LOIDREAU Charles Auguste
¤ 4 novembre 1887 à Arnay-le-Duc
† 24 août 1914 à Saulxures (Vosges) ou 27 août 1914 à Bruyères (Vosges)
Sous-lieutenant – 99e régiment d’infanterie – 28 ans
Tué à l’ennemi, mort des suites de ses blessures ou de péritonite
Mort pour la France
Médaille commémorative du Maroc avec agrafe “Maroc”
Croix de Guerre
Acte de naissance
N°114
Acte de naissance
de
Loidreau
Charles Auguste
(légitime)
—
du 6 novembre 1887
—
L’an mil huit cent quatre-vingt-sept, le six novembre, à quatre heures du soir, pardevant nous Antoine François Vollot, maire et officier de l’Etat civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Loidreau, Charles, âgé de vingt-huit ans, confiseur, domicilié à Arnay-le-Duc, place d’armes, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le quatre de ce mois à onze heures du soir en son domicile, de son mariage à contracté à Puligny canton de Nolay (Côte-d’Or) le trente-un juillet mil huit cent quatre-vingt-trois, avec Bulot Anne-Louise-Joséphine, âgé de vingt-quatre ans sans profession domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Charles Auguste ; lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Gros, Pierre-Gabriel, âgé de trente ans, marchand de fers et Georges Gabiot, âgé de vingt-huit ans, horloger, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et on, le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Loidreau / Gros-Bouley / Georges /A. Vollot
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Fiche matricule
Officier
Nom : Loidreau
Prénoms : Charles Auguste
Surnoms :
Numéro matricule du recrutement : 829.
Classe de mobilisation :1907.
État civil :
Né le 4 novembre 1887, à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or, résidant à Dijon, canton dudit, département de la Côte-d’Or, profession d‘étudiant, fils de Charles et de Bulot Anne Louise Joséphine domiciliés à Arnay-le-Duc, canton dudit, département de la Côte-d’Or.
Marié le _.
Signalement :
Cheveux et, sourcils noirs,yeux gris, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m 75 cent. Taille rectifiée : _ m _ cent.
Marques particulières :
Degré d’instruction générale : 5.
Décision du conseil de révision et motifs :
Classé dans la 7° partie de la liste en 1908 (service armé : sursis article 21) Classé dans la _° partie de la liste en 19_.
Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire
Dans l’armée active : 2° Régiment de Zouaves – 019578
Ecole Militaire d’Infanterie – 236
99e Régiment d’Infanterie – 630
Disponibilité et réserve de l’armée active : 2e Régiment de Zouaves à Sathonay – 2
Armée territoriale et sa réserve : _.
Détail des services et mutations diverses.
Inscrit sous le n°79 de la liste dans le canton d’Arnay-le-Duc
Affecté comme disponible au régiment d’Infanterie à Auxonne. Engagé volontaire pour trois ans à la mairie de Dijon (Côte-d’Or) le 25 septembre 1908. Incorporé au 2e Régiment de Zouaves à compter du dit jour. Arrivé au corps et zouave de 2e classe le 28 septembre 1908. Caporal le 16 avril 1909. Sergent le 1er décembre 1909/ Sergent fourrier le 1° février 1911. Sergent le 15 juin 1911. Rengagé le 25 septembre 1911 pour 2 ans à compter du 25 septembre 1911 (loi du 21 mars 1905) comme sergent. Admis comme aspirant à l’Ecole Militaire d’Infanterie par décision ministérielle du 16 septembre 1912. Parti pour Saint-Maixent le 21 septembre 1912. Rengagé le 28 août 1913 pour un an à compter du 25 septembre 1913. Promu Sous-Lieutenant au 99e Régiment d’Infanterie par décret du 19 septembre pour prendre rang du 1 octobre 1913 (Journal Officiel du 23 septembre 1913). Tué à l’ennemi à Saulxures le 24 août 1914.
Campagnes
Algérie : du 26 septembre 1908 au 21 septembre 1911
Opération militaire sur les confins nords algéro-marocains (guerre) : du 22 septembre 1911 au 25 septembre 1911
Algérie : du 26 septembre 1911 au 29 septembre 1911
Algérie : du 18 novembre 1911 au 21 novembre 1911
Opérations militaires sur les confins Nord algéro-marocains (guerre) : du 22 novembre 1911 au 9 janvier 1912
Algérie : du 10 janvier 1912 au 14 avril 1912
Opérations militaires sur les confins nord algéro-marocains en guerre ; du 15 avril 1912 au 16 septembre 1912
Algérie : du 17 septembre 1912 au 23 septembre 1912
Allemagne : du 2 – 8 – 1914 au 24 – 8 – 1914.
Blessures, citations, décorations, etc.
Ordre de l’armée du 15 juillet 1915 n°597 “Jeune officier très énergique et très brave, s’est signalé au combat du 24-8-1914 où il a reçu 6 balles dans sa capote, par sa crânerie et son autorité sur ses hommes. Le 25 est tombé mortellement frappé à la tête de sa section qu’il entraînait à l’assaut des tranchées ennemies.
Médaille commémorative du Maroc avec agrave “Maroc”.
N°123.346 du Ministre de la Guerre
N°128.547 à la Chancellerie de la Légion d’Honneur loi du 27-2-1912.
Croix de guerre palme..
Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence
Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence
_.
Périodes d’exercices
Réserve : 1re dans le_, du _ au _.Réserve : 2e dans le_, du _ au _.
Armée territoriale :_.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.
Époque à laquelle l’homme doit passer dans :
La réserve de l’armée active :25 septembre 1911
L’armée territoriale :1er octobre 1921
La réserve de l’armée territoriale : 1er octobre 1927 1928
Date de la libération du service militaire :25 septembre 1931 1935
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Journal des marches et opérations du 99e régiment d’infanterie
Entrées du 22 au 24 août.
22 août
Ordre d’opérations pour la journée du 22 afin de permettre l’organisation d’un barrage définitif dans la vallée de la Bruche et sur les cols des Vosges. Le Général Commandant le 14e corps a décidé que le plateau de Stampoumont serait réoccupé le 22 août au matin par la 28e division.
A cet effet le 99e maintiendra solidement avec ses 1er et 3e bataillons l’occupation du massif à l’Est de Saint-Blaise.
Le 2e bataillon sera formé à [Goutelle ?] à la disposition du Général de Division. Ces éléments devront être en place à 6 heures.
Au matin le Régiment (moins le 1er bataillon toujours engagé à Rothau) est déployé à la lisière Nord du Bois du Sapinot.
Le Régiment est engagé par le feu avec de l’Infanterie ennemie immobilisée à 900 mètres environ de lui.
A la nuit, le régiment est ainsi placé :
2e Bataillon – 3e Bataillon : restent sur leurs positions.
Le 1er Bataillon est toujours dans la région de Rothau.
Pertes du 1er Bataillon à Rothau.
Sous-Lieutenants Fidèle – Fert – Cuelhes Loidreau
Sous-officiers : 6
Caporaux et soldats : 184
Pertes des 2 autres Bataillons :
Caporaux et soldats : 28
23 août
A 7 h 30 le Régiment commence une retraire sur Saales par Saint-Blaise et Saulxures.
2e compagnie en soutien d’artillerie au Col du château Saint-Louis.
Le 2e Bataillon combat à Plaine.
Dans l’après-midi le Régiment reçoit l’ordre de venir cantonner à Saulxures.
3e Bataillon et Etat-major. Saulxures
2e Bataillon : sur ses positions Plaine.
1e Bataillon : toujours dans la région de Rothau moins la 2e compagnie au château Saint-Louis et la 4e compagnie qui a rejoint Saulxures.
24 août
Le Régiment (3e Bataillon – état-major – 4e compagnie une partie du 2e bataillon revenu de Plaine) combat à Saulxures dans le brouillard.
Il est pris entre les feux ennemis et deux du 256e d’Infanterie française installée dans des tranchées et trompé par la brume.
Dans l’après-midi, le Général Commandant la Division envoie l’Ordre Général d’opérations pour la soirée :
« Par ordre de l’armée le 14e Corps va se reporter progressivement sur la ligne générale : Moyenmoutier – Ban-de-Sapt – Provenchères – Lusse Cols de Sainte-Marie et du Bonhomme. Le mouvement se fera sous la protection du 14e Bataillon de chasseurs en position dans la région de Saales ».
Le 99e se mettra en mouvement au reçu du présent ordre par Saales et la Grande Fosse sur Launois.
Cantonnements :
Saint-Jean-d’Ormont 1er & 2e Bataillons.
Laitre : 3e Bataillon.
Quartier-général 28e Division : Saint-Jean-d’Ormont avec le 99e.
Avant-postes : Face au Nord-Est sur le front :
- Moulin Delavaux
- Hauteurs de Chatas
- Servaumont
- Cos du Las
- Ruisseau de Sainte-Catherine
Liaison à Provenchères avec la 71e division [de réserve ?] qui occupe Lusse.
Le 99e arrive dans ses cantonnements vers 22 heures.
Pertes dans la journée du 24.
Lieutenant-colonel Martinet tué.
Chef de Bataillon Soubeyran tué.
Capitaine Avril tué.
Lieutenant Libarelli tué.
Lieutenant Carrère disparu.
De Ternay lieutenant disparu.
Lieutenant Piollet disparu.
Lieutenant Cuelhes disparu.
Capitaine Rive blessé.
Sous-lieutenant Pouchon blessé.
Sous-lieutenant Moreau blessé.
Lieutenant Fabre blessé.
Lieutenant Cliton blessé.
Sous-lieutenant Brung blessé.
Sous-lieutenant Civade blessé.
Sous-lieutenant Rousset blessé.
Sous-officiers : 40
Caporaux et soldats : 960.
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Décès
N°59
Transcription de décès
de
Loidreau Charles-Auguste
célibataire
—
Du 13 août 1915
—
Ville de Bruyères
Extrait du registre des actes de décès.
Le vingt-sept août mil neuf cent quatorze à onze heures cinquante du soir, Loidreau Charles Auguste, sous-lieutenant au 99e Régiment d’infanterie est décédé en cette ville à l’hôpital mixte de Bruyères. Dressé le vingt-huit août mil neuf cent quatorze à deux heures du soir sur la déclaration de Antoine Michelon quarante-six ans clerc de notaire et de Gustave Janot quarante ans peintre, tous deux domiciliés à Bruyères qui lecture faite ont signé avec nous Emile Mongel Maire de Bruyères suivent les signatures.
Pour extrait conforme Bruyères le 29 juillet 1915. Signé : Mongel.
Vu par nous Juge de paix du canton de Bruyères pour légalisation de la signature de M. Mongel, maire et officier de l’Etat Civil.
Bruyères le 29 juillet 1915.
Signé : Joly
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le treize août mil neuf cent quinze à deux heures du soir par nous Nicolas Justin Hutin maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin
[Mention marginale] « Mort pour la France » à l’Hôpital de Bruyères (Vosges) le vingt-sept août 1914. Dont mention. Le maire [Signature] Hutin
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Données additionnelles
Charles Loidreau étudie au lycée Carnot de Dijon puisqu’il figure sur le monument aux morts de cet établissement.
La composition du régiment au début de la guerre nous indique que le sous-lieutenant Loidreau appartient au 2e bataillon, 6e compagnie(1). En revanche, le journal des marches et opérations signale Charles Loidreau dans les pertes du 1er bataillon le 22 août. Sa fiche matricule indique que l’officier est décédé le 24 août, bien que dans sa citation à l’ordre de l’armée (faite à postériori, en juillet 1915) il est dit s’être « signalé au combat de 24 août » et qu’il est « tombé mortellement frappé » le lendemain. Quant à l’acte de décès dressé à Bruyères le 28 août, il stipule que Charles Loidreau expire à l’hôpital le 27 août à 23 h 50. Notre hypothèse est que l’inexactitude des archives sur la date de décès est causée par la confusion des combats d’août 1914 auxquels le 99e régiment d’infanterie prend part. Si le sous-lieutenant est avec le 1er bataillon le 22 août, il est alors engagé à Rothau, à une dizaine de kilomètres de Saulxures et de Plaine où est engagé la majeure partie du reste du régiment, et ne semble quitter sa position que le 25 août. Beaucoup d’officiers sont tués, portés disparus ou blessés ces jours-ci dont le lieutenant-colonel, un chef de bataillon, deux capitaines, neuf lieutenants ainsi que plusieurs centaines de soldats(2). Il est donc possible que Charles Loidreau soit blessé le 22 août à Rothau, puis évacué dans les jours qui suivent à l’hôpital de Bruyères où il décède le 27 août. S’il fait partie de la 4e compagnie du 1er bataillon, il est alors à Saulxures à partir du 23 août et où se déroulent des combats le 24.
Le 13 août 1915, le Progrès de la Cöte-d’Or évoque la citation posthume de Charles Loidreau :
Arnay-le-Duc. – Deux braves. – Nous venons d’apprendre la citation à l’ordre de l’armée du sous-lieutenant Charles Loidreau, du 99e régiment d’infanterie : « Jeune officier, très énergique et très brave. S’est signalé au combat du 24 août 1914, où il a reçu six balles dans sa capote, par sa crânerie et son autorité sur ses hommes. Le 25, est tombé mortellement frappé, à la tête de sa section, qu’il entraînait à l’assaut des tranchées allemandes. »
(1)
Et celle du colonel Bulot, commandant la 82e brigade : « A préparé et dirigé avec un entrain superbe et une extrême vigueur l’attaque de son infanterie sur une position puissamment fortifiée qui a été enlevée d’un seul élan. Y a ensuite repoussé les attaques de l’ennemi. »
Le colonel Bulot est l’oncle du sous-lieutenant Loidreau et du capitaine Jehl, actuellement sur le front.
Honneur à cette famille de soldats.
Le colonel Bulot dont il est question Joseph Alcide Bulot, futur général de division, Saint-Cyrien, frère de la mère de Charles Loidreau. En 1917, il est un des premiers officiers à faire face aux mutineries dans l’armée française, accusé d’être un « assassin » et un « buveur de sang » par des groupes de soldats(2).
Carte
Sources
- A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRADO21EC 26/035), Loidreau Charles Auguste, n°114, 1887, vue 142/585.
- A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1907, bureau d’Auxonne (R 2410), vue 693/957.
- S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 99e régiment d’infanterie,6 août 1914 – 9 janvier 1915 (26 N 673/1), vues 8-10/73.
- A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1911 – 1915 (FRADO21EC 26/040), Loidreau Charles Auguste (transcription), n°59, 1915, vue 248/271.
- (1) S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 99e régiment d’infanterie,6 août 1914 – 9 janvier 1915 (26 N 673/1), vue 5/73.
- (2) S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 99e régiment d’infanterie,6 août 1914 – 9 janvier 1915 (26 N 673/1), vue 10/73.
- Portrait : Faure, Hervé (2008), « Annuaire des officiers et cadres du 99e régiment d’infanterie en 1914-1918 », Le site 99e régiment d’infanterie [En ligne] (consulté le 12 février 2022). Nous avons essayé de contacter le propriétaire du site mais son adresse courriel n’existe plus. Le site a été mis à jour pour la dernière fois en 2008. Le 5 septembre 2023, Orange a malheureusement mis un terme aux Pages Perso”, entraînant ainsi la disparition définitive de milliers de pages Internet dont le site de M. Faure. Nous espérons que notre récupération du portrait de Charles Loidreau permet ainsi de sauvegarder la présence numérique de cette photographie.
- (1) (13 août 1915), « Deux braves » in Le Progrès de la Côte-d’Or, p. 3 [En ligne] Disponible sur Retronews.
- (2) Lecalot, Grégoire, Lemaire, Mathilde (18 juillet 2018), « 1914-1918, Franceinfo y était. 2 juin 1917 : Mutineries dans l’armée française », Franceinfo [En ligne] (consulté le 12 février 2022).