COULON Jules

COULON Jules

¤ 18 août 1895 à Arnay-le-Duc
† 4 septembre 1916 au Nord-Est de Chuignolles (Somme)
Caporal-fourrier – 5e régiment d’infanterie coloniale – 21 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France

“Accompagnant un officier, a voulu, sous un feu violent de mitrailleuses, lui faire un rempart de son corps”

Acte de naissance

N°80

Acte de naissance
de
Coulon, Jules
(légitime)

du 18 août 1895

L’an mil huit cent quatre-vingt-quinze, le dix-huit août à l’heure de huit du matin, heure légale, pardevant nous, Vollot, Antoine-François, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Coulon, Armand, âgé de vingt-huit ans, boulanger aubergiste, domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saint-Jacques, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né hier à six heures du soir, heure légale, en son domicile, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc le douze novembre mil huit cent quatre-vingt-douze avec Dureux, Claudine Eugénie, âgée de vingt-deux ans, sans profession, domiciliée avec lui et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de : Jules. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Lanoiselée, Jean-Marie-Edouard, âgé de vingt-neuf ans, marchand-chapelier et Loidreau, Charles, âgé de trente-six ans, négociant-épicier, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture faite.
[Signatures]  Edouard Lanoiselée / Loidreau / Coulon / A. Vollot

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Fiche matricule

Tué
Nom : Coulon
Prénoms : Jules
Surnoms :
Numéro matricule du recrutement : 452.
Classe de mobilisation :_.


État civil :

Né le 17 août 1895, à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, profession de sans profession, fils d‘Armand et de Dureux Claudine Eugénie domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux blonds, Yeux bleus,
Front moyen, Nez rectiligne busqué,
Visage ovale, Renseignements physionomiques
complémentaires :
_
Taille : 1mètre61 centimètres
Taille rectifiée :
1mètre_ centimètres.
Marques particulières : _
Degré d’instruction générale : 3.


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°21 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc
Classé dans la partie de la liste en 1914.


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 5e Régiment d’Infanterie Coloniale – 9679
Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve : _


Détail des services et mutations diverses.

Incorporé à compter du 19 décembre 1914. Arrivé au corps ledit jour. Caporal fourrier le 28 juillet 1916. Tué à l’ennemi, région sud de Barleux (Somme) suivant avis du Ministère sous le n°G.W.2708 en date du 4 septembre 1916. Rayé des contrôles le 5 septembre 1916. Rayé le 12 mars 1917..


Antécédents judiciaires et condamnations

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du 19 décembre 1914 au 5 septembre 1916.

Blessures, citations, décorations, etc.

_.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
Réserve : 2e dans le_, du _ au _.
Armée territoriale :_.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.

Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :_
L’armée territoriale :_
La réserve de l’armée territoriale : _
Date de la libération du service militaire :_
Mis à jour le 3 septembre 1958 par le capitaine Féat chef de la 2e section

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Décès

N°79

Transcription
de l’acte de décès
de
Coulon Jules

Mort pour la France 

L’an mil neuf cent seize, le sept du mois de septembre à huit heures du matin, étant au nord-est de Chuignolles, canton de Bray, département de la Somme. Acte de décès de Jules Coulon, caporal-fourrier, du cinquième Régiment d’Infanterie Coloniale, premier bataillon, deuxième compagnie, immatriculé sous le numéro matricule 59679, né le dix-sept août mil huit cent quatre-vingt-quinze à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, décédé dans la région sud de Barleux, canton de Péronne, département de la Somme, le quatre du mois de septembre mil neuf cent seize ‘’Mort pour la France’’, fils de Armand et de Claudine Eugénie Dureux, domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Cöte-d’Or. Conformément à l’article 77 du Code Civil, nous nous sommes transporté auprès de la personne décédée et assuré de la réalité du décès. Dressé par nous Edouard Bernault, lieutenant, chargé des détails, titulaire de la ‘’Croix de Guerre’’ du cinquième Régiment d’Infanterie Coloniale, sur la déclaration de Joseph Frappier, âgé de vingt-neuf ans, sergent, et Jean Roussel, pagé de vingt-et-un ans, sergent-fourrier, tous deux du cinquième Régiment d’Infanterie Coloniale, témoins qui ont avec nous signé après lecture. Suivent les signatures. Pour expédition conforme : l’officier de l’Etat Civil. Signature illisible vu par nous Fave Octave Joseph, sous Intendant Militaire pour légalisation de la signature de M. Barnault, sus-qualifié. Signature illisible. Vu pour légalisation de la signature de M. Fave Octave Joseph. Paris le seize novembre mil neuf cent seize. Paris
Le Ministre de la Guerre par délégation :
Le chef du bureau des archives administratives
Signature illisible
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le dix décembre mil neuf cent seize, neuf heures, par nous Nicolas Justin Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin
Approuvé la rature d’un mot rayé nul.
[Signature] Hutin

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Données additionnelles

En 1911, la famille Coulon est établie rue Saint-Jacques et vivent dans la maison natale de Bonaventure des Périers, auteur, poète, traducteur du XVIe siècle, et valent de chambre de Marguerite de Navarre.

Carte postale du restaurant-boulangerie Coulon. Maison natale de Bonaventure des Périers. Carte postale C.B.M. La maison natale de Bonaventure des Périers aujourd'hui, ancien établissement de la famille Coulon

La maison natale de Bonaventure des Périers hier et aujourd’hui, ancien établissement de la famille Coulon.

Le patriarche, Armand, est boulanger. Il a un fils éponyme né d’un précédent mariage. Avec son épouse Claudine Eugénie, ils paraissent former un couple respecté et bien connu des arnétois, comme semble l’évoquer un article de presse cité ci-dessous. Ils vivent alors avec leurs enfants Armand, Jules, Marie, Henri et Marcelle (il y a deux entrées pour Marcelle dans le recensement, erreur résultant certainement du passage de la page 38 à 39 – ou vue 18 à 19). Deux domestiques, Claude Seure et Renée Pommereau, sont domiciliés avec eux. Une autre enfant du couple, Marie Louise Cécile, voit le jour le 9 février 1912(1).

Jules Coulon et sa famille

Les malheurs de la famille Coulon ne s’arrêtent pas avec la mort de Jules au combat. Dans la nuit du 4 au 5 septembre 1918, un violent orage s’abat sur Arnay-le-Duc, pendant lequel cheval de M. Coulon père est foudroyé mortellement(2). Dix jours plus tard, le jeune Henri Coulon, âgé de 16 ans, meurt chez ses parents. Les causes ne sont pas connues, il pourrait s’agir d’un accident, mais sa mort pourrait également être causée par la vague de grippe espagnole(3). Dans un avis de remerciements publiés par la famille le mois suivant, M. et Mme. Coulon et leurs enfants se disent « profondément touchés des nombreux témoignages de sympathie qu’ils ont reçu à l’occasion de la mort de leur fils et frère, Monsieur Henry Coulon »(4). La perte d’un second fils attire certainement la compassion de nombreux habitants. Presque dix années après la mort de Jules dans la Somme, c’est le père, Armand, qui meurt à l’âge de 59 ans, « accidentellement » le 16 juin 1926 selon l’avis de décès publié dans Le Progrès de la Côte-d’Or(5).

Fait non mentionné dans la fiche matricule du caporal Coulon, il est cité à l’ordre de l’armée pour son attitude au combat le jour de sa mort :

COULON (Jules), caporal fourrier :
« A fait preuve, en toutes circonstances, de la plus belle bravoure, de la plus grande énergie et d’un dévouement absolu. A la bataille du 4 septembre 1916, accompagnant un officier qu’il avait demandé à suivre comme agent de liaison, a voulu, sous un feu violent de mitrailleuses, lui faire un rempart de son corps et atteint de deux balles est tombé glorieusement, victime de son héroïsme. Reste, aux yeux de ses camarades et de ses chefs, comme le plus bel exemple de la valeur militaire ».

(6)

Le 19 décembre 1914, Jules est incorporé au 5e régiment d’infanterie coloniale et arrive le lendemain au corps. Il est en compagnie de Georges Moreau. Les deux hommes partent certainement ensemble et servent dans ce régiment soit jusqu’au départ de Georges pour le 42e R.I.C., date que nous ne connaissons pas, soit jusqu’à la mort de Jules le 4 septembre 1916.

Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1893 – 1896 (FRADO21EC 26/036), Coulon Jules, n°80, 1895, vue 158/272.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1915, bureau d’Auxonne (R 2513), vue 841/923.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRADO21EC 26/041), Coulon Jules (transcription), n°79, 1916, vues 38-39/329.
  • (1) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1911 – 1915 (FRADO21EC 26/040), Coulon Marie Louise Cécile, n°20, 1912, vue 78/271.
  • (2) (7 septembre 1918), « Cheval tué par la foudre » in Journal de Beaune, p. 3 [En ligne] disponible sur Retronews.
  • (3) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRADO21EC 26/041), Coulon Henri Julien, n°73, 1918, vue 169/329.
  • (4) (7 octobre 1918), « Avis de remerciements » in Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 2 [En ligne] disponible sur Retronews.
  • (5) (19 juin 1926), « Avis de décès » in Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 2 [En ligne] disponible sur Retronews.
  • (6) Bourdot (1920), Historique du 5e régiment d’infanterie pendant la Grande guerre (1914-1918), Paris, Chapelot (éditeur), p. 106 [En ligne] Disponible sur Gallica.