DIOLOT François Jean

DIOLOT François Jean

¤ 6 juillet 1871 aux Baraudins, hameau de Lacanche (Côte-d’Or)
† 27 décembre 1916 à l’hôpital auxiliaire 38, Chambly (Oise)
Soldat conducteur – Section transport de matériel 242 – 20e escadron du train des équipages militaires – 45 ans
Mort des suites d’un accident automobile en service commandé
Mort pour la France

Signature de François Diolot sur son acte de mariage de 1897

Acte de naissance

N°22

Naissance de
Diolot François Jean
du 8 juillet 1871

L’an mil huit cent soixante onze, le huit juillet à neuf heures du matin, dans la maison commune, pardevant nous Ferdinand Coste, maire, officier de l’état civil en la commune de Lacanche, canton d’Arnay-le-Duc, arrondissement de Beaune, département de la Côte-d’Or, est comparu Diolot Jean, âgé de trente-trois ans, manouvrier domicilié à Baraudin, hameau de la commune de Lacanche, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né le six juillet présent mois, audit lieu de Baraudin, en son domicile, à trois heures du soir, du mariage contracté à Foissy (même canton) le vingt quatre janvier mil huit cent soixante dix, entre lui déclarant et Léger Jeanne, son épouse, âgée de vingt-deux ans, manouvrière, aussi domiciliée à Baraudin, et auquel il a déclaré donner les prénoms de François Jean. Lesdites déclaration et présentation ont été faites en présence de [Illisible] François, âgé de quarante un ans [illisible] et de Rousseau Antoine, âgé de quarante ans cultivateur, tous deux domiciliés à Lacanche, et ont le père et les témoins signé avec nous le présent acte après lecture.
[Signatures] [Illisible] / Rousseaud / Diolot / Ferdinand Coste

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Fiche matricule

Nom : Diolot
Prénoms : François Jean
Surnoms : _
Numéro matricule du recrutement : 835
Classe de mobilisation : 1891


État civil :

Né le 6 juillt 1871, à Lacanche, canton d‘Arnay-le-Duc, département de la Côte-d’Or, résidant à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or, profession de cultivateur, fils de Jean et de Jeanne Léger domiciliés à Arnay-le-Duc, canton du dit, département de la Côte-d’Or.

Marié à _.


Signalement :

Cheveux châtains, Yeux châtains,
Front ordinaire, Nez moyen,
Visage ovale, Renseignements physionomiques
complémentaires :
sourcils châtains, bouche moyenne, menton rond.
Taille : 1 mètre 69 centimètres.
Taille rectifiée :
1 mètre _ centimètres.
Marques particulières : _
Degré d’instruction : 3.


Décision du conseil de révision et motifs :

Inscrit sous le n°29 de la liste du canton d’Arnay-le-Duc
Classé dans la 1ère partie de la liste en 1911.
Bon


Corps d’affectation / Numéros au contrôle spécial – matricule ou au répertoire

Dans l’armée active : 27e régiment d’Infanterie
Disponibilité et réserve de l’armée active : Régiment d’Infanterie – 578 / 17.353
Armée territoriale et sa réserve : 57e régiment territorial d’infanterie – 468 / 11218
– Place forte de Dijon
– 57e régiment territorial d’infanterie – 1039 / 11806
– 13e régiment d’artillerie – 22 / 7166
– 20e Escadron du train
.


Détail des services et mutations diverses.

Incorporé au 27ème Régiment d’Infanterie à compter du 15 novembre 1892. Arrivé au corps et soldat de 2e classe le dit jour. Immatriculé sous le n°5643. Envoyé le 24 septembre 1895 en congé en attendant son passage dans la Réserve de l’armée active. Certificat de bonne conduite “accordé”.
Affecté au Régiment d’Infanterie stationné à Auxonne.
Passé dans l’armée Territoriale le 1er novembre 1905. Affecté au 57ème Régiment territorial d’Infanterie stationné à Auxonne. Soldat.
Passé dans la Réserve de l’Armée territoriale le 1er octobre 1911. Affecté aux auxiliaires de la Place forte de Dijon. Rappelé à l’activité “Mobilisation Générale du 2 Août 1914”. Arrivé au Corps le 10 Août 1914. Affecté à la Place forte de Dijon (décision ministérielle du 5/12/14).
Désaffecté de la place forte de Dijon. Affecté au 57e régiment territorial d’Infanterie. Arrivé au corps le 5 mars 1915. Soldat de 2e classe le 4 avril 1915. Passé au 13ème régiment d’Artillerie le 11 mai 1915 (décision ministérielle A.P. à Boulogne sur Seine). Note de service n°212G.4.G. du 26 avril 1915 du général commandant la 8e Région Territoriale. Arrivé au Corps et Conducteur le 12 mai 1915. Passé à Section Automobile de Triage de Personnel
* à Versailles le 7 août 1915. Passé à la section Transport de Matériel 242 le 12 août 1915. Passé au 20e escadron du Train des équipages militaires le 1er juin 1916 (décision ministérielle 9614 1/11 du 10 juin 1916. Arrivé au corps le er juin 1916. Décédé le 27 décembre 1916 (avis ministériel x3086H du 11 janvier 1917) à l’hôpital auxiliaire n°38 à Chambly (Oise) suite d’accident d’auto en service commandé.


Antécédents judiciaires et condamnations.

_.

Campagnes

Contre l’Allemagne du : 10 août 1914 au : 27 décembre 1916.

Blessures, citations, décorations, etc.

Blessé en service commandé le 26 décembre 1916. Accident auto.


Localités successives habitées
par suite de changements de domicile ou de résidence

Dates / Communes / Subdivisions de région / D : Domicile, R : Résidence

_.


Périodes d’exercices

Réserve : 1re dans le210e régiment d’infanterie, du 4 au 31 octobre 1897.
– 2e dans le10e régiment d’infanterie, du 26 août au 22 septembre 1901.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Armée territoriale : 1re dans le57e régiment territorial d’infanterie, du 13 au 26 mai 1907.
– Supplémentaire dans le_, du _ au _.
Spéciales aux hommes du service de garde des voies de communication :_.


Époque à laquelle l’homme doit passer dans :

La réserve de l’armée active :1er novembre 1895
L’armée territoriale :1er novembre 1905
La réserve de l’armée territoriale : 1er novembre 1911
Date de la libération du service militaire :1er octobre 1918

* Il n’est pas clair si dans ce contexte l’abréviation S.A.T.P. signifie Section Automobile de Transport Personnel ou Section Automobile du Triage de Personnel. Il n’y avait qu’une section de triage jusqu’en avril 1917, l’absence de numéro dans la fiche matricule nous fait penser qu’il s’agit de cette section.

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Journal des marches et opérations du 20e escadron du train des équipages militaires

Depuis 1905, François Doliot appartient à « la territoriale ». C’est pour les conscrits la dernière étape des obligations militaires qu’ils doivent accomplir durant leur vie. Avec sa réserve, la territoriale regroupe les citoyens qui ont, environ, entre 35 et 45 ans. En 1914, ces hommes ont pour beaucoup effectué leur service militaire presque 20 ans auparavant et, exception faite des trois périodes d’exercice de trois semaines à un mois qu’ils peuvent être amenés à faire, ils n’ont plus guère d’expérience militaire qui correspond à la nature de la guerre en 1914. L’âge de ceux que l’on surnomme parfois « les pépères de l’armée » doit aussi être pris en compte. Ces territoriaux sont souvent postés dans les garnisons des grandes villes, à la garde des voies de communication, dans les sections automobiles, dans les régiments territoriaux. Jusqu’en mars 1915, François Doliot est affecté à la défense de la place forte de Dijon. Il rejoint ensuite le 57e régiment d’infanterie territoriale, où il retrouve certainement le soldat Claude Maufroy durant les deux mois où il est dans cette affectation. Le 11 mai, il part pour le 13e régiment d’artillerie de campagne, puis rejoint le service automobile en août de la même année.

Les escadrons du train des équipages militaires sont dans l’armée française les unités qui permettent l’organisation et le fonctionnement des transports en tout genre et de la logistique. Tout au long de la guerre, plus de 1000 unités automobiles aux différentes et changeantes dénominations seront attachées au 20e escadron, dont fait partie le soldat Doliot(1). Parmi ces unités, des sections automobiles de transport de matériel ou de personnel en tout genre. Ce sont de petites formations souvent dépendantes d’une armée mais qui peuvent être dispersées sur tous les fronts. Pendant quelques jours, du 7 au 12 août 1915, François Doliot est dans une section de triage ou de transport de personnel, avant de passer à la 242e section de Transport de Matériel. Ces sections sont généralement équipées de 20 camions poids lourds et peuvent donc véhiculer environ 35 tonnes de matériel, soit l’équivalent d’une journée de vivres pour une division. Alors qu’existent différentes spécialités des sections automobiles, comme celles des Munitions d’Artillerie (SMA), du Ravitaillement en Viande Fraîche (SRVF), ou bien encore de Matériaux Routier (STMR), les sections de Transport de Matériel sont principalement chargées des vivres et munitions(2).

La section Transport et Matériel 242. François Diolot est peut-être sur cette photographie.
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L’ensemble des journaux des marches et opérations des unités du 20e escadron du train n’a pas été conservé. La section de Transport du Matériel 242 n’est pas trouvable. L’historique de l’escadron apporte surtout des renseignements sur la composition de l’escadron. François Diolot n’est pas cité dans la liste des soldats morts pendant la guerre. Nous n’avons pas trouvé d’information sur les circonstances de l’accident qui entraîne la mort de François Diolot.

Décès

N°37

Transcription d’acte de décès
de Diolot François Jean
Mort pour la France

Du 6 avril 1917

Extrait des registres des actes de l’Etat Civil de la commune de Chambly pour l’année 1916

Le vingt sept décembre mil neuf cent seize, sept heures du soir François Jean Diolot, conducteur service automobile section T.M. 242, né à Baraudin commune de Lacanche, le six juillet mil huit cent soixante et onze domicilié à Chassenay, commune d’Arnay (Côte-d’Or) fils de Jean Diolot et Jeanne Léger, tous deux décédés, époux de Marie Déchaux domiciliée à Thomirey, est décédé « Mort pour la France » à Chambly, Hopital auxiliaire militaire n° trente huit. Dressé le vingt-huit décembre mil neuf cent seize, onze heures du matin sur la déclaration de Alexandre Ferroud-Plat, vingt cinq ans, caporal infirmier, domicilié à Chambly, hopital 38 et Jules Arthur Douce orfèvre, trente ans domicilié à Neuilly-en-Thelle, amis du défunt, qui, lecture faite ont signé avec nous Léon-Théophile Fournier premier conseiller municipal délégué, officier de l’Etat Civil en l’absence du maire et de l’adjoint. Ainsi signé au Registre. A. Ferroud-Plattet, Jules Douce. L. Fournier.
Pour extrait certifié conforme délivré en conformité de l’article 80 du Code Civil. Mairie de Chambly le vingt huit février mil neuf cent dix sept. Pour le maire absent – L’adjoint (signature illisible).
L’acte de décès ci-dessus a été transcrit le six avril mil neuf cent dix sept par nous Nicolas Justin Hutin maire d’Arnay-le-Duc.
[Signature] Hutin

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Données additionnelles

François Jean Diolot est né aux Baraudins, hameau de la commune de Lacanche situé à environ 6 kilomètres d’Arnay-le-Duc. A ses 20 ans en 1891, il réside déjà à Arnay-le-Duc avec ses parents. Dans le recensement de 1911, résidant au hameau de Chassenay, la famille de François Diolot emploie Claude Bidault comme domestique de culture. Le 8 juin 1897, à Thomirey, village proche de Lacanche, François Diolot épouse Marie Déchaux, fille des propriétaires cultivateurs Jean et Pierrette (née Delorme)(3). Le couple a au moins deux filles, Jeanne Alice(4) et Ernestine Anne(5). Mais François et son épouse semblent former un couple qui, en 1911, bât de l’aile. En mars 1911, le village de Thomirey est recensé et les filles Diolot semblent vivre chez leur grand-père maternel. Lorsqu’Arnay est ensuite recensé, seule Alice est inscrite comme vivant avec ses parents au hameau de Chassenay, et est donc recensée deux fois. S’il peut s’agir d’une simple confusion due à une visite ou pension chez M. Déchaux père, un article de presse locale, emprunt d’une misogynie alors normalisée, laisse peu de doute sur la désunion du couple. Les lecteurs du Journal de Beaune peuvent lire le 9 décembre 1911 :

Arnay-le-Duc. – Et voici une affaire de commères, l’inévitable affaire de femmes qui agrémente toutes ces audiences correctionnelles, pour le grand plaisir d’un public venu dans l’intention de se distraire.
Il y a de quoi ne pas choir en l’état de mélancolie, à l’audition de ces bonnes gens.
Diolot François, cultivateur à Chassenay, près Arnay-le-Duc et sa « femme de ménage », Mme Louise Fasciaux, 24 ans, femme Carpentier, sont inculpés de coups et blessures sur la personne Mme Gaulier, 32 ans, couturière à Arnay.
Ces jours derniers, le couple pénétra chez cette dernière, sous prétexte de lui réclamer une dette de 5 francs (fourniture de lait) et comme Mme Gaulier prétendit ne rien devoir, la femme Carpentier lui administra quelques gifles et même un coup de pied, tandis que Diolot la maintenant immobile. Un certificat de médecin corrobore le fait.
Alors la scène publique commence à la barre. Les deux femmes se cherchent noise en se regardant de travers et se reprochent toutes sortes de choes intéressantes. Il y a plusieurs prises de bec successives qui mettent de la gaîté dans l’auditoire.
Le tribunal y met fin en prononçant son jugement par lequel Diolot est acquitté, sans amende ni dépens, tandis que la femme Carpentier est condamnée à 50 fr. d’amende.

(6)

Le terme de « femme de ménage » est suffisamment éloquent pour que nous comprenions que Louise Fasciaux est la concubine, ou maîtresse, de François Diolot. Par ailleurs, le 5 avril 1913, le tribunal de Beaune prononce le divorce entre Louise et son époux Auguste Carpentier, « aux torts et griefs exclusifs de la femme(7) ».

Lorsque François est victime de son accident de la route le 26 décembre 1916, il est conduit à l’hôpital auxiliaire n°38 à Chambly, dans l’Oise.

Les écuries du château de Chambly transformée en hôpital.
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Cet hôpital est installé dans les écuries du château de Chambly, alors propriété de la famille des princes Murat(8). François Diolot décède le lendemain de son hospitalisation. Il est ensuite inhumé dans une tombe collective avec 29 autres défunts à Chambly. Voici les noms de ceux avec il repose encore aujourd’hui(9) :

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Le nom de François Diolot est également inscrit sur le monument aux morts de Lacanche.

Carte

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Sources

  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Lacanche 1867 – 1876 (FRAD021E 128/005), Diolot François Jean, n°22, 1871, vue 103/248.
  • A.D. de la Côte-d’Or, recrutement militaire (1867-1940), classe 1891, bureau d’Auxonne (R 2293), Diolot François Jean, vue 402/585.
  • A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Arnay-le-Duc 1916 – 1920 (FRAD021EC 26/41), Diolot François Jean (transcription), n°37, 1917, vues 72-73/329.
  • (1) (19.. ?), Historique du 20e escadron du train des équipages militaires pendant la guerre 1914-1918, Nancy, éd. Berger Levrault, 66 p. [En ligne] Disponible sur Gallica.
  • (2) (s.d.) « Evolution de l’armée de terre durant la première guerre mondiale » in Musée du génie d’Angers [En ligne] (consulté le 8 juin).
  • (3) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Thomirey 1897 – 1921 (FRAD021E 631/006), Diolot François Jean – Déchaux Marie, n°6, 1897, vues 5-6/189.
  • (4) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Thomirey 1897 – 1921 (FRAD021E 631/006), Diolot Jeanne Alice, n°5, 1898, vue 18/189.
  • (5) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Thomirey 1897 – 1921 (FRAD021E 631/006), Diolot Ernestine Anne, n°4, 1902, vue 60/189.
  • (6) (9 décembre 1911), « Coups » in Journal de Beaune, p. 3 [En ligne] Disponible sur Retronews.
  • (7) A.D. de la Côte-d’Or, état civil numérisé, Thoisy-le-Désert 1897 – 1916 (FRAD021E 630/0017), Carpentier Auguste – Fasciaux Louise Emma, n°8, 1913, vues 239-40/280.
  • (8) Delattre, Philippe (2022) « Le saviez-vous ? Le château de Chambly fut un hôpital de campagne pendant la guerre 14-18 » in L’écho du Thelle [En ligne] (consulté le 8 juin 2022).
  • (9) Base Mémorial GenWeb, Chambly, tombe collective militaire (relevé n°26420), [En ligne] (consulté le 8 juin 2022).