DIDIER Marcel

DIDIER Marcel

¤ 4 décembre 1896 à Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or)
† 16 avril 1917 au bois de Beau Marais (Aisne)
2e classe – 5e bataillon de chasseurs alpins – 21 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France
Croix de guerre avec étoile de bronze

“N’ayant reçu que quelques obus dont l’un, malheureusement, éclatant au milieu de la compagnie Chaine, provoque l’explosion des grenades portatives de quelques chasseurs dont deux sont tués et 25 blessés”

Acte de naissance

N°67

Naissance de
Marcel Didier

Du 4 décembre 1896

L’an mil huit cent quatre-vingt-seize, le cinq décembre, à trois heures du soir : Acte de naissance de Marcel Didier, du sexe masculin, né hier, quatre décembre courant, à deux# heures du matin, heure légale, au domicile de ses père et mère, fils de Ernest Auguste Didier, âgé de trente-cinq and, facteur des Postes, et de Louise Gauthier, âgée de trente-deux ans, sans profession, domiciliés ensemble à Nuits-Saint-Georges, rue des Blés, n°4, mariés à Arnay-le-Duc, Côte-d’Or, le dix-neuf octobre mil huit cent quatre-vingt-neuf. Dressé par Nous, Etienne Boursot, docteur en médecine, Maire et Officier de l’état civil de la ville de Nuits-Saint-Georges, Côte-d’Or, sur la présentation de l’enfant et la déclaration faite par le père en présence de Emile Gelot, âgé de trente-deux ans, facteur des Postes et de Bernard Brocheret, âgé de cinquante-un ans, facteur des Postes, tous les deux domiciliés à Nuits-Saint-Georges, témoins qui ont signé avec le père de l’enfant et nous, le présent acte après lecture.
[Signatures] Didier / Brocheret / Gelot / Boursot
#quatre. Un mot rayé comme nul et renvoi approuvés.
[Signatures] Didier / Brocheret / Gelot / Boursot

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Fiche matricule

Tué

Nom : Didier
Prénoms : Marcel
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 94
Classe de mobilisation : _


État civil :

Né le 4 décembre 1896, à Nuits-Saint-Georges, canton dudit, département de Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de Côte-d’Or, profession de coiffeur, fils de Ernest et de Gauthier Louise domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux châtains, Yeux gris,
Front moyen, Nez rectiligne,
Visage ovale, Renseignements physionomiques
complémentaires :
_
Taille : 1 mètre 63 centimètres.
Taille rectifiée :
1 mètre _ centimètres.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : 3


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°36 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc
Classé dans la 1e partie de la liste en 1915


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 5e Bataillon de chasseurs à pied – 5808
Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve :


Détail des services et mutations diverses.

Incorporé à compter du 12 avril 1915. Arrivé au corps le dit jour.
Tué à l’ennemi, le 16 avril 1917, au bois de Beau Marais (Aisne). Avis officiel de décès 56A. EP. du 22 mai 1917. Rayé des contrôles le 17 avril 1917. Rayé le 12 juin 1917.
.


Antécédents judiciaires et condamnations

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du 12 avril 1915 au 16 avril 1917.

Blessures, citations, décorations, etc.

_.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :
L’armée territoriale :
La réserve de l’armée territoriale :
Date de la libération du service militaire :

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Journal des marches et opérations du 5e bataillon de chasseurs alpins

Avril 1917. Après la Somme, le 5e bataillon de chasseurs alpins arrive dans l’Aisne. Partout court le bruit qu’une grande offensive doit bientôt commencer. Menée par les Français, les Anglais et le corps expéditionnaire russe, cette attaque pourrait bien sceller l’issue de la guerre. Peut-être les hommes rentreront ils bientôt à la maison ? 15 avril. Il pleut, il fait froid, tout est boueux. Depuis Berry-au-Bac, les chasseurs doivent traverser le canal latéral à l’Aisne, puis la rivière du même nom, et se diriger vers le Nord, en direction des premières lignes françaises. Le tonnerre des canons gronde.

Entrées du 15 au 16 avril 1917 :

15 avril
Le bataillon quitte les carrières de Romain pour bivouaquer dans le ravin de la Ferme Beaugilet où il arrive à 9h15. Le bataillon quitte Beaugilet à 20 h. pour traverser l’Aisne.

16 avril
Le bataillon se poste au Bois de Beaumarais par la piste de droite. (2 tués, 25 blessés par obus et accident de grenade). Le 16 au soir le bataillon reçoit l’ordre l’aller bivouaquer au Bois des Couleuvres, où il arrive à 18 heures.

L’offensive Nivelle, ou l’offensive du Chemin des Dames vient de commencer. Le 5e chasseur ne fait pas partie de la première vague, son rôle est d’attendre que les premières unités percent la ligne allemande. Mais cette grande offensive est un échec qui semble être annoncé dès la première heure. Elle s’arrête en octobre, après des pertes vertigineuses dans les deux camps : 187 000 morts et blessés dans le camp de l’Entente, 163 000 chez les Allemands. L’historique du régiment est un peu plus précis sur les conditions de la mort du chasseurs Didier : « le bataillon gagne la lisière nord du bois de Beaumarais ; mais la progression ayant été moins rapide qu’on ne l’espérait, il s’y arrête en position d’attente. Il y demeure jusqu’à 17 heures, n’ayant reçu que quelques obus dont l’un, malheureusement, éclatant au milieu de la compagnie Chaine, provoque l’explosion des grenades portatives de quelques chasseurs dont deux sont tués et 25 blessés(1) ».

Au mauvais endroit, au mauvais moment.

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Décès

N°71

Transcription d’acte de décès
de Didier Marcel
Mort pour la France

Du 7 août 1917

L’An mil neuf cent dix sept, le dix sept du mois d’avril à huit heures matin étant au bois des Couleuvres, Aisne. Acte de décès de Didier Marcel chasseur de 2e classe au 5e Bataillon de chasseurs alpins, 4e compagnie, numéro matricule 5808 né le quatre décembre mil huit cent quatre vingt seize à Nuits-Saint-Georges canton dudit Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à Arnay-le-Duc Côte-d’Or décédé au bois de Beau Marais, Aisne, le seize avril mil neuf cent dix sept à six heures trente du matin, ‘’Mort pour la France’’ fils de Didier Ernest et de Gauthier Louise domiciliés à Arnay-le-Duc Côte-d’Or. Conformément à l’article 77 du Code Civil, nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Dressé par moi Jovignot Lucien sous-lieutenant au 5e bataillon de chasseurs alpins, officier de l’état civil, sur la déclaration de Py Emile, 25 ans chasseurs de 1ère classe décoré de la Croix de Guerre et de Breton Léon 26 ans sergent, tous deux au 5e bataillon de chasseurs alpins, témoins, qui ont signé avec moi, après lecture. Signatures des témoins : signé : Py. Signé : Breton. L’officier faisant fonction d’officier de l’Etat civil, signé : Jovignot. VU par nous B. Coupez sous-intendant militaire. Signé : Coupez.
Vu pour légalisation de la signature de M. B. Coupez. Paris le 25 juin 1917.
Le Ministre de la Guerre
par délégation :
Le chef du bureau des archives administratives
(signature illisible)
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le sept août mil neuf cent dix sept, à neuf heures du matin par nous Nicolas Justin Hutin maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin


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Données additionnelles

Dans le recensement de 1911, la famille Didier réside rue Auguste Dubois. La mère, Louis Gauthier, est originaire de La Selle, en Saône-et-Loire. Ernest, le père, vient de Chaignay, près d’Is-sur-Tille en Côte-d’Or. Mariés en 1889, ils ont un premier fils, Auguste, né à Is-sur-Tille, en 1890. La famille s’installe au fil des mutations du père qui est facteur. Auguste Didier, qui en 1910 travaille aux chemins de fer à Autun, fait également la guerre. Il en revient mais est pensionné pour plusieurs blessures : pleurésie, eczéma et un œdème à une jambe.

Nous avons trouvé l’acte de décès dans l’état civil régimentaire, rédigé directement par un officier d’administration du service de santé de la division avant d’être envoyé à l’administration du régiment, puis de l’armée, et enfin vers les communes de résidence des soldats décédés. C’est un autre type d’acte qui nous donne des informations supplémentaires, notamment sur la nature des blessures du soldat :

N°22
L’an Mil neuf cent dix sept, le seize avril nous Francis Léopold Dulac, Officier d’administration gestionnaire de l’ambulance du Groupe de Brancardiers de la 1e division d’infanterie, remplissant, en cette qualité, les fonctions d’officier de l’état civil.
Avons, sur le champ de bataille du Nord de l’Aisne et en présence de Charles Edmond Poulain, brancardier au Groupe de Brancardiers 1e division d’infanterie, de Louis Julien Gruson, brancardier au Groupe de Brancardiers 1e division d’infanterie, constaté le décès des militaires ci-après désignés, d’après les indications portées sur la plaque d’identité et autres effets dont ils étaient détenteurs.
Noms et prénoms
Didier Marcel. Soldat
Désignation du corps.
5e bataillon de chasseurs à pied. Classe 1916. Recrutement d’Auxonne, n° matricule 94.
Genre de mort
Plaie pénétrante abdomen et cuisse gauche.
Observations.
Les noms et prénoms ont été pris sur le livret militaire et la plaque d’identité trouvés sur lui. Les effets portaient les marques du 5e bataillon de chasseurs à pied.

Acte transcrit le 7-8-1917 à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or)

De tout quoi avons dressé le présent Procès-Verbal, qui a été signé par nous et les témoins, après lecture faite.
1er témoin [Signature] Charles Poulain / 2e témoin [Signature] Gruson / L’officier d’Etat civil [Signature] F. Dulac

(2)

Le 29 octobre 1920, Marcel Didier est cité au Journal officier par les mots suivants :

DIDIER (Marcel), matricule 5808, chasseur : brave chasseur. Tué bravement à son poste de combat, le 1- avril 1917, au bois de Beaumarais. Croix de guerre avec étoile de bronze.

(3)

Marcel Didier est arrivé au bataillon de chasseur le 12 avril 1915. Il est tué deux ans et quatre jours après son entrée en guerre. Pendant cette période, il retrouve certainement le chasseur Auguste Deroye, tué le 26 octobre 1916 dans la Somme, et le chasseur Julien Levitre qui rejoint le bataillon le 17 septembre 1916 et est tué le 14 juillet 1918.

Carte

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Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Nuits-Saint-Georges 1895 – 1896 (FRADO21EC 463/034), Didier Marcel, n°67, 1896, vue 116/185.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaires (1867-1940), classe 1916, bureau d’Auxonne (R 2521), vue 160/893.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 5e bataillon de chasseurs alpins, 9 décembre 1915 – 17 avril 1917 (26 N 817/8), vue 47/47.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRADO21EC 26/041), Didier Marcel (transcription), n°71, 1917, vue 86/329.
  • (1) Delivré, Louis Jean (1920), Historique du 5e bataillon de chasseurs alpins, campagne 1914-1918, Paris, Chapelot (éditeur), p. 51 [En ligne] Disponible sur Gallica.
  • (2) Archives nationales à Pierrefitte, Etat-civil régiment / 1914-1918 (AN-19860726-325 Registre 2773) [En ligne] Disponible sur Geneanet.
  • (3) (29 octobre 1920), Journal officiel de la République français. Lois et décrets, p. 16818 [En ligne] Disponible sur Gallica.