GILLOC Marcel Claude

GILLOC Marcel Claude

¤ 26 septembre 1885 à Arnay-le-Duc
† 14 novembre 1915 au bois des Loges (Oise)
Sous-lieutenant – 9e régiment de marche de tirailleurs algériens – 31 ans
Tué à l’ennemi par éclat d’obus
Mort pour la France

“Excellent officier, plein de zèle et d’allant.”

Acte de naissance

N°99

Acte de Naissance
de
Gilloc, Marcel
Claude
(légitime)

Du 27 septembre 1885

L’an mil-huit-cent-quatre-vingt cinq, le vingt-sept septembre, à neuf heures du matin, pardevant nous Antoine François-Vollot, Maire officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, a comparu le sieur Gilloc Jules, âgé de vingt-cinq ans, ouvrier tuilier, domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saint-Jacques lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né hier à une heure du matin, en son domicile de son mariage contracté à Diancey canton de Liernais (Côte-d’Or) le premier octobre mil-huit-cent quatre-vingt trois, avec Fricot, Marie Honorine âgée de vingt quatre ans, sans profession domiciliée avec lui, et auquel enfant il a déclaré donner les prénoms de Marcel Claude. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Naigeon, Pierre, âgé de soixante ans ouvrier tuilier et Gros, Alexandre, âgé de quarante sept ans, ouvrier en limes, tous deux domiciliés à Arnay-le-Duc et ont le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Gilloc / Naigeon / Gros / A. Vollot
[Mention marginale] Marié à Blida, le 20 avril 1912, avec Mercadal Jeanne. Dont mention [Signature] Illisible

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Fiche matricule

Officier
Décédé

Nom : Gilloc
Prénoms : Marcel Claude
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 444
Classe de mobilisation : 1903


État civil :

Né le 26 septembre 1885, à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, profession de clerc de notaire, fils de Jules et de Fricot Marie Honorine domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

N°.68 de tirage la liste dans le canton d‘Arnay-le-Duc.


Signalement :

Cheveux et, sourcils blonds,
yeux gris bleu, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 66 cent. Taille rectifiée : 1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : générale : 3 / militaire : _.


Décision du conseil de révision et motifs :

Engagé volontaire.

Compris dans la 3e partie de la liste du recrutement cantonal (__e portion).


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 1e régiment de tirailleurs algériens
Disponibilité et réserve de l’armée active : Regiment d’Infanterie
Armée territoriale et sa réserve : _


Détail des services et mutations diverses. (Campagnes, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.)

Incorporé au 1e Régiment de Tirailleurs algériens à compter du 19 octobre 1904 comme engagé volontaire pour trois ans à la mairie d’Autun (Saône-et-Loire). Arrivé au corps et soldat de 2e classe le 22 octobre 1904. Immatriculé sous le n°9576. Caporal 1er secrétaire de l’officier d’habillement le 21 décembre 1905. Rangagé pour deux ans (loi du 21 mars 1905) à compter du 19 octobre 1907. Sergent garde magasin le 17 juillet 1908. Rengagé pour deux ans le 24 août 1909 à compter du 1er octobre 1909 (circulaire ministérielle du 10 février 1908). Rengagé pour 3 ans et 18 jours le 29 juillet 1911 à compter du 1e octobre 1911. Sergent-major le 15 avril 1913. Adjudant le 1er juillet 1913. Rengagé pour trois le 19 août 1914 à compter du 19 octobre 1914. Nommé sous lieutenant à titre temporaire et pour la durée de la guerre au 9e régiment de tirailleurs par décision ministérielle du 27 mai 1915.
Tué à l’ennmi le 14 novembre 1915 au Bois des Loges (Oise).
Citations
Ordre du général de la 6e armée n°250. Excellent officier, plein de zèle et d’allant, a été tué par un éclat d’obus le 14 novembre 1915, au moment où du haut d’un poste d’observation dangereux, il étudiait les tranchées allemandes.
Blessures
Le 28 novembre 1907, a fait une chute du haut d’une étagère dans le magasin d’habillement du corps et a été relevé avec une forte contusion au visage et le poignet gauche demis (service commandé).
Campagnes En Algérie, du 20 octobre 1904 au 1e août 1914
Contre l’Allemagne, du 2-8-1914 au -14-11-1915


Passé dans la _ de l’armée active le _.

Dans la disponibilité ou dans la réserve de l’armée active.

Affecté au Régiment d’Infanterie à Auxonne – 224.

A accompli une 1re période d’exercice dans l du _ au _.
A accompli une 2e période d’exercices dans l du _au _.
Passé dans l’armée territoriale le _.


Dans l’armée territoriale et dans sa réserve.

A accompli une période d’exercices dans le du _ au _
Passé dans la réserve de l’armée territoriale le _.
Libéré du service militaire le _


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La disponibilité de l’armée active :_
La réserve de l’armée active :19 octobre 19071917
L’armée territoriale :19 octobre 1917 / 1e octobre 1917
La réserve de l’armée territoriale : 19 octobre 1923 / 1e octobre 19231924
Date de la libération du service militaire :19 octobre 19291931.

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Journal des marches et opérations du 9e régiment de marche de tirailleurs algériens

À l’automne 1915, le 9e régiment de marche de tirailleurs algériens est dans le Matz, à la frontière entre Oise et Somme, entre Roye et Compiègne. Marcel Gilloc est sous-lieutenant à titre temporaire, 3e compagnie du 1er bataillon, c’est-à-dire que ses supérieurs le jugent apte à remplir les fonctions de ce grade d’officier, certainement en remplacement d’un sous-lieutenant tué ou évacué, mais qu’il n’est pas administrativement possible de lui accorder ce grade. Le 2 novembre 1915, le régiment tout entier part occuper les tranchées du secteur du Bois des Loges, partagé entre les communes de Beuvraignes (Somme) et Crapeaumesnil (Oise).

Entrée du 14 novembre 1915 :

14 novembre
Le Sous Lieutenant Gilloc de la 3e compagnie est tué par éclat d’obus.

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Décès

Le registre des actes de décès de la commune de Blida ne sont pas disponibles en ligne après l’année 1909. Nous avons fait une demande auprès des Archives nationales d’outre-mer et modifierons cette page lorsque nous obtiendrons la transcription de l’acte de décès du sous-lieutenant Gilloc.

Données additionnelles

Marcel Claude Gilloc, ainsi que ses frère et sœurs Henri (1894), Léontine (1884) et Apolline (1896) sont les enfants de Jules Gilloc et Marie Honorine Fricot, deux enfants assistés de la Seine. Mariés à Diancey puis installés à Arnay-le-Duc, les Gilloc vivent du travail de Jules à la limerie. Ils s’assurent que leur premier enfant, Marcel, puisse recevoir une bonne éducation. À l’âge de 20 ans, alors qu’il passe devant le conseil de révision avant d’effectuer son militaire, Marcel est clerc de notaire. Monsieur Billard, son petit-fils avec qui nous nous sommes entretenus et que nous remercions, interroge justement ce clair avancement social, peut-être fruit « de cet effort d’éducation collective mis en place par la IIIème République », écrit-il. Marcel est certainement un bon élève qui parvient grâce une bourse à être accepté comme apprenti chez un notaire arnétois. Quoiqu’il en soit, il décide de s’engager volontairement dans l’armée peu avant son appel sous les drapeaux. Marcel Gilloc fait le choix de l’armée coloniale.

Une seconde question évoquée avec M. Billard est cette décision de servir outre-mer. Que recherchent ces hommes qui, comme Marcel Gilloc, souhaitent faire carrière dans l’armée coloniale à l’issue de leur intégration dans cette arme ? Recherche d’exotisme, volonté de voir le monde, ou opportunités, les raisons sont multiples. Pour les hommes de troupes et les sous-officiers, les soldes ne sont guère attirantes, au moins jusqu’en 1910 lorsque sont introduits des nouveaux échelons de soldes par grades selon ancienneté(1). En revanche, les primes liées aux campagnes extérieures et de meilleures possibilités de monter en grade rendent l’infanterie coloniale plus attrayante que l’armée métropolitaine. À cela s’ajoute un grand engouement pour le « monde colonial » depuis les années 1880 qui marquent une politique française nettement plus tournée vers les conquêtes coloniales. Patriotisme, envie d’aventures et nouveaux horizons, avantages de carrière, ces éléments peuvent expliquer la décision de Marcel Gilloc. Son parcours n’est pas sans rappeler celui d’Édouard Ecochard qui, après une coupure de deux ans à la fin de son service, s’engage dans l’armée coloniale.

Marcel Gilloc contracte ainsi plusieurs engagements à partir de 1905 et, lorsque la guerre débute, il est sous-officier avec le rang d’adjudant. Être sous-officier n’est pas chose aisée, ils ne sont pas des gradés. Il y a, au début du siècle, des débats pour savoir s’ils peuvent porter des vêtements civils en ville. Néanmoins, ils ont une solde régulière, ce qui est un grand avantage pour beaucoup d’hommes issus des catégories les plus pauvres de la population. Il y a deux catégories de sous-officiers : ceux issus du rang, comme Marcel Gilloc, et ceux qui font les écoles pour devenir officiers. Alors que Saint-Cyr et Polytechnique sont réservées aux jeunes hommes aisés, Saint-Maixent, ouverte par Jules Ferry en 1880, est une école avec des élèves aux origines plus diverses(2).

Alors qu’il est en garnison à Blida avec le 1er régiment de tirailleurs algériens, Marcel Gilloc se marie avec Jeanne Mercadal le samedi 20 avril 1912. Fille de feu Christophe Mercadal et d’Isabelle Barbier, sa famille est d’origine minorquine et installée à Blida depuis deux générations(3). Ils ont une fille, Andrée, que Marcel ne voit pas grandir.

Signature de Marcel Gilloc sur son acte de mariage en 1912.

Le frère de Marcel, Henri Gilloc, suit une trajectoire militaire assez semblable à la sienne en s’engageant dans l’armée coloniale. Ils servent d’ailleurs dans le même régiment, le 1er tirailleurs, jusqu’à la mort d’Henri le 22 avril 1915 lors de la première attaque au gaz en Belgique. Marcel et Henri sont peut-être ensemble, mais nous ne savons pas dans quel bataillon et quelle compagnie ils servent. Sur la photographie ci-dessous, nous pouvons voir Marcel Gilloc dans son uniforme d’officier du 9e régiment de tirailleurs, il porte en signe de deuil un brassard noir sur son bras gauche, ce qui nous permet de dater cette photo entre fin avril et novembre 1915, et certainement au printemps/été 1915 puisque la photo est prise à Alger par le renommé photographe suisse Jean Geiser. Marcel Gilloc s’est probablement retrouvé à Alger vers le moment de sa promotion pour une raison que nous ne connaissons pas.

Le sous-lieutenant Marcel Gilloc. Photographie certainement prise vers le printemps/été 1915.

Marcel Gilloc est nommé sous-lieutenant à titre temporaire par décision ministérielle le 27 mai 1915, nomination confirmée par l’extrait de la décision :

Extrait de la décision ministérielle [Courtoisie de M. Jean-Marc Billard].
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Cité à l’ordre de l’armée, Marcel Gilloc est mentionné au Journal officiel le 10 février 1916 :

GILLOC (Marcel-Claude), sous-lieutenant à titre temporaire au 9e régiment de marche de tirailleurs : excellent officier, plein de zèle et d’allant. A été tué par un éclat d’obus le 14 novembre 1915 au moment où, du haut d’un poste d’observation dangereux, il étudiait les tranchées allemandes.

(4)

Extrait de la citation à l’ordre de l’armée [Courtoisie de M. Jean-Marc Billard].
Cliquer pour agrandir.

Jeanne Mercadal, l’épouse de Marcel Gilloc, a trois frères, André, François et Joseph. François sert au 4e régiment de zouaves de marche, où il est caporal. Il décède le 27 juin 1916 à l’ambulance 15/5 à Villes-sur-Cousances (Meuse) des suites de ses blessures. La guerre coûte à Jeanne son frère, son mari et un beau-frère(5).

Le sous-lieutenant Gilloc repose au cimetière communal de Conchy-les-Pots (Oise).

Carte

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Sources

  • A. D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRAD021EC 26/035), Gilloc Marcel Claude, n°99, 1885, vue 5/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1905, bureau d’Auxonne (R 2401), vues 888-89/1005.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 9e régiment de marche de tirailleurs algériens, 1er septembre 1915 – 3 mars 1916 (26 N 851/3), vue 5/13.
  •  (1) Cochet François, Porte Rémy, (2017), Histoire de l’armée française : 1914-1918 : évolutions et adaptations des hommes, des matériels et des doctrines, Paris, Tallandier, p. 31.
  • (2) Ibid., pp. 29-31.
  • (3) Arbre généalogique de Jean-Marc Billard, Geneanet [En ligne].
  • (4) (10 février 1916), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 1135 [En ligne] Disponible sur Gallica.
  • (5) Arbre généalogique de Jean-Marc Billard, Geneanet [En ligne].
  • Photographie : courtoisie de M. Jean-Marc Billard [collection personnelle].