LHOMME Edmond Eugène Émile
¤ 24 février 1880 à Arnay-le-Duc
† 10 juillet 1916 au bois Vaux-Régnier, près du fort de Vaux (Meuse)
2e classe – 370e régiment d’infanterie – 36 ans
Disparu
Mort pour la France
Pierre Chaine
Acte de naissance
N°31
Acte de Naissance
de
Lhomme Edmond
Eugène-Émile
(légitime)
—
Du 25 février 1880
—
L’an mil-huit cent quatre-vingt, le vingt-cinq février à dix heures et demie du matin. Pardevant nous Jean Baptiste Michéa, maire, officier de l’État civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Lhomme, Claude, âgé de vingt-huit ans, ouvrier en limes, domicilié à Arnay-le-Duc, rue du Faubourg Dijon, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le vingt-quatre de ce mois à trois heures du soir, en son domicile, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc le quinze avril mil-huit-cent-soixante-dix-neuf, avec Budin, Christine Jeanne, âgée de vingt-un ans, sans profession domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Edmond-Eugène-Émile. Lesdites présentation & déclaration faites en présence des sieurs Bonnard Jean Baptiste, âgé de soixante-six ans aubergiste & Brisard Edme, âgé de trente-cinq ans boulanger aubergiste, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc & ont, le père de l’enfant & les deux témoins signé avec nous le présent acte de naissance après que lecture leur en a été faite.
[Signatures] Lhomme / Brisard / Bonnard / Michéa
[Mention marginale] Marié à Couvignon (Aube) le 18 octobre 1909 avec Berthe Léonie Girardin. Dont mention. [Signature] illisible
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Fiche matricule
Nom : Lhomme
Prénoms : Edmond Eugène Emile
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1250
Classe de mobilisation : 1900
État civil :
Né le 24 février 1880, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Paris, canton du dit, département de la Seine, profession de cuisinier patissier, fils de Claude et de Budin Christine Jeanne domiciliés à Arnay-le-Duc, canton de la Côte-d’Or, département de .
N°.39 de tirage dans le canton d‘Arnay-le-Duc.
Signalement :
Cheveux et, sourcils noirs,
yeux noirs, front ordinaire,
nez pointu, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 65 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 militaire : _.
Décision du conseil de révision et motifs :
Bon.
Compris dans la 1ère partie de la liste du recrutement cantonal (__e portion).
Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire
Dans l’armée active : 153e régiment d’infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 011197
– 170e Infanterie – 015937
Armée territoriale et sa réserve : _
Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)
Incorporé au 153e Régiment d’Infanterie à compter du 15 novembre 1901.Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatricule sous le n°4372. Devenu dispensé postérieurement à son incorporation en vertu de l’article 21 de la loi du 15 juillet 1902#. Envoyé dans a disponibilité le 20 septembre 1902 en attendant son passage dans la réserve de l’armée active qui aura lieu le 1er novembre 1904. Certificat de bonne conduite “accordé”. #(ainé de veuve)
Passé dans la _ de l’armée active le _.
Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.
Régiment d’Infanterie stationné à Auxonne – 592
Passé au 170e régiment d’infanterie à Epinal (Plan 17) – 96
Rappelé à l’activité (mobilisation générale du 2 août 1914).
Arrivé au corps le 3 août 1914.
A accompli une 1re période d’exercice dans le 10e Régiment d’Infanterie du 20 août au 16 septembre 1909.
A accompli une 2e période d’exercices dans le 10e Régiment d’Infanterie du 27 avrilau 13 mai 1911.
Passé dans l’armée territoriale le _.
Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.
Disparu le 10 juillet 1916 au bois de la Vaux-Régnier près de Verdun (Meuse). Arvis de disparition G.R.3271 du 7 septembre 1916. Rayé des Contrôles du Corps le 10 septembre 1916. Campagne contre l’Allemagne du 3 août 1914 au 10 septembre 1916.
A accompli une période d’exercices dans l_e du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _
Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence
Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence
9 juin 1903 / Paris 54 rue des Acacias / Seine / R
– 7 juin 1911 / Paris, 81, rue Labourdonnais / Seine / R
Époque à laquelle l’homme doit passer dans :
La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :1er novembre 1904
L’armée territoriale :1er novembre 1914 / 1 octobre 1914
La réserve de l’armée territoriale : 1er novembre 1920 / 1 octobre 1920
Date de la libération du service militaire :1er novembre 1926 / 1 octobre 1926.
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Journal des marches et opérations du 370e régiment d’infanterie
Le soldat Edmond Lhomme est mobilisé le 2 août 1914 au 170e régiment d’infanterie. Il n’est pas mentionné dans la fiche matricule qu’il est soldat au 370e régiment d’infanterie à sa mort. Le 370e R.I. est le régiment de réserve du 170e R.I. constitué dès la mobilisation générale. Les régiments de réserve portent le numéro de leur régiment d’active plus 200. Ainsi, le 210e R.I. est la réserve du 10e R.I., le 369e R.I. la réserve du 169e R.I., et ainsi de suite. Edmond Lhomme passe peut-être au 370e dès la constitution de ce régiment à Épinal, ou bien lors de son passage dans l’armée territoriale en octobre 1914. Il est inscrit dans la liste nominative des pertes du 13 au 15 juillet 1916 (vue 128 du journal des marches) comme blessé, bien qu’il soit en réalité porté disparu. Il appartient au 6e bataillon, 22e compagnie commandée par le capitaine De la Salle.
Le 370e régiment d’infanterie est en repos et instruction à Saffais, près de Nancy, au mois de juin 1916. Parallèlement, la bataille de Verdun fait rage. Au début du mois de juin, le fort de Vaux, au Nord-Est de Verdun, est soumis à un siège très violent. C’est à ce moment que se déroule la résistance devenue légendaire de la garnison du fort, menée par le commandant Sylvain Raynal du 96e régiment du train. Mourant de soif et de faim, asphyxiée par les gaz et la poussière, constamment soumise à des bombardements et aux assauts allemands qui ont pénétré dans le fort, la garnison tient pendant une semaine dans des conditions épouvantables. Le 7 juin, le commandant Raynal et ses survivants se rendent personnellement au prince héritier allemand. Un récit très détaillé du siège et de la capitulation du fort est disponible ici(1). La situation autour du fort de Vaux est devenue critique pour la résistance de la citadelle de Verdun.
Soldats du 370e régiment d’infanterie fin 1915/début 1916 [Wikipédia Commons]2)
Cliquer pour agrandir.
Le 1 juillet 1916, le 370e régiment d’infanterie arrive à Haudainville, au Sud-Est de Verdun. Le 3 juillet, les 4e et 5e bataillons partent relever des chasseurs dans les lignes du bois Fumin à environ 1 kilomètre à l’Ouest du fort. Le 6 juillet, c’est au tour du 6e bataillon de monter au front en allant relever le 217e régiment d’infanterie au bois de Vaux-Régnier (au Sud du fort). Il y reste plusieurs journées. Il ne se passe pas un jour sans que le régiment perde plusieurs hommes, tués et blessés. Le secteur est constamment soumis aux bombardements allemands, et parfois aux tirs français trop courts.
Entrées du 9 au 10 juillet :
9 juillet
Bombardement presque continu des positions occupées par les 5e et 6e Bataillons.
Un peloton de la 20e compagnie sous les ordres du Sous-Lieutenant Paul et une section de la 2e compagnie de Mitrailleuses (Lieutenant Chaine) reçoivent l’ordre de se porter en première ligne, à la nuit. Elles s’établissent en soutien, en arrière de la droite du 4e Bataillon du 358e régiment d’infanterie dans le Bois Fumin.
Pertes : 3 tués et 6 blessés.
10 juillet
Très violent bombardement par obus de gros calibres de toutes les positions occupées par les unités du Régiment. Ce bombardement, commencé vers 5H du matin, se prolonge pendant 24 heures en cause des pertes sensibles.
Une 2e section de la 2e compagnie de Mitrailleuses envoyée comme soutien de la première ligne du Bois Fumin, gênée dans sa marche par la violence du bombardement et une émission de gaz n’arrive que tardivement sur la position.
Pertes : 1 officier tué (M. le sous-lieutenant Mussot), 7 tués, 43 blessés et 1 disparu.
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Décès
N°207
Lhomme
jugement n°1558
—
Vu la signification à nous faite le six octobre mil neuf cent vingt et un d’un jugement rendu en la Chambre du Conseil le huit septembre mil neuf cent vingt et un, par le tribunal Civil de la Seine, nous avons extrait dudit jugement et transcrit ce qui suit. Le Tribunal dit et déclare que « Le dix juillet mil neuf cent seize est ‘’Mort pour la France’’ au bois de Vaux Régnier près de Verdun (Meuse) Lhomme Edmond Eugène Emile soldat au trois cent soixante dixième régiment d’infanterie, né à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) le vingt quatre février mil huit cent quatre vingt, fils légitime de Claude Lhomme et de Christine Jeanne Budin ; célibataire domicilié en dernier lieu à Paris quatre vingt un avenue de la Bourdonnais, septième arrondissement. Dit que le présent jugement tiendra lieu de l’acte de décès du militaire susnommé et qu’il sera opposable aux tiers dans les termes de l’article quatre-vingt-douze du Code Civil. Dit que conformément à l’article huit cent cinquante huit du Code de procédure civile, le dispositif du présent jugement sera transcrit sur les registres courants des décès de la Mairie du septième arrondissement de Paris et qu’une mention sommaire figurera à la suite de la table annuelle des registres de l’année du décès. Signé : Escoffier et Pascal. Suit la formule d’enregistrement. Transcrit le huit octobre mil neuf cent vingt et un. Onze heures par nous Paul Louis André Faté adjoint au maire du septième arrondissement de Paris.
[Signature] Paul Faté
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Données additionnelles
Edmond Lhomme est le fils aîné de Claude, ouvrier en limes puis aubergiste, et de Christine Budin. Il a un frère cadet, Henri, né en 1883. Sous-lieutenant au 10e régiment d’infanterie, Henri Lhomme est tué au bois d’Ailly en 1915. M. et Mme. Lhomme ne semblent pas avoir d’autres enfants. La guerre a donc pris les deux fils de Christine Budin, qui est veuve depuis 1901.
En 1900, Edmond Lhomme a déjà quitté le berceau familial et réside à Paris. En 1903, il s’installe dans le 17e arrondissement, au 54 rue des Acacias. Il y habite toujours en 1909, en compagnie de sa mère, lorsqu’il épouse Mlle. Léonie Berthe Girardin, sage-femme, à Couvignon dans l’Aube(3). En 1911, le couple habite au 81 rue Labourdonnais (qui doit aujourd’hui être une avenue) dans le 7e arrondissement.
Le soldat Charles Guillaume sert également au 370e régiment d’infanterie jusqu’à sa mort le 30 avril 1915.
Dans le journal des marches et opérations, il est fait mention d’un lieutenant Chaine. Il s’agit de Pierre Chaine (1882-1963), dramaturge et auteur du roman Mémoire d’un rat, publié en 1917 après être paru en feuilleton. Lieutenant au 370e régiment, Pierre Chaine dénonce la guerre à travers ses personnages, le rat Ferdinand et le soldat Juvenet.
Carte
Sources
- A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1877 – 1885 (FRAD021EC 26/034), Lhomme Edmond Eugène Émile, n°31, 1880, vue 219/601.
- A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1900, bureau d’Auxonne (R 2383), vue 453/632.
- S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 370e régiment d’infanterie, 2 août 1914 – 31 décembre 1916 (26 N 765/1), vue 117/159.
- Archives de Paris, état civil numérisé, 7e arrondissement, décès 1921 (7D 171), Lhomme Edmond Eugène Emile (transcription de jugement), n°207, 1921, lien vers le registre.
- (1) Fombaron, Christophe (s.d.), « Le fort de Vaux » in Les Français à Verdun 1916 [En ligne] (consulté le 1 août 2022).
- (2) (s.d.), « Portrait de soldats du 370e régiment d’infanterie : photographie [1915-1916] » in Wikipédia Commons [En ligne] (consulté le 1 août 2022).
- (3) A. D. de l’Aube, état civil numérisé, Couvignon 1890 – 1915 (4E113 14), Lhomme Edmond Eugène Émile – Girardin Léonie Berthe, n°3, 1909, vues 120-22/141.