LABONDE Marie Louise Constance

LABONDE Marie Louise Constance

¤ 20 août 1890 à Arnay-le-Duc
† 16 avril 1919 à l’hôpital de Pontarlier (Doubs)
Infirmière militaire – 25 ans
Suites de blessures de guerre
Mort pour la France


Acte de naissance

N°113

Acte de Naissance
de
Labonde, Marie
Louise Constance
(légitime)

Du 20 août 1890

L’an mil-huit cent quatre vingt dix, le vingt août à deux heures et demie du soir, Pardevant nous Antoine François Vollot, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Labonde Eugène, âgé de trente ans, plâtrier peintre domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saulnier, lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin né aujourd’hui à six heures du matin, en son domicile, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc, le vingt quatre décembre mil-huit-cent-quatre vingt-huit, avec Colon, Marie Louise Louise Constance, âgée de vingt-quatre ans, sans profession domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Marie Louise Constance ; lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Lecomte Henri Auguste âgé de quarante huit ans, plâtrier peintre et Mignon François, Édouard, âgé de trente-deux ans cafetier, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Labonde / Mignon / A. Lecomte / A. Vollot

[Lien vers le document original]

Décès

Pas d’acte de décès obtenu à ce jour.

Données additionnelles

Le 20 août 1890, Marie Louise Constance Labonde voit le jour à Arnay-le-Duc. Son père, Eugène, est plâtrier et sa mère est la bisontine Marie Louise Colon. En 1907, Marie Louise épouse Charles Évariste Bourdenet à Champigny-sur-Marne dans le Val-de-Marne. Elle est alors modiste, puis devient couturière. Elle décide de devenir une infirmière de guerre, une de ces anges vêtus de blanc. Malheureusement, nous ne savons presque rien de son parcours de guerre. Au début du conflit, les femmes participent souvent à l’apport des soins en tant que volontaires travaillant avec la Croix-Rouge et avec le clergé. Mais en 1915, le manque de soignants et la mauvaise organisation des services de santé de l’armée en France conduisent à un appel destiné aux femmes. Beaucoup sont des aristocrates ou des bourgeoises, souvent plus animées par une volonté d’aider que par une réelle expérience médicale. À partir de 1916, Justin Godart, le nouveau secrétaire d’État à la Santé, prend la mesure des lacunes en France en ce qui concerne les soins et le traitement des blessés. Un système d’instruction et professionnalisation est mis en place pour former ces femmes de la bonne société, les religieuses, mais également pour attirer les femmes des catégories sociales plus modestes. Ce sont près de 390 000 infirmières militaires et bénévoles, parmi lesquelles de nombreuses étrangères, qui soignent les blessés tant dans les hôpitaux de l’arrière qu’aux ambulances du front. Certaines infirmières n’ont que treize ou quatorze ans, confrontées aux horreurs de la guerre. Aux côtés de la Croix-Rouge et des religieux, trois grandes unions d’infirmières sont formées : l’Association des femmes françaises protestantes, l’Association de Secours aux blessés – catholique –, et l’Union des Femmes de France qui est sans étiquette religieuse(1). En 1918, certainement, Marie Louise Labonde est grièvement blessée par un éclat d’obus. Elle est évacuée sur l’hôpital de Pontarlier, dans le Doubs, où elle décède le 16 avril 1919.

Le 27 avril 1919, le journal local Le Pontissalien publie une petite nécrologie de l’infirmière Labonde à l’occasion de ses funérailles à Pontarlier :

Nécrologie. – […]
– Vendredi dernier, à 2 heures du soir, ont eu lieu les obsèques de Mme Bourdenet, née Marie-Louise Labonde, infirmière militaire, décédée jeudi à l’hôpital civil de Pontarlier, à l’âge de 28 ans.
Mme Bourdenet était infirmière au front. Blessée grièvement, elle dut être évacuée : les conséquences fatales de cette blessure ne purent être enrayées.
Les honneurs militaires ont été rendus par un détachement de la garnison.
Au cimetière, M. le colonel Marié prononça une allocution émouvante.
À Mme Labonde mère, à sa famille, nous présentons en ces tristes circonstances l’expression émue de nos respectueuses condoléances.

(2)

En 1923, Marie Labonde est déclarée « Mort pour la France » par décret ministériel. Son nom est gravé sur le monument aux morts d’Arnay-le-Duc. En 2018, la municipalité de Pontarlier, suite à des recherches effectuées au collège, entreprend de graver le nom de l’infirmière sur le monument aux morts de la commune.

Carte

Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRAD021EC 26/035), Labonde Marie Louise Constance, n°113, 1890, vue 392/585.
  • (1) (27 avril 1919), « Nécrologie » in Le Pontissalien, p. 3 [En ligne] (consulté le 2 août 2022).
  • (2) Antier, Chantal (2018), « Les Anges blancs dans l’enfer de la Grande Guerre » in Baechler, Jean, Trévisi, Marion (dir.) La Guerre et les Femmes, Paris, Hermann, pp. 179-185.
  • Portrait : (2018), « Labonde Marie Louise Constance » in Mémorial GenWeb [En ligne] (consulté le 13 août 2022). Photographie téléversée par Laethier, Serge.