DONZEAU Antonin

DONZEAU Antonin

¤ 4 décembre 1887 à Ruffey-lès-Beaune (Côte-d’Or)
† 4 septembre 1917 au bois Bourrus près Fromeréville-les-Vallons (Meuse)
1ère classe – 15e régiment d’infanterie – 29 ans
Tué à l’ennemi par un avion
Mort pour la France
Croix de guerre

Signature d’Antonin Donzeau en 1909
“Soldat très courageux volontaire pour toutes les missions périlleuses”

Acte de naissance

N°35

Naissance de
Antonin Donzeau
garçon légitime

4 décembre

L’an mil-huit-cent quatre-vingt-sept, le quatre décembre à quatre heures du soir ; pardevant nous Jean-Baptiste Martin, maire et officier de l’Etat civil de la commune de Ruffey-lès-Beaune, canton de Beaune Sud département de la Côte-d’Or, est comparu François Donzeau, âgé de vingt-quatre ans, forgeron au chemin de fer, domicilié à Dijon, lequel nous a déclaré qu’aujourd’hui quatre décembre à quatre heures du matin, au domicile de son beau-père Joseph Bavard, il lui est né du mariage contracté audit Ruffey le huit mars mil-huit-cent-quatre-vingt-six, entre lui déclarant et Françoise Bravard, âgée de vingt-deux ans, sans profession, également domiciliée à Dijon, un enfant du sexe masculin qu’il nous présente et auquel il a déclaré donner le prénom de Antonin. Lesdites déclaration et présentation faites en présence de Joseph Merlin, âgé de quarante-neuf ans, garde-champêtre, et de Charles Verlot, âgé de quarante-quatre ans, Instituteur, tous deux domiciliés à Ruffey-lès-Beaune, et ont le père et les témoins signé avec nous le présent acte après qu’il leur en a été donné lecture.
[Signatures] Verlot / Merlin / Donzeau / Jbte. Martin

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Fiche matricule

Nom : Donzeau
Prénoms : Antonin
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 835
Classe de mobilisation : 1907


État civil :

Né le 4 décembre 1887, à Ruffey-lès-Beaune, canton de Beaune Sud, département de la Côte-d’Or, résidant à Lyon, canton du dit, département du Rhône, profession de coiffeur, fils de François et de Bravard Françoise domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

Marié le _.


Signalement :

Cheveux et, sourcils châtains,
yeux gris, front ordinaire,
nez moyen, bouche moyenne,
menton rond, visage ovale,
Taille : 1 m. 69 cent. Taille rectifiée : 1 m. 68 cent.
Marques particulières : _
Degré d’instruction générale : 3.


Décision du conseil de révision.

.

Classé dans la 5e partie de la liste en 1908. (Ajourné : faiblesse)
Classé dans la 1e partie de la liste en 1909.


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 60e régiment d’Infanterie – 1867
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie de Besançon – 370 – 073037
– 15e régiment d’Infanterie – 1

Armée territoriale et sa réserve : _


Détail des services et mutations diverses.

Inscrit sous le n°86 de la liste dans le canton d’Arnay-le-Duc.
Incorporé au 60e régiment d’Infanterie à compter du 6 octobre 1909.
Arrivé au Corps et soldat de 2e classe le 7 octobre 1909. Soldat de 1ère classe le 4 octobre 1910. Envoyé dans la disponibilité le 24 septembre 1911 en attendant son passage dans la réserve de l’armée active. Certificat de bonne conduite accordé. Affecté au régiment d’Infanterie stationné à Besançon. Rappelé à l’activité (mobilisation générale du 2 août 1914) arrivé au corps le 3 août 1914. Passé au 15e Régiment d’Infanterie le 9-1-1916 par ordre 44/CHD du 3-1-1916 du général commandant la 7e région. Tué à l’ennemi le 4 septembre 1917 décès constaté le 5 septembre sur le champ de bataille de Cumières. Inhumé le 6 septembre au cimetière Nord-Est de Fromeréville (Meuse)
[H-PC ? Numéro d’ordre] 7658 du 24-9-17.


Campagnes

Contre l’Allemagne du 3-8-1914 au 4-9-1917.

Blessures, citations, décorations, etc.

Citation à l’ordre du régiment à la suite du combat du 2 décembre 1914. ([Mertzwiller?] Citation à l’ordre de la division à la suite du même combat. “Soldat très courageux volontaire pour toutes les missions périlleuses. Déjà cité à l’ordre de la division d’infanterie. Tué d’une bombe d’avion. Croix de guerre. .


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

– 4 décembre 1911 / Dijon 88 rue Jean-Jacques Rousseau / Dijon / R
– 20-8-12 / rue des Granges 30 / Besançon / R
– 16-10-1913 / Lyon 40 rue Sébastien Gryphe / Lyon / R
– 6 avril 1913 / Dijon 55 rue faubourg Raines / Dijon / R
.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le60e régiment d’Infanterie, du 5 au 27 novembre 1912.
– 2e dans le_, du _ au _.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le_, du _ au .
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :1er octobre 1911
L’armée territoriale :1e octobre 1921
La réserve de l’armée territoriale : 1e octobre 1927 1928
Date de la libération du service militaire :1er octobre 1933 1935

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Journal des marches et opérations du 15e régiment d’infanterie

Depuis le 20 août 1917, le secteur du bois Bourrus, au Nord-Ouest de Verdun, lieu hautement bataillé par Allemands et Français, connaît une période d’accalmie. Les soldats se relèvent, patrouillent, effectuent des travaux, et essuient régulièrement les quelques tirs qui rappellent constamment la précarité de toute période « de calme ». Le 15e régiment d’infanterie est de ces unités stationnées dans la région. Le soldat Antonin Donzeau appartient au 2e bataillon, 7e compagnie. Le 29 août, ce bataillon est en repos à Ippécourt, à 18 kilomètres environ du bois Bourrus. Deux jours plus tard, le 1er septembre, il remonte au front avec l’état-major et la compagnie hors-rang du régiment. S’il est bien un bois, le bois Bourrus est surtout un des trois forts de ce secteur qui permettent normalement de surveiller la route entre Sedan et Varenne-en-Argonne. C’est un fort assez important mais, bien qu’âgé de tout juste 30 années, techniquement dépassé(1). Un plan détaillé du fort en 1886 et en 1914 est disponible ici. Les jours qui suivent sont relativement calmes, mais ils illustrent particulièrement bien le quotidien des soldats plongés dans cette guerre de tranchées et d’attrition. Ce quotidien n’est pas fait d’assauts et défenses de tranchées, mais bien de longues journées de travaux et d’attente durant lesquelles il suffit qu’une balle perdue ou un tireur d’élite tue un soldat qui aurait levé un peu trop haut sa tête, qu’un obus ou une bombe lancée d’un avion explose sur un homme qui se trouve tout simplement au mauvais endroit, au mauvais moment.

Entrées du 1 au 4 septembre :

1er septembre 1917
Le 2e bataillon, l’état-major et la compagnie hors-rang font mouvement et se rendent au bois Bourru.
5e, 6e et 7e compagnies : abris de Picardie.
2ème compagnie de mitrailleuses : abris d’Anjou. (Côté Est)
Poste de commandement : abris d’Anjou. (Côté Sud).
Le 1° bataillon (éléments qui ne se trouvent pas à Béthelainville) va à Sivry-le-Perche (3e compagnie et 1ère compagnie de mitrailleuses).
Le 3e bataillon relevé dans la nuit du 1er au 2 septembre va : 9e -11e compagnies et poste de commandement, aux abris de la Sapinière (près Germonville*). La 11e compagnie au bois Bourrus. 3ème compagnie de mitrailleuses : bois Bouchet.
Pertes : néant.

2 septembre
Même situation.
Pertes : néant.

3 septembre
Même situation.
Pertes : néant.
Vers 20 heures 30 nuit du 2 au 3 des avions ennemis ont lancé deux grosses bombes et 4 ou cinq petites dans la région comprise entre la lisière Sud du bois Bourrus et du bois Bouchet à proximité de la route de Germonville à Vigneville. Pas de pertes.

4 septembre 1917
Sans changement.
Dans la nuit du 3 au 4 le village de Béthelainville a été bombardé par avion (1 blessé). Dans la nuit du 4 au 5, bombardement par avion occupé par le 2e bataillon (4 tués – 11 blessés).
Pertes de la journée du 4 septembre 1917 : 4 tués. 12 blessés.

* Germonville : il s’agit d’un hameau au nord de Fromeréville-les-Vallons et non de la ville de Meurthe-et-Moselle.

Vue satellite du fort du bois Bourrus aujorud’hui. [Google Earth]

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Décès

N°104

Transcription de l’acte de décès
de Donzeau Antonin
Mort pour la France

Du 13 décembre 1917

Acte de décès

Exécution de la note ministérielle du 20 novembre 1896

L’an mil-neuf-cent-dix-sept le huit du mois de septembre à neuf heures du matin étant au camp des Clairs-Chênes, près Rampont (Meuse). Acte de décès de Antonin Donzeau, soldat de 1ère classe au 15e Régiment d’Infanterie, 7e compagnie, n° matricule 835 au recrutement de Auxonne, né le quatre décembre mil-huit-cent-quatre-vingt-sept à Ruffey-lès-Beaune (Côte-d’Or) domicilié en dernier lieu à … décédé au bois Bourrus, commune de Fromeréville (Meuse) tué à l’ennemi Mort pour la France le quatre septembre mil-neuf-cent-dix-sept à vingt-deux heures inhumé au cimetière ouest de Fromeréville, rangée 42, tombe 2, fils de François et de Bravard Françoise, domiciliés à Arnay-le-Duc (Côte-d’Or). Dressé par moi Louis Cyprien Mauzac sous-lieutenant au 15e Régiment d’Infanterie, officier de l’Etat Civil, sur la déclaration de Louis Paysant, soldat de 2e classe, âgé de 23 ans et de Auguste Pruja, soldat de 2 classe, âgé de 25 ans du 15e Régiment d’Infanterie, témoins qui ont signé avec moi, après lecture.
Signature des témoins et de l’officier de l’Etat Civil. Signé : Paysant. Signé : Pruja. Signé : Mauzac. Pour copie conforme. L’officier faisant fonctions d’officier de l’Etat Civil. Signé : L. Mauzac.
Vu par nous Marque Emile sous-Intendant militaire 32ème division d’infanterie. Signé : E. Marque.
Vu pour légalisation de la signature de M. Marque Emile.
Paris le 19 octobre 1917.
Le ministre de la Guerre
par délégation,
Le chef du bureau des archives administratives.
(signature illisible)
L’acte ci-dessus a été transcrit le treize décembre mil-neuf-cent-dix-sept à dix heures du matin par nous Nicolas Justin Hutin, maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin


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Données additionnelles

Né à Ruffey-lès-Beaune, Antonin est le frère aîné de Gaston Donzeau, tué en septembre 1914. Alors qu’à l’issue de son service militaire Gaston décide de faire carrière dans l’armée, Antonin devient coiffeur. Il doit commencer son service en 1907 mais est ajourné au titre d’une faiblesse physique. Il s’installe certainement pendant un temps à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, puisqu’un enfant, Georges François Donzeau, y est né, et décédé trois mois plus tard, en 1909, fils d’Antonin Donzeau, coiffeur. La mère est une certaine Giorgini Luchini, visiblement italienne(2). Ils ne semblent pas avoir été mariés. Antonin est incorporé deux semaines après le décès de son fils. Une fois son service terminé, il s’installe successivement à Dijon, Besançon, Lyon, et à nouveau à Dijon où il réside à nouveau lors de la mobilisation. Nous n’avons pas trouvé trace d’un mariage ou d’un autre enfant.

Nous ne sommes pas certain du régiment auquel appartient le soldat Donzeau à l’heure de la mobilisation générale, cette information n’étant pas présente dans sa fiche matricule. Nous pourrions assumer qu’il appartient à la réserve du 60e régiment d’infanterie, à Besançon, mais le 2 décembre 1914 ce régiment se trouve dans l’Aisne et non vers l’Alsace où les actions de Donzeau lui valent une citation.

Sa fiche matricule indique que le soldat Donzeau est décédé sur le « champ de bataille de Cumières », et non au bois Bourrus. Cumières-le-Mort-Homme, commune aujourd’hui disparue des suites de la guerre, est située 4 kilomètres au Nord du fort du bois Bourrus.

Carte

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Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Ruffey-lès-Beaune 1877 – 1888 (FRADO21EC 534/007), Donzeau Antonin, n°35, 1887, vue 253/292.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaires (1867-1940), classe 1907, bureau d’Auxonne (R 2410), vue 704/957.
  • S.H.D, Mémoire des Hommes, Journaux des marches et opérations des corps de troupe, 15e régiment d’infanterie, 1 janvier 1917 – 8 février 1918 (26 N 586/9), vue 37/53.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRADO21EC 26/041), Donzeau Antonin (transcription), n°104, 1917, vue 101/329.
  • (1) Vaubourg Cédric, Vaubourg Julie (2008), « Le fort de Bois Bourrus ou fort Molitor ou fort de Caurra » in Le site web de la fortification Séré de Rivières [En ligne] (consulté le 2 mai 2022).
  • (2) A.D. du Var, état civil numérisé, La Seyne-sur-Mer, 1909 (7 E 133/105), Donzeau Georges François Marius, n°270, 1909, vue 191/228.