RIMET Edmond Stanislas Antide
¤ 13 août 1880 à Arnay-le-Duc
† 12 janvier 1923 à Arnay-le-Duc
Soldat – 408e régiment d’infanterie – 42 ans
Suites de maladie et blessures de guerre
Mort pour la France
Acte de naissance
N°87
Acte de Naissance
de
Rimet, Edmond Stanislas
Antide
(légitime)
—
Du 14 août 1880
—
L’an mil-huit-cent quatre-vingt, le quatorze août, à quatre heures & demie du soir. Pardevant nous Jean Baptiste Michéa, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Rimet, Alexandre Stanislas Théophile, âgé de trente-cinq ans ouvrier en limes domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saint-Jacques, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né hier à quatre heures du soir, en son domicile de son mariage contracté à Arnay-le-Duc, le quatre octobre mil-huit-cent-soixante-onze, avec Bazin, Étiennette, âgée de vingt-huit ans, sans profession, domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Edmond Stanislas Antide. Les dites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Rimet, Maxime Nicolas Antide, âgé de trente-sept ans ouvrier en limes domicilié à Arnay-le-Duc & Bulliot-Viennot Antoine dit Eugène, âgé de quarante huit ans, ouvrier en limes domicilié audit Arnay-le-Duc & ont, le père de l’enfant & les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après que lecture leur en a été faite.
[Signatures] Rimet Al. / Bulliot / Maxime Rimet / Michéa
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Fiche matricule
Nom : Rimet
Prénoms : Edmond Stanislas Antide
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1251
Classe de mobilisation : 1900
État civil :
Né le 13 août 1880, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, profession de marchand de faïence, fils de Alexandre Stanislas Théophile et de Bazin Etiennette domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.
N°.40 de tirage dans le canton d‘Arnay-le-Duc.
Signalement :
Cheveux et, sourcils noirs,
yeux noirs, front découvert,
nez long, bouche petite,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 71 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 / militaire : _.
Décision du conseil de révision et motifs :
Bon.
Compris dans la 1ère partie de la liste du recrutement cantonal (__e portion).
Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire
Dans l’armée active : 153e régiment d’infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 011196
408e Infanterie – 020422
Armée territoriale et sa réserve : _.
Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)
Incorporé au 153e Régiment d’Infanterie à compter du 15 novembre 1901. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°4054.
Devenu dispensé postérieurement à son incorporation en vertu des dispositions finales de l’article 21 de la loi du 15 juillet 1889#. Envoyé dans la disponibilité le 20 septembre 1902 en attendant son passage dans la réserve de l’armée active qui aura lieu le 1er novembre 1904.
Certificat de bonne conduite “accordé”
#(frère sous les drapeaux).
Passé dans la _ de l’armée active le _.
Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.
Régiment d’infanterie stationné à Auxone – 591
Rappelé à l’activité (Mobilisation générale du 2 août 1914) – 9
Arrivé au corps le 11 août 1914. Passé au 408e régiment d’Infanterie le 1 avril 1915 (exécution de la dépêche ministérielle n°4209 du 21 mars 1915).
A accompli une 1re période d’exercice dans le 10e Régiment d’Infanterie du 3 au 20 juin 1907.
A accompli une 2e période d’exercices dans le 10e Régiment d’Infanterie du 3au 19 novembre 1910.
Passé dans l’armée territoriale le _.
Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.
Proposé pour la réforme temporaire n°1 avec gratification de 4e catégorie 50% par la commission de réforme de Dijon du 13 décembre 1918 pour “tremblements névropathiques”. Maintenu réformé temporairement n°1 par la Commission de réforme d’Auxonne du Avril 1919.
Maintenu réformé temporaire et proposé pour une pension temporaire 60% par la commission de réforme de Dijon du 7-9-1920 pour “séquelle de commotion par éclat d’obus, rétraction de l’aponévrose palmaire des 2 mains. Réforme temporaire renouvelée, pension temporaire de 60% commission de réforme de Dijon du 23 septembre 1921 pour “tremblements généralisés consécutifs à une commotion par éclat d’obus. Rétraction de l’aponévrose palmaire, plus proncée à droite”.
Réformé temporaire renouvelée et proposée pour une pension temporaire de 15% pour la commission de Réforme de Dijon du 2 novembre 1922 pour “rétraction des aponévroses palmaires, surtout marquée à droite”. Décédé à Arnay-le-Duc, le 12 janvier 1923 (avis de la mairie du 9 juillet 1923).
Par arrêté du 14 août 1923, il lui a été concédé une pension de 360 francs, avec jouissance du 13-12-1921″.
Campagne contre l’Allemagne du 11 août 1914 au 13 décembre 1918.
A accompli une période d’exercices dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _
Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence
Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence
_
Époque à laquelle l’homme doit passer dans :
La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1er novembre 1904
L’armée territoriale :1er novembre 1914 / 1 octobre 1914
La réserve de l’armée territoriale : 1er novembre 1920 / 1 octobre 1920
Date de la libération du service militaire :1er novembre 1926 / 1 octobre 1926.
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Journal des marches et opérations du 408e régiment d’infanterie
Suite à la mobilisation, Edmond Rimet rejoint le corps le 11 août 1914. Dans sa fiche matricule, il est seulement précisé qu’il rejoint son corps d’affectation qui est le régiment d’infanterie stationné à Auxonne, c’est-à-dire le 10e régiment d’infanterie. En mars 1915, il est affecté au nouvellement créé 408e régiment d’infanterie à Mehun (Cher). Les régiments numérotés de 401 à 421 sont créés au printemps 1915 ou au début de l’année 1916. Les hommes qui les composent viennent souvent des dépôts divisionnaires ou des régions envahies. Edmond Rimet vient probablement du dépôt du 10e régiment d’infanterie. Il existe une photo de lui avec son beau-frère Valentin Picard prise au dépôt d’Auxonne en décembre 1914. Il sert avec d’autres Bourguignons dans ce régiment, mais aussi avec des Parisiens, des Lorrains et des Berrichons(1). Le régiment est de toutes les grandes batailles en métropole : dans l’Oise en 1915, à Verdun en 1916, y compris à la bataille du fort de Vaux, puis la Somme, dans l’Aisne en 1917 avant de retourner à Verdun, et la grande bataille de la Marne en 1918.
Le soldat Rimet est blessé par éclat d’obus dans le courant de l’année 1918. Nous ne savons ni la date, ni le lieu ni le contexte de cette blessure. Il est proposé une première fois pour une réforme temporaire le 13 décembre 1918. Il est donc probablement dans ses foyers à cette époque, peut-être même antérieurement à l’été 1918, puisqu’un fils naît en février 1919.
Décès
N°4
Décès de
Edmond-Stanislas Antide
Rimet, marié
Du 12 janvier 1923
—
Le douze janvier mil neuf cent-vingt trois, dix neuf heures dix minutes, est décédé en son domicile, Place du Craquelin, Edmond Stanislas Antide Rimet, photographe, né à Arnay-le-Duc le treize août mil huit cent-quatre vingt domicilié audit Arnay-le-Duc, fils de Alexandre Stanislas Théophile Rimet, domicilié à Arnay-le-Duc, et de Etiennette Bazin, décédée, époux de Augustine Gabrielle Lamidey. Dressé le treize janvier mil neuf cent vingt trois, neuf heures, sur la déclaration de Léon Rimet, trente huit ans, chiffonnier, et Césaire Rimet, quarante sept ans, ouvrier en limes, le premier frère, le second cousin germain du défunt, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc, qui, lecture faite, ont signé avec nous Georges, officier de l’Instruction Publique, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signatures] Rimet Césaire / Rimet / Georges
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Données additionnelles
Edmond Stanislas Antide Rimet a marqué les mémoires arnétoises et de tout le canton. Musicien populaire auprès de ses concitoyens, et certainement auprès de ses camarades de régiment, il était aussi photographe. Il a laissé à la postérité un témoignage unique sur le paysage arnétois des deux premières décennies du XXe siècle en photographiant les gens, les rues, les boutiques et les villages alentours.
Les informations et les photos qui suivent jusqu’à l’évocation des blessures, sauf mention complémentaire d’une source, nous sont transmises par M. Didier Godard, auteur de Edmond Rimet et les photographes d’Arnay-le-Duc(2). Les citations entre guillemets proviennent directement de nos échanges. Les extraits des cartes postales envoyées par Edmond Rimet furent confiés à M. Godard par Marie-Jeanne Rimet, fille d’Edmond.
Les Rimet sont originaires du département de la Haute-Saône. La famille habite à la ferme dite de Marlay, commune de Montigny-lès-Cherlieu. Vers la fin des années 1860, le père d’Edmond, Alexandre Rimet, effectue son tour de France comme ouvrier verrier. En 1871, Alexandre, ses parents et ses frères Maxime et Césaire sont installés à Arnay-le-Duc et travaillent à la limerie. En octobre de cette même année, il épouse l’arnétoise Etiennette Bazin(3). Edmond naît en 1880, quatrième enfant du couple (les deux filles aînées meurent jeunes). L’oncle d’Edmond, Maxime, est le grand-père de deux autres personnalités arnétoises : l’instituteur Antide Rimet, et la résistante Lucienne Rimet, épouse Barnet. Membre du réseau Alliance, Lucienne est exécutée sommairement en 1944 à Offenburg en Allemagne(4).
Arbre généalogique des Rimet depuis leur arrivée à Arnay-le-Duc constitué d’après les actes d’état civil.
La liste des descendants n’est pas complète.
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Dans les années 1880/90, Alexandre et Etiennette Rimet ouvrent le Bazar du Centre, rue Grande, où ils commencent à éditer les cartes postales Rimet-Bazin.
Le bazar du centre des Rimet-Bazin. La saboterie Godard est visible [Carte postale provenant d’un site commercial]
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Ils installent ensuite leur atelier de photographie place du Craquelin. En 1901, Edmond Rimet entame son service militaire, qui est raccourci à une durée d’un an car un frère sert lui aussi sous les drapeaux. Il est alors marchand de faïence, mais apprend certainement le métier de photographe. Il reprend le fonds de commerce de ses parents en 1910 et s’associe avec son beau-frère Gilbert Goulfer.
Le commerce Rimet. Hier et aujourd’hui [Carte postale provenant d’un site commercial – Google Earth]
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La même année, il épouse Augustine Gabrielle Lamidey, fille de feu Louis et de Bourlier Marie Victorine. La sœur d’Augustine, Jeanne, épouse Théodore Valentin Picard, originaire de Beurey-Bauguay (canton de Pouilly-en-Auxois). Edmond et Valentin sont proches et servent ensemble pendant la guerre, d’abord au 10e régiment d’infanterie, puis au 408e.
Edmond Rimet et Valentin Picard [Courtoisie M. Didier Godard].
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Avec la photographie, l’autre grande passion d’Edmond Rimet est la musique. « Un article des Nouvelles du Pays, petit journal local qui paraissait avant la première guerre mondiale, évoque ainsi « Rimet, le clarinettiste populaire qui, jadis, parcourait nos rues, attirant sa clientèle par les airs les plus variés ; qui égayait les noces aux villages des chansons capiteuses et des airs entrainants qu’il exécutait avec une rare maestria sur son merveilleux instrument ».
Edmond Rimet, photographie en « musicien morvandiau »(5).
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Mobilisé en août 1914, Edmond Rimet rejoint son régiment à Auxonne. Il prend son saxophone, fil qui le rattache à sa vie quotidienne et qui fait sans aucun doute le plus grand bien à ses camarades. Son beau-frère Valentin est avec lui, et ils partent vite pour le front. Le soldat Picard est rapidement promu caporal. Malheureusement, « il a reçu, dès le mois de septembre 1914, une balle dans la poitrine. Blessé à huit heures du matin, il n’a été secouru qu’à dix heures du soir. Edmond a eu beaucoup de mal à retrouver l’infirmer qui l’avait « ramassé » et qui, sans doute, lui avait sauvé la vie. L’infirmier s’est voulu rassurant : Valentin, quand on l’a mis sur le brancard, « parlait fort ». Sa « forte constitution devait le sauver » ». Les deux hommes se retrouvent au dépôt d’Auxonne, où Valentin est certainement envoyé pour récupérer de sa blessure. En mars 1915, ils sont affectés au nouvellement créé 408e régiment d’infanterie.
Valentin Picard et Edmond Rimet au dépôt d’Auxonne, décembre 1914 [Courtoisie M. Didier Godard].
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Comme ses camarades, Edmond écrit régulièrement à sa famille pour échanger des nouvelles, se rassurer mutuellement. Il envoie à son frère Léon, dit Alexis, une carte postale de la musique régimentaire, où il apparaît assis, le premier à gauche.
Edmond Rimet et ses camarades musiciens [Courtoisie M. Didier Godard].
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« Je suis parti en guerre avec ma musique, j’en suis encore à tirer un coup de fusil et si ça continue j’aurai fait la campagne sans tirer une seule cartouche », écrit-il. À sa fille Marie-Jeanne, Edmond écrit « que la musique « lui aide » à chasser « son cafard » », et il évoque à sa femme la préparation « d’un beau concert pour dimanche, pourvu qu’il ne pleuve pas ». La musique est son échappatoire face aux horreurs quotidiennes, lien vital avec le familier, le rassurant, sujet important dans les échanges d’Edmond avec sa famille. Les cartes envoyées servent à rassurer ses proches. Entre la censure militaire et l’autocensure, le photographe soldat se limite souvent à écrire que « tout va pour le mieux », « tout est calme ici », il « ne s’en fait pas ». « Suis en bonne santé, tout va bien », écrit-il à sa famille. Edmond a le souci d’apaiser l’anxiété de sa femme Augustine, il ne faut pas s’en faire, « voilà que je rengraisse, j’ai maintenant trois mentons, dépêche-toi d’en faire autant », lui dit-il dans une de ses cartes. Il insiste, « ne vous en faites pas pour moi, je prends toutes les précautions possibles et espère rentrer bientôt intact comme dit Marie-Jeanne ». Malgré ces échanges qui se veulent rassurant, les époux ne peuvent toujours faire fi des mauvaises nouvelles. Quelques temps après le 19 mars 1917, Edmond écrit à Augustine : « j’ai une triste nouvelle à t’apprendre, le fils Rochette est mort il a été tué avec un autre bon copain par une bombe d’aéro boche, c’est malheureux ses parents doivent le savoir ». Le fils Rochette, c’est Lucien, un camarade de régiment né à Arnay-le-Duc en 1895. On se donne des nouvelles sur les copains du front et sur les familles de l’arrière. Edmond rapporte qu’il voit des visages familiers, « le Gustave Boulley, le Dureux, le Mion, le Deninger, et encore d’autres, « des tas de copains » ». D’ailleurs, il est un temps avec Jean Baptiste Nief jusqu’à la mort de ce dernier le 10 juillet 1916 dans la Marne.
Avec son saxophone sur lequel il fait graver le nom des batailles auxquelles il participe, Edmond Rimet prend aussi son appareil photo. « De même qu’il photographiait sur commande les Arnétois, il photographie maintenant ses camarades poilus désireux d’envoyer à leurs proches une image de leur « bouille ». Il écrit qu’il a « beaucoup de clients, beaucoup d’boulot » ». Il fait des clichés et parvient à les faire tirer comme il peut, en envoyant certains à sa famille. Le soldat Rimet est fortement marqué par les paysages en ruines, visions lunaires, qu’il observe, contraste effarant avec sa verte Bourgogne natale. « Il semble avoir été particulièrement marqué par le village de Beuvraignes, dans la Somme, entièrement rasé en 1915, dont il envoie à Augustine plusieurs vues. Comme le souligne Didier Godard, il n’est pas toujours facile de savoir quelles photos sont les siennes parmi celles qu’il envoie.
Un cliché envoyé par Edmond Rimet datant d’un hiver après septembre 1915 (les soldats ont des casques Adrian).
[Courtoisie M. Didier Godard]
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Même si Edmond Rimet prend toutes les précautions du monde pour revenir sain et sauf, il tombe lui aussi victime des pluies d’obus diluviennes qui s’abattent sur les soldats. À une date que nous n’avons pu trouver (le J.M.O. n’indique pas les pertes nominativement), Edmond est blessé par un éclat d’obus. La commission de réforme de Dijon le propose pour une réforme temporaire de quatrième catégorie. Il a perdu 50 % de ses capacités de travail. En 1921, il a perdu 60 % de ses capacités. En 1922, une nouvelle commission de réforme considère qu’il a perdu 15 % de ses capacités puis une pension permanente de 360 francs lui est accordée le 14 août 1923 mais, entre-temps, son état de santé s’est dégradé et il est décédé en janvier 1923. Les précisions sur ses blessures nous permettent d’imaginer quelque peu les dernières années d’Edmond Rimet. Il est indiqué qu’il a des séquelles de commotion provoquée par éclat d’obus, des tremblements névropathiques généralisés et une rétraction de l’aponévrose palmaire des deux mains, particulièrement celle de droite. La rétractation de l’aponévrose palmaire est certainement, dans ce cas, une atrophie de la main survenue à la suite de blessure par éclat d’obus. Les tremblements névropathiques sont une pathologie nerveuse, une blessure psychique provoquée par un stress post-traumatique. Ici encore, il est possible de présumer que ce traumatisme est provoqué par une explosion. Même s’il n’y a pas de blessure physique, beaucoup de soldats souffrent de stress post-traumatique qui entraîne tremblements et autres troubles involontaires compulsifs(6). Edmond Rimet est cité dans la liste communale des anciens combattants blessés de guerre : « sénilité précoce – commotion ».
Malgré ses blessures physiques et mentales, Edmond Rimet reprend sa vie civile d’avant-guerre. Trois enfants naissent et il continue son métier de photographe, certainement plus aidé que jamais par Augustine. C’est lui qui fait les photographies de l’inauguration du monument aux morts d’Arnay-le-Duc. Cruelle ironie, il photographie ce monument sur lequel son nom sera bientôt inscrit.
Galerie de photographies et cartes postales de l’atelier Rimet-Bazin / Rimet / Veuve Rimet
La vie de Valentin et Jeanne Picard sert de fondations au roman biographique et historique La belle époque de Mathilde et Jeanne de Valentine Picard(7).
Carte
Sources
- A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1877 – 1885 (FRAD021EC 26/034), Rimet Edmond Stanislas Antide, n°87, 1880, vue 238/601.
- A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1900, bureau d’Auxonne (R 2383), vues 454-55/632.
- A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1921-1926 (FRAD021EC 26/42), Rimet Edmond Stanislas Antide, n°4, 1923, vue 135/304.
- (1) (s.d.), Historique du 408e régiment d’infanterie : campagne 1914 – 1918, Paris, éd. Chapelot, p. 3 [En ligne] Disponible sur Gallica.
- (2) Godard, Didier (2014), Edmond Rimet et les photographes d’Arnay-le-Duc, éditions d’Arnay.
- (3) A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1877 – 1885 (FRAD021EC 26/034), Rimet Alexandre Stanislas Théophile – Bazin Etiennette, n°130, 1871, vue 171/589.
- (4) Ponnavoy, Jean-Louis (s.d.), « Barnet Lucienne [Née Rimet Lucienne] » in Le Maitron : dictionnaire biographique des fusillées, guillotinés, exécutés, massacrés 1940 – 1944 [En ligne] (consulté le 20 juillet 2022).
- (5) (17 septembre 2003), « Arnay-le-Duc : à la recherche des photos d’Edmond Rimet » in Le Bien Public [En ligne] (consulté le 20 juillet 2022).
- (6) Nos remerciements à Perrine Guillaume pour ses explications sur les termes médicaux évoqués.
- (7) Picard, Valentine (2020), La belle époque de Mathilde et Jeanne, Paris, éditions Complicités, 167 p.