BELLANT Louis

BELLANT Louis

¤ 16 juin 1892 à Arnay-le-Duc
† 25 octobre 1916 au ravin des Courtes Chausses, Lachalade (Meuse)
Caporal – 143e régiment d’infanterie – 24 ans
Tué à l’ennemi
Mort pour la France

Signature de Louis Bellant sur son acte de mariage
“Brave caporal, ayant toujours fait courageusement son devoir.”

Acte de naissance

N°63

Acte de Naissance
de
Belland, Louis
(légitime)

Du 17 juin 1892

L’an mil huit cent quatre vingt-douze, le dix-sept juin à l’heure de dix un quart du matin, heure légale, pardevant nous, Vollot, Antoine-François, maire officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Belland, Denis, âgé de trente-un ans, cultivateur, domicilié au hameau de Chassenay, commune d’Arnay-le-Duc, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né hier en son domicile à deux heures et demie du soir, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc le quatre juillet mil huit cent quatre vingt-onze avec Prot, Virginie âgée de vingt-quatre ans, sans profession, domiciliée avec lui et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Louis. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Ducros, Pierre, âgé de trente ans, marchand de chiffons, et Billard, Jean-Baptiste, âgé de trente-six ans, aubergiste, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et ont les père de l’enfant et les deux témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Belland Pierre / Billard / Ducros Pierre / A. Vollot
[Mention marginale] Marié à Montbard le 27 mai 1916 avec  Foulhoux Marie Antoinette. Dont mention. Le greffier [Signature] Illisible.

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Fiche matricule

Nom : Bellant
Prénoms : Louis
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1050
Classe de mobilisation : 1912


État civil :

Né le 16 juin 1892, à Arnay-le-Duc, canton d’Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or, résidant à Montbard, canton dudit, département de Côte-d’Or, profession de garçon boulanger, fils de Denis et de Prot Virginie domiciliés à Arnay-le-Duc, canton d‘Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux : Châtains
Yeux : bleus
Front : Inclinaison – hauteur – largeur : Moyen
Nez : Dos – Base – Hauteur – Saillie – Largeur : cave
Visage : _
Renseignemets physionomiques complémentaires : _
Taille : 1 mètre 79 centimètres.
Taille rectifiée :
1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction générale : 3.


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°4 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc.
Classé dans la 1e partie de la liste en 1913.
Classé dans la _e partie de la liste en 19_.


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 23ème Section de commis et d’ouvriers d’administration – 1646
– 115e d’infanterie – 11970
– 143e d’Infanterie – 13980

Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve : _


Détail des services et mutations diverses.

Incorporé à compter du 8 octobre 1913. Arrivé au corps le 9 octobre 1913.
Passé le 14 mai 1916 au 115e régiment d’infanterie (décision n°8072 du général commandant la D.G.G.
[abréviation ?] de la 3e armée en date du 11 mai 1916).* Passé au 143e régiment d’infanterie le 4 septembre 1916. Expédition des prescriptions du télégramme 8818/M du général commandant en chef de la note 5094/E du quartier général 2e armée du 29 août 1916. *Caporal le 15 mai 1916.
Tué à l’ennemi. Mort pour la France le 25 octobre 1916 au ravin des Courtes Chausses (Meuse) avis ministériel H-B.6009 du 13 novembre 1916
.


Antécédents judiciaires et condamnations

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 25 octobre 1916.

Blessures, citations, décorations, etc.

_.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :_
L’armée territoriale :_
La réserve de l’armée territoriale : _
Date de la libération du service militaire :_

Pas de dossier le 19-11-58.

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Journal des marches et opérations du 143e régiment d’infanterie

Le massif forestier de l’Argonne, situé dans les départements des Ardennes, de la Marne et de la Meuse, est au cœur d’intenses combats pendant les 4 années de la guerre. C’est un terrain difficile, densément boisé et escarpé. Alors que les fronts se stabilisent et que débute la guerre de position, les soldats stationnés dans le massif de l’Argonne s’enterrent. Ils creusent des kilomètres de tranchées, de galeries sous-terraines et de tunnels. Ce sont presque des villes de fortunes qui se construisent sous terre, à l’image du Kaiser Tunnel allemand, long de 350 mètres, avec sa propre centrale électrique et son hôpital doté d’un bloc opératoire(1). Surtout, ce secteur devient le symbole de la guerre des mines souterraines. Allemands et Français creusent des galeries qui se terminent par des « fourneaux » (extrémité) remplis de mines. Creuser, toujours creuser, jusque sous les positions adverses pour les faire exploser par-dessous terre.

En plein cœur de cette forêt d’Argonne, dans la vallée de la Biesme, entre Sainte-Menehoud et Varennes-en-Argonnes, le petit village de Lachalade se trouve au centre de cette zone de combat. A 600 mètres environ, vers la route dite du « four de Paris » se trouve le ravin des Courtes-Chausses. En octobre 1916, le 143e régiment d’infanterie est positionné dans ce secteur. Le caporal Louis Bellant, 3e bataillon, 10e compagnie, est en première ligne. Il est peut-être même dans un petit-poste, nom donné à un poste avancé au-delà de la première ligne qui sert à épier l’ennemi au plus proche de ses positions.

Photographie de la position Y, au ravin des Courtes-Chausses [Service photographie de l’armée](2).
Cliquer pour agrandir.

Entrées du 24 au 26 octobre 1916 :

24 octobre 1916
De 14h à 17h l’ennemi bombarde nos lignes avec obus de divers calibres et minen* ; nous avons du fait de ce bombardement 2 tués et 2 blessés.

25 octobre 1016
Journée calme. Au cours de la nuit échange de grenades entre nos petits postes et les petits postes ennemis.
Pertes : 4 blessés.

26 octobre 1916
Échange de grenades au cours de la nuit.
Pertes 1 blessé.

* mortier de tranchée allemand Schwerer Minenwerfer.

En nous rapportant aux données inscrites dans le JMO, il n’y a que des blessés le 25 octobre. Soit le caporal Bellant fait partie de ces blessés et est mort des suites de ses blessures, soit il est mort le 24 octobre.

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Décès

N°105

Transcription d’acte de décès
de Belland Louis
Mort pour la France

Du 14 décembre 1917

Acte de décès
Exécution de la note ministérielle du 20 novembre 1896

L’an mil neuf cent seize, le vingt huit du mois d’octobre à quinze heures étant à la Contrôlerie, Meuse. Acte de décès de Bellant Louis, caporal au 143e Régiment d’Infanterie, 3e bataillon, 10e compagnie, numéro matricule 13980, né le seize juin mil huit cent quatre vingt douze à Arnay-le-Duc, canton dudit, Côte-d’Or, domicilié en dernier lieu à … décédé au ravin des Courtes Chausses commune de Lachalade, Meuse, tué à l’ennemi le vingt cinq octobre mil neuf cent seize inhumé au Ravin des Courtes Chausses à 600 mètres de Lachalade route de four de Paris, fils de Denis, et de Prot Virginie domiciliés à Arnay-le-Duc canton dudit Côte-d’Or. La constatation n’a pu être faite. Dressé par moi Maynard Justin sous-lieutenant au 143e, remplissant les fonctions d’officier de l’état civil, sur la déclaration de Sarlabon Barthélemy sergent vingt deux ans, et de Collin Maurice soldat de 2e classe vingt deux ans, tous les deux témoins, qui ont signé avec moi, après lecture. Signature des témoins : Sarlabon Barthélemy, Collin Maurice, Maynard Justin. Pour expédition conforme. L’officier faisant fonctions d’officier de l’état-civil, signé : J. Maynard.
Vu par nous Marque Emile sous-intendant militaire de la 32e division d’infanterie.
Signé : E. Marque
Vu pour légalisation de la signature de M. Marque Emile. Paris le 11 janvier 1917.
Le ministre de la Guerre
par délégation.
Le chef du bureau des archives administratives.
Signature illisible.
Mort pour la France.
Le ministre de la Guerre
par délégation.
Le chef du bureau des archives administratives.
Signature illisible.
Mention additive
(loi du 30 septembre 1915)
L’acte ci-contre est incomplet sur les points suivants. Le défunt domicilié légalement à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or) était époux de Foulhoux Marie Antoinette.
Paris le onze novembre mil neuf cent dix sept.
Le ministre de la Guerre
par délégation.
Le chef du bureau des archives administratives.
Signature illisible.
L’acte ci-dessus a été transcrit le quatorze décembre mil neuf cent dix sept à neuf heures du matin par nous Nicolas Justin Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin


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Données additionnelles

On retrouve les orthographes Belland et Bellant mais cette dernière est celle utilisée par la famille.

Fils des cultivateurs Denis et Virginie (née Prot), Louis Bellant quitte assez tôt le domicile familial pour s’installer à Montbard, où il est garçon boulanger à 20 ans. La famille est établie au hameau de Chassenay et, dans le recensement de 1911, le ménage est composé des parents et des enfants Victorine (1900), Pierre (1909), Louis, René (1896), Jean (1898) et Jeanne (1894). Le 27 mai 1916, alors en permission, Louis Bellant épouse Marie Antoinette Foulhoux, lingère originaire de Courtivron (Côte-d’Or), fille de Lazare, ouvrier, et de Marie Anne Boucherot(3). Louis est tué tout juste cinq mois plus tard. Le 16 septembre, un mois avant qu’il soit tué au ravin des Courtes-Chausses, Louis perd son frère René, soldat au 44e régiment d’infanterie, mort à Bouchavesnes dans la Somme. Le savait-il ?

Le 19 septembre 1920, il est cité au Journal officiel :

BELLANT (Louis), matricule 13980, caporal : brave caporal, ayant toujours fait courageusement son devoir. Mort glorieusement à son poste de combat, le 25 octobre 19166. Croix de guerre avec étoile de bronze.

(4)

Le caporal Bellant repose à la nécropole nationale La Forestière, à Lachalade, auprès de 2001 autres soldats. Cette nécropole a la particularité d’être constamment fleurie. La guerre terminée, la comtesse Anne Davy de Chavigne de Balloy souhaite rendre hommage à son époux tombé en 1915 et dont le corps n’a jamais été trouvé, le comte capitaine Jean de Martimprey. Sa sœur Henriette a également épousé un de Martimprey, Henri, le frère de Jean, lui aussi tué à la guerre. En janvier 1920, la comtesse créé le comité commémoratif de l’Argonne, et émet le souhait d’ériger un monument à la mémoire des soldats tombés dans cette région. Elle demande à ce que les tombes soient fleuries d’hortensias. Les fleurs ont été remplacées en 2009, et le désir de la comtesse est toujours perpétué 40 ans après sa mort(5). Le nom du caporal est aussi inscrit sur le monument aux morts de Montbard.

Carte

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Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRAD021EC 26/035), Belland Louis, n°63, 1892, vue 538/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1912, bureau d’Auxonne (R 2488), vue 83/449.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 143e régiment d’infanterie, 30 octobre 1915 – 31 décembre 1916 (26 N 694/3), vue 35/39.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRAD021EC 26/041), Belland Louis (transcription), n°105, 1917, vue 102/329.
  • (1) Ministère de la Culture (2001), « Ouvrage dit du Kaiser-Tunnel (également sur commune de Boureuilles) », in Plateforme ouverte du patrimoine [En ligne] (consulté le 23 juin 2022).
  • (2) Section photographie de l’Armée (Juillet 1015), « Courtes-Chausses (ravin des). Vue de la position dite de l’Y » (VAL 192/152), in Bibliothèque numérique de La Contemporaire [En ligne] (consulté le 23 juin 2022).
  • (3) A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Montbard 1915 – 1919 (FRAD021EC 424/021), Belland Louis – Foulhoux Marie Antoinette, n°94, 1916, vue 134/634.
  • (4) (19 septembre 1920), Journal officiel de la République français. Lois et décrets, p. 13808 [En ligne] Disponible sur Gallica.
  • (5) (s.d.) « Historique du Comité Commémoratif de l’Argonne », in Comité Commémoratif de l’Argonne [En ligne].