920), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 13984 [En ligne] Disponible sur Gallica.