GERARD Claude

GÉRARD Claude

¤ 11 septembre 1892 à Arnay-le-Duc
†  20 août 1914 à la bataille de Morhange (Moselle)
2e classe – 37e régiment d’infanterie – 21 ans
Disparu – tué à l’ennemi
Mort pour la France
Croix de guerre avec étoile d’argent

“Les compagnies sont décimées”.

Acte de naissance

N°99

Acte de Naissance
de
Gérard, Claude
(légitime)

du 12 septembre 1892

L’an mil-huit-cent quatre-vingt-douze, le douze septembre, à l’heure de neuf du matin, heure légale, pardevant nous, Vollot, Antoine-François, maire, officier de l’état civil de la ville d’Arnay-le-Duc, chef-lieu de canton, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or. A comparu le sieur Gérard François-Joseph, âgé de vingt-huit ans, ouvrier en limes domicilié à Arnay-le-Duc, rue Saint-Honoré, lequel nous a présenté un enfant du sexe féminin, masculin, né hier onze septembre, à dix heures du matin, en son domicile, de son mariage contracté à Arnay-le-Duc le vingt-huit décembre mil-huit-cent quatre-vingt-huit avec Bouley, Marie, âgée de vingt-deux ans, ouvrière en limes, domiciliée avec lui et auquel enfant il a déclaré donner le prénom de Claude. Lesdites présentation et déclaration faites en présence des sieurs Chauvry, Jean-Baptiste-François, âgé de quarante-un ans, et Bouley, Claude, âgé de vingt-cinq ans, tous deux ouvriers en limes, domiciliés à Arnay-le-Duc, et on le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte de naissance après lecture.
[Signatures] Bouley / Gérard / Chauvry / A. Vollot
Rayé un mot nul dans le corps de l’acte qui précède.
[Signatures] Bouley / Gérard / Chauvry / A. Vollot

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Fiche matricule

Disparu
Nom : Gérard
Prénoms : Claude
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 1092.
Classe de mobilisation : 1912.


État civil :

Né le 11 septembre 1892, à Arnay-le-Duc, canton de Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton de Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or, profession d‘ouvrier en limes, fils de François-Joseph et de Bouley Marie domiciliés à Arnay-le-Duc, canton de Arnay-le-Duc, département de Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux : Châtains
Yeux : gris
Front : Inclinaison – hauteur – largeur : ordinaire
Nez : Dos – Base – Hauteur – Saillie – Largeur moyen
Visage : ovale
Renseignemets physionomiques complémentaires : _
Taille : 1 mètre 63 centimètres.
Taille rectifiée :
1 m. _ cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction générale : 3.


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°47 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc.
Classé dans la 3e partie de la liste en 1913.
Classé dans la partie de la liste en 19_.


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 37e Régiment d’Infanterie – 7085
Disponibilité et réserve de l’armée active : _
Armée territoriale et sa réserve : _.


Détail des services et mutations diverses.

Engagé volontaire pour trois ans à la mairie d’Autun (Saône-et-Loire) le 19 mars 1913. Incorporé à compter dudit jour. Arrivé au corps le 20 mars 1913. Assimilé sur sa demande aux hommes de la classe 1912 (article 41 de la loi du 7 août 1913). Disparu le 20 août 1914 à Morhange avis ministérielle FT 6098 du 20-6-16. Déclaré décédé le 20 août 1914 par jugement déclaratif du tribunal de Beaune le 29 octobre 1920..


Antécédents judiciaires et condamnations

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du 2 août 1914 au 20 août 1914.

Blessures, citations, décorations, etc.

_.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le_, du _ au _.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :19 mars 1916
L’armée territoriale :1 octobre 1926
La réserve de l’armée territoriale : 1 octobre 1933
Date de la libération du service militaire :19 mars 1940

CP 127

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Journal des marches et opérations du 37e régiment d’infanterie

Pour le 37e régiment d’infanterie et les autres unités engagées en Lorraine en août 1914, il s’agit d’un combat visant à « délivrer » l’Alsace-Lorraine. Le 19 août, le régiment est au Sud de Morhange, qu’il va essayer d’atteindre. La résistance allemande est féroce, en particulier au niveau du village de Conthil.  Les différents bataillons du 37e sont, dans les alentours de ce village, confrontés à des combats d’une grande violence et très meurtriers. Signalons, notamment, l’affaire du « château » de Conthil, qui implique la 1ère compagnie. S’il n’y pas d’information sur l’affectation du soldat Gérard, il n’est pas impossible qu’il soit impliqué dans ce combat. Le « château » de Conthil, en réalité une large demeure, est le théâtre d’une résistance d’environ 60 soldats français retranchés dans cette bâtisse, commandés par le capitaine De Fabry qui y meurt, qui parviennent à tenir face à un bataillon allemand. Rares sont les survivants.

Claude Gérard n’est pas mort à Morhange même, puisque le régiment n’atteint pas cette localité, mais plus légèrement au Sud : Conthil, Hadoubange, Pévange ou bien Riche.

Entrées du 19 au 20 août 1914

19 août
Le régiment laissant 2 compagnies pour tenir la lisière nord du Bois de la Geline, se rassemble pour 8h vers le saillant nord-est de ce bois.
La 22e brigade a pour objectif en fin de journée le front Morhange et Racrange et comme 1er objectif le front hauteur nord-ouest de Wuisse, lisière sud du Bois d’Haboudange.
Le 79e [régiment d’infanterie] forme l’avant-garde de la division, le 37e est à la disposition du général de division à la corne nord-est du Bois Geline.
Le 79e ayant atteint Château-Voué, le 37e reçoit l’ordre d’aller se rassembler au sud de ce village. Il fait un mouvement en colonne de bataillons à larges intervalles entre les sections, les 9e et 7e compagnies sont laissées à la garde de la lisière nord du Bois Geline.
A 12h, le régiment est rassemblé au Sud de Château-Voué, où il fait la grand’halte.
A 12h45, le Colonel reçoit l’ordre d’aller organiser et occuper solidement le front Hadoubange, Metzing, Riche et Hauteurs 238 (Est de Riche). Il dispose pour cette mission du 4e bataillon de chasseurs, de 2 bataillons du 37e (1er et 3e), le 2e bataillon restant à la disposition du général de brigade.
Le 4e bataillon [de chasseurs] se met en marche par le Bois d’Hadoubange sur Hadoubange. Le 1er bataillon se porte par Dedeling, la hauteur à l’Ouest du moulin de Solzeling sur Riche ; le 3e bataillon à la disposition du Colonel marche en arrière des 2 précédents. Le 1er bataillon fait le mouvement pour se défiler de l’artillerie lourde ennemie signalée sur les hauteurs de Marthille* par les pentes à l’Est des mouvements de terrain qui bordent à l’Ouest le ruisseau Banvoie.
A 15 h., en débouchant de la hauteur située à 1 500m à l’Est de Riche, le 1er bataillon est accueilli par une vive fusillade partant du village de Conthil. La 2e compagnie tête d’avant-garde fait face à ce village, tandis que les 1ère et 3e compagnies marchant par la hauteur attaquent directement Conthil. A ce moment une vive canonnade partant des hauteurs au Nord-Est de Conthil et du Sud-Ouest de Morhange balaie la hauteur au Sud-Est de Riche.
Le capitaine Greff, Adjoint au Colonel qui se trouve sur cette hauteur à côté de son chef de corps est tué d’un éclat d’obus à 15h45. Il est le premier officier du régiment mort au Champ d’Honneur.
A 17h, la 1ère compagnie pénètre dans Conthil pendant que la 3e et 1 peloton de la 4e vont occuper la cote 270 Sud de Conthil. – La 2e compagnie trouvant Riche inoccupé pousse ses éléments au Nord de Metzing.
Pendant ce temps, le 3e bataillon arrivait également à Riche envoyait la 11e compagnie vers Riche Conthil pour coopérer à l’attaque de ce village et pousse la 10e compagnie en avant de Metzing.
Le 4e Bataillon de Chasseurs était parvenu à Hadoubange et poussait le soir jusqu’à Pévange.
            Dans la soirée, la situation du régiment est la suivante :
Les 2e et 10e compagnies qui étaient parvenues à Hadoubange jusqu’à l’embranche [ ?] Nord-Est de Pévange, reviennent cantonner à Metzing avec la 12 compagnie. La 9e compagnie qui avait occupé la lisière nord du bois de la Geline cantonne à Riche. La 11e compagnie bivouaque sur les hauteurs sud-ouest de Conthil. A Conthil, cantonnent les 1e et 3e et 1 peloton de la 4e.  Le 2e peloton de la 4e avec le Capitaine Javelier à Niverlach. Le 2e bataillon cantonne à Hadoubange.
Dans la nuit, vers minuit, l’ennemi attaque la sortie nord de Conthil. Il est repoussé.

20 août
A 3h du matin, les 2e et 10e compagnies vont réoccuper la crête à l’Est de Pévange.
A 4h l’infanterie allemande soutenue par une nombreuse Artillerie, attaque concentriquement le village de Conthil.
A 5h les 2e et 10e compagnies sous les ordres du commandant de Fontainieu, sont également attaquées par une infanterie nombreuse venant de Morhange et se trouve en butte aux coups de l’Artillerie établie au Sud-Ouest de Morhange et au Sud de Marthille. Le village de Metzing est mis en état de défense par les 9e et 12e compagnies tandis que le 2e bataillon est appelé d’Hadoubange au Sud de Metzing.
Les 7e, 9e et 5e compagnies sont successivement envoyées pour renforcer les 10e et 2e compagnies.
Le feu d’infanterie et d’Artillerie est excessivement violent. Des fantassins allemands tirent des fenêtres de la caserne de Morhange. Les Capitaines Humbert et Brugnières, le Lieutenant Vaudey sont tués. Les Capitaines Sérot, Rumpler, Chasles, les Lieutenants Bertrand, le Lieutenant de réserve Imhaus sont blessés. Les compagnies sont décimées. Le Commandant de Fontainieu malgré sa blessures conserve le commandement de son bataillon pendant 3 heures.
A 11h, le Colonel donne l’ordre aux compagnies de 1e ligne établies à l’Est de Pévange de se replier sur les hauteurs au Sud de Riche. le mouvement est protégé par les 9e et 12e compagnies établies à Metzing et par la –e compagnie qui va tenir Riche et les hauteurs au Sud de Riche. Pendant ce temps, les éléments qui défendaient Conthil avaient été obligés de l’évacuer et s’étaient reformés sur la croupe Nord de Lidrequin.
A 12h30, le Général commandant la 11e division donne l’ordre au 3èe et au 79e de se reporter par Château-Voué sur Morville-lès-Vic en coupant par la droite pour s’y reconstituer.
Le régiment arrive à Morville-lès-Vic vers 17h. De Morville-lès-Vic, le régiment se porte à Moyenvic où il arrive à 20h. A 22h l’ordre est donné de se porter sur Arracourt. En arrivant au Col d’Arracourt le 1er bataillon reçoit l’ordre de s’établir aux avant-postes face au Nord, la droite à la route Arracourt-Moyenvic, la gauche au chemin Bezange-la-Grande Vic. Les 2 autres bataillons vont bivouaquer au Nord d’Arracourt.

[Mention marginale] D’après les renseignements obtenus ultérieurement, concernant les officiers, il résulte que le Lieutenant Bertrand porté ci-contre comme blessé, fut tué ainsi que le Capitaine de Fabry, et les Lieutenants Toussaint, et Laffitte, non portés. Furent également blessés les Lieutenant Piéri, Taitôt, Lieutard.

* Orthographié Marthyl à deux reprises mais il semble s’agir de Marthille.

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Décès

N°91

Transcription du jugement
constatant le décès de
Claude Gérard.
(décès du 20 août 1914)
Du 15 novembre 1920

Vu la signification à nous faite le quatorze novembre mil-neuf-cent-vingt, de l’expédition d’un jugement rendu par le tribunal civil de Beaune à la date du vingt-neuf octobre mil-neuf-cent-vingt, nous transcrivons ici le dispositif dudit jugement
            Par ces motifs, déclare constant le décès de Gérard Claude né à Arnay-le-Duc le onze septembre mil-huit-cent-quatre-vingt-douze, de François Joseph et de Marie Bouley, célibataire, soldat au trente-septième régiment d’infanterie, « mort pour la France » le vingt aout mil-neuf-cent quatorze à Morhange (Lorraine). Dit que le présent jugement sera transcrit sur les registres de l’Etat civil de la commune d’Arnay-le-Duc, dernier domicile du soldat Gérard, et qu’il sera fait mention dudit jugement et de sa transcription, en marge des registres à la date du décès. »
            Jugé et prononcé le vingt-neuf octobre mil-neuf-cent-vingt, à l’audience publique civile du tribunal de première instance de Beaune (Côte-d’Or) où siégeaient M. M. Galopin-Labrely, Président, Lavirotte, Juge et Prieur, Avocat appelé à composer le tribunal en raison de l’empêchement de Mr. Courtois, Juge, en congé, en présence de Mr. Malo, Procureur de la République, assistés de Mr. Mugniot, commis greffier. – Signé : Galopin-Labrely, Mugniot. – Transcrit le quinze novembre mil-neuf-cent-vingt, à huit heures du matin, par nous Georges, Officier d’académie, maire et officier de l’Etat civil de la ville d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Georges

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Données additionnelles

Dans le recensement de 1911, Claude, âgée de 19 ans, réside rue Seurre avec ses parents François Joseph et Marie, ainsi que deux sœurs cadettes, Charlotte (née en 1897) et Berthe (en 1906).

Claude Gérard est tué le même jour que son camarade arnétois Henri Carlier, tué à Dolving, près de Sarrebourg, à une quarantaine de kilomètres plus au Sud. En 1922, il est cité au Journal officiel :

GERARD (CLAUDE), matricule 7085, soldat : brave soldat. Tombé glorieusement pour la France, le 20 août 1914, à Morhange, en se portant l’attaque des positions ennemies. Croix de guerre avec étoile d’argent.

(1)

Le corps du soldat Gérard est rapatrié à Arnay-le-Duc. Il repose aujourd’hui au cimetière.

Photographie de la tombe du soldat Gérard
La tombe du soldat Gérard au cimetière d’Arnay-le-Duc.

Carte

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Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1885 – 1892 (FRADO21EC 26/035), Gérard Claude, n°99, 1892, vues 549-50/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1912, bureau d’Auxonne (R 2488), vue 161/449.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 37e régiment d’infanterie,31 juillet 1914 – 17 février 1916 (26 N 612/9), vues 11-12/56.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920(FRADO21EC 26/041), Gérard Claude (transcription du jugement), n°91, 1920, vues 307-08/329.
  • (1) (1 août 1922), Journal officiel de la République française. Lois et décrets, p. 4066 [En ligne] Disponible sur Gallica.